«Trois fois moins de maillots vendus que par le passé»
«Trois fois moins de maillots vendus que par le passé»
Faites-vous partie des supporters qui enfilent leur maillot pour regarder leur équipe devant leur télévision ou dans un bar? Vendre des maillots de football pour le Mondial en plein mois de novembre, une situation loin d'être évidente pour les magasins de sport, alors que cet événement sportif se déroule d'habitude en juin. «Les maillots de foot se vendent moins parce qu'il n'y a pas d'écran géant installé, c'est logique! Pourquoi les gens devraient en porter?», s'interroge une vendeuse d'Asport. «Nous avons aussi commandé moins d'articles. Ceux qui se vendent bien pour le moment sont ceux du Portugal, du Brésil et d'Angleterre. On arrive aussi à vendre un peu le maillot italien, alors que les Italiens ne participent pas au Mondial.»
Au magasin Citabel à Leudelange, vendre des vareuses n'est pas non plus une mince affaire. «Il y a beaucoup moins d'engouement sur ces achats, je pense que c'est dû aussi à la saisonnalité et des températures en dessous de dix degrés», note Vincent, responsable du rayon sport collectif. A ce stade de la compétition, il estime vendre «trois fois moins par rapport aux dernières éditions».
Désastre écologique, non-respect des droits humains... La Coupe du monde au Qatar s'est entourée de polémiques. L'équipe nationale belge en a fait les frais au début du tournoi. Sur le maillot des Diables rouges était inscrit le mot «Love» sur le col. La Fifa a décidé d'interdire le port de ce vêtement. De quoi décourager de vouloir faire la fête selon la vendeuse d'Asport: «C'est stupide ce qui se passe là-bas, ce n'est pas normal! Je suis belge et je trouve ça terrible que le maillot des Belges ne soit pas accepté, d'autant plus que ça n'a rien à voir avec One Love, mais avec le festival Tomorrowland. Cela montre à quel point, ils sont cinglés.»
Malgré ces nombreuses critiques adressées au Qatar, Vincent peut tout de même compter sur de fervents supporters: «On a quand même des passionnés qui veulent avoir le maillot de leur pays, mais c'est vrai qu'on touche un petit peu moins le grand public. Les critiques adressées au Qatar apportent peut-être un côté moins festif». Parmi les maillots les plus vendus dans son magasin figurent ceux du Brésil et de l'Argentine.
La boutique de Leudelange a-t-elle aussi commandé moins d'articles sportifs en raison de cette Coupe du monde particulière? «Les quantités commandées ont été quand même assez similaires aux autres années, mais la quantité reçue a été moindre. Beaucoup d'articles commandés ont dû être annulés, parce qu'ils ont été produits pendant la phase covid en début d'année en Asie. D'habitude, on a toujours un petit peu de maillots asiatiques et africains, mais là, on ne les a pas reçus. Dans le contexte actuel un peu délicat, c'est vrai que d'une certaine manière, c'est tout aussi bien d'en avoir moins à vendre. On espère que l'engouement va quand même monter.»
L'équipe Intersport de Bertrange estime que le sport reste toujours «fédérateur», même si avec l'approche de l'hiver il est moins facile de vendre des t-shirts. Pour une vendeuse du magasin, la question du boycott se pose trop tard: «Il fallait le boycotter déjà bien avant.» Les enseignes ont-elles envisagé de boycotter le Mondial? «Pour être franc, la question ne s'est pas posée. On n'est pas rentré dans l'aspect politique des choses», avoue le responsable du rayon sport magasin Citabel.
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