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Tom Saintfiet: «J'ai vu 112 matches en cinq mois»
Sport 5 min. 16.03.2018 Cet article est archivé

Tom Saintfiet: «J'ai vu 112 matches en cinq mois»

Tom Saintfiet connaît tous les joueurs luxembourgeois par coeur.

Tom Saintfiet: «J'ai vu 112 matches en cinq mois»

Tom Saintfiet connaît tous les joueurs luxembourgeois par coeur.
Photo: Fédération maltaise de football.
Sport 5 min. 16.03.2018 Cet article est archivé

Tom Saintfiet: «J'ai vu 112 matches en cinq mois»

Christophe NADIN
Christophe NADIN
Le sélectionneur de Malte loue le travail au Luxembourg.

Globe-trotter de la planète foot, le Belge Tom Saintfiet a repris la sélection maltaise il y a cinq mois. Boulimique de ballon rond, le technicien flamand a vu toutes les équipes du pays mais doit opérer un choix parmi 56 joueurs.

  • Monsieur Saintfiet, quelles sont les dernières nouvelles de votre sélection?

On va devoir opérer sans quelques joueurs cadres du milieu de terrain comme Bjorn Kristensen, Ryan Fenech et Johan Bezzina qui sont blessés. J'ai choisi quelques jeunes comme Jean Borg et l'Australien Mitchell Mallia qui peut jouer pour nous. Les expérimentés Michael Mifsud, Roderick Briffa et André Schembri seront là pour apporter leur vécu. Les matches amicaux servent à voir à l'oeuvre certains nouveaux joueurs.

  • Vous êtes en place depuis cinq mois. Avez-vous eu le temps de faire le tour du propriétaire?

J'ai vu 112 matches en cinq mois. Toutes les équipes de Malte! De la première à la quatrième division. J'ai une fiche sur chaque joueur. C'est important pour moi de voir beaucoup de matchs et pas seulement les grandes équipes. Bien sûr que j'ai vu Hibernians ou La Vallette une quinzaine de fois.

  • A quels problèmes êtes-vous confronté?

Je n'ai que cinq joueurs qui évoluent à l'étranger. Et encore, pas en première division. C'est la grande différence avec le Luxembourg qui compte beaucoup plus de professionnels hors de ses frontières. Ici, tous les clubs ont dix ou douze étrangers. Lors de chaque match, on trouve sept étrangers au coup d'envoi et quatre Maltais. J'ai le choix entre 56 joueurs au pays. Le climat et les bonnes conditions financières n'incitent pas les joueurs à tenter leur chance à l'étranger. Le Luxembourg a des frontières. Nous, pas!

  • Quel regard jetez-vous sur la sélection luxembourgeoise?

Je l'ai vue à plusieurs reprises. J'étais au stade notamment lorsque Vincent Thill a marqué contre le Nigeria. Il y a de la qualité dans ce groupe avec un garçon comme Christopher Martins que j'aime beaucoup. Il y a de la confiance aussi. Le niveau du Luxembourg est monté en flèche. Le bon travail de Paul Philipp et de Luc Holtz paie. On sent un changement de mentalité.

  • Pas chez vous?

Avant, la volonté était de perdre seulement un ou deux buts à rien. Je veux changer ça. Je veux gagner chaque match même si je sais que ce ne sera pas le cas. Ce n'est pas parce que nous sommes petits que nous ne sommes pas capables de gagner. Face à l'Estonie, on encaisse un premier but après 45'' puis un penalty après 12 minutes. Mais au total, on frappe neuf fois au but pour seulement 5 aux Estoniens.

  • Quelle est votre philosophie de jeu?

La défense reste la base et la clef de la stabilité. Mais si tu veux gagner un match, tu dois marquer. Je ne néglige jamais l'adversaire. Je l'analyse mais je reste concentré sur mon équipe. Sur ses qualités. Mon idée, c'est d'être bien organisé et de partir en contres. On doit forcer la chance pour gagner des matches.

  • Vous avez 44 ans, mais vous avez entraîné 25 équipes ou sélections. C'est un parcours incroyable, non?

Oui et je tiens à préciser qu'il n'y a qu'au Togo où je ne suis pas allé au terme de mon contrat. Partout ailleurs j'ai fini mes engagements. Alors, oui, parfois, il s'agissait de contrat de trois mois comme au Bangladesch ou au Malawi. Je ne suis pas quelqu'un d'instable. C'est la raison pour laquelle je me suis posé ici. J'ai un contrat de deux ans et je compte bien aller au bout. Après je veux m'ouvrir des fenêtres européennes.

  • C'est la première fois que vous entraînez une sélection européenne. Est-ce différent de l'Afrique?

Oui et non. La fédération maltaise est très professionnelle. La formation des entraîneurs, l'organisation, les idées: c'est un vrai plaisir de travailler dans ce cadre. En Afrique, j'ai parfois bossé avec des stars comme Adebayor ou Dossevi. Ici, le choix est plus limité.

  • Vous avez alterné équipes de clubs et sélections. Est-ce deux métiers différents?

C'est toujours un grand honneur d'être sélectionneur. Il y a beaucoup d'équipes dans le monde, mais beaucoup moins de nations. L'hymne national reste un moment spécial. Je demande à mes joueurs d'y penser aussi. Comme sélectionneur, mon travail ne s'arrête pas là. J'aime voir beaucoup de matches, m'occuper du développement du football et défendre un projet à long terme. Pour le moment, ça me plaît vraiment.

  • Que pensez-vous du tirage au sort de la Ligue des Nations? Vous allez affronter les îles Féroé, l'Azerbaïdjan et le Kosovo.

Beaucoup de pays espéraient hériter de Saint-Marin ou de Gibraltar. Ce n'est pas manquer de respect que de le dire. Le Kosovo est le meilleur pays de la poule. L'Azerbaïdjan compte beaucoup de joueurs de Qarabag qui ont l'expérience de la Ligue des champions. C'est un groupe difficile mais on doit gagner des matches. Malte n'a gagné que cinq matches en cinquante ans de campagnes qualificatives et son record de points, c'est cinq! On espère gagner deux matches et faire un ou deux nuls. On peut finir deuxième ou troisième. On ne veut pas finir dernier.

  • Quel regard portez-vous sur le match qui vous attend contre le Luxembourg?

J'ai deux ambitions. La première, c'est de voir mon équipe dans le système que je vais mettre en place. La seconde, c'est d'évaluer quelques jeunes. On prépare la Ligue des Nations. Le résultat passera après la manière. Naturellement, je veux gagner chaque match. C'est propre à chaque sportif. Mais le Luxembourg est fort.


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