Un marathon de patience attend les sportifs
Un marathon de patience attend les sportifs
Si la Fédération luxembourgeoise de foot a déjà pris la décision de supprimer les championnats et coupes 2019-2020 de jeunes, garçons et filles, cette saison, le sort des équipes premières n'est pas encore réglé. Mais pour le Dr Trung Nguyen, il est difficile de prédire une possible date de reprise du football. Seule certitude, les compétitions de BGL, PH, D1 à D3 sont à l'arrêt jusqu'au 27 avril.
Comment, d'un point de vue personnel, vous le directeur du service virologie du Laboratoire national de santé, traversez-vous cette crise?
Trung Nguyen: «En tant que virologue, on s'attendait à ce qu'un virus réapparaisse, comme l'histoire de l'humanité nous l'enseigne. En 2003, l'épidémie de SRAS a été assez vite maîtrisée, puis il y a eu la grippe A (H1N1) en 2009. C'est donc quelque chose de cyclique auquel on est plus ou moins préparé. Mais parfois, ça arrive tellement vite qu'on a peu de temps pour s'organiser.
Le monde du sport est à l'arrêt et tout le monde se demande quand il va pouvoir se remettre en marche. Pouvez-vous envisager un délai?
«La sortie du confinement n'est pas pour demain et elle se fera de façon progressive. On voit que la Chine a déjà dû intervenir pour éviter que l'épidémie redémarre. Précisons d'abord que ce sont des décisions politiques. Ensuite, il est très difficile de donner des prévisions. On voit au jour le jour comment ça évolue. J'imagine aussi qu'il y aura des priorités et que le redémarrage de l'économie sera privilégié avant de parler sport ou spectacle. D'ici quelques semaines, certains devraient pouvoir retourner au travail.
L'UEFA encourage les clubs à finir leur championnat. Cela vous semble irresponsable?
«L'UEFA pense d'abord aux clubs professionnels. Certains sont fortement endettés, ont des salaires à payer et n'ont plus de rentrées d'argent venant des spectateurs. Ils risquent de faire faillite. Le mot de la fin ne revient toutefois pas à l'UEFA mais aux Etats. La vie humaine est plus importante que l'économie. Certains clubs professionnels retrouvent progressivement les terrains d'entraînement.
Quelles seraient les conditions pour qu'un championnat reprenne sans risque?
«Que l'équipe reste d'abord en quarantaine une quinzaine de jours. Que les contacts se limitent ensuite entre joueurs, c'est-à-dire qu'il n'est pas question pour les joueurs de revenir le soir en famille. Puis que l'on prenne la température de tous les joueurs régulièrement. En gros, vivre en vase clos. Ce sont des sacrifices qui me paraissent bien compliqués à tenir. On essaie déjà de pratiquer ici le confinement médical, et ce n'est pas facile à mettre en place. Le huis clos sera une condition sine qua non à la reprise. Mais encore une fois, c'est une étape qui doit venir bien après le retour à la vie professionnelle.»
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