Un vote individuel, une stratégie collective
Un vote individuel, une stratégie collective
Seul, on va plus vite, ensemble on va plus loin. L'adage n'a pas échappé aux différents candidats qui souhaitent jouer un rôle en vue dans le paysage du football grand-ducal pour ces quatre prochaines années. Et bien plus si affinités.
Affiliés à un club, ils sont obligés de se présenter sous une étiquette individuelle, mais le jeu des alliances bat son plein depuis des semaines. Solidement installé dans son fauteuil depuis 2004, Paul Philipp reste entouré de fidèles de la première heure comme Charles Schaack et Christian Hess, certains, eux, de poursuivre l'aventure. Henri Mausen, Marco Richard et Nicolas Schockmel sont aussi des soutiens indéfectibles de l'actuel président de la FLF mais eux remettent leur mandat en jeu.
L'actuel homme fort du football grand-ducal le répète à l'envi. «C'est en équipe qu'on avance.» Sa forte personnalité, sa connaissance du ballon rond et des institutions et son passé de joueur et d'entraîneur plus que respectable rejettent presque ses lieutenants dans l'ombre alors que Claude Kremer, lui, a besoin de former une mêlée compacte pour avancer vers l'en-but adverse.
D'autres électrons libres
On devine çà et là des soutiens internes et externes à celui qui veut renverser la table. Dans le conseil d'administration depuis quatre ans, Carine Nardecchia est proche de Kremer et n'hésite pas à s'afficher avec le candidat sur les réseaux sociaux. «Dois-je choisir un camp?», dit pourtant l'intéressée à ce sujet. «Comme il y a quatre ans, je pose ma candidature pour faire évoluer le football au Luxembourg. Je sollicite les clubs pour poursuivre le travail que j'ai commencé.»
D'autres apparaissent davantage comme des électrons libres. Guy Lamesch a longtemps milité pour une réforme du championnat des jeunes et se félicite des changements apparus depuis 2017. Le président du Red Star Merl-Belair ne choisit pas ostensiblement un camp, mais regrette l'aspect trop lacunaire du programme Philipp et la lenteur de dossiers sur le feu depuis des années comme le football féminin. «Et ne parlons pas du chantier du bénévolat qui est une verrue depuis dix ans et qui n'a pas avancé d'un pouce.» Lamesch a pu s'apercevoir de l'impulsion donnée par Kremer lorsque celui-ci présidait la commission des jeunes. Une tendance qui ne l'empêche pas de faire cavalier seul mais de partager ses idées lors de contacts informels avec d'autres candidats, voire simplement avec des connaissances de clubs voisins.
Choisir délibérément son camp pour la présidence est une arme à double tranchant. En misant sur le mauvais cheval, vous pouvez rapidement vous retrouver isolé et en porte-à-faux si votre candidature est retenue pour le conseil d'administration. Tun Mestre, qui masque à peine son envie de prendre les rênes de l'arbitrage au pays, aura bien du mal à renverser Charles Schaack si Paul Philipp est réélu et que sa candidature est retenue.
Mais mettre un pied dans l'appareil décisionnaire, c'est déjà mieux que rien. Il faut ensuite accepter de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs et des appuis plus solides. C'est aussi ça qui fait le sel des élections.
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