Quel coach sera chef de classe?
Quel coach sera chef de classe?
(AFP). - Des élèves modèles ou au caractère bien trempé, d'autres studieux ou plus dilettantes: les profils des 24 sélectionneurs de la promotion 2016 de l'Euro en France sont comparables à ceux d'une classe de terminale en quête du baccalauréat.
Si certains espèrent décrocher le titre européen avec la mention très bien, par un style de jeu léché, d'autres se contenteront juste de la moyenne pour arriver à leurs fins. Enfin, pour ceux qui seront au niveau...
Les premiers de la classe
Aux premiers rangs pour s'offrir le trophée Henri Delaunay, ils sont deux à jouer des coudes. Fervents partisans du beau jeu, seules les félicitations du jury les intéressent: Vicente Del Bosque et Joachim Löw.
L'Espagnol reste l'incontestable premier de la classe avec un bulletin de notes à faire pâlir ses 23 homologues: Coupe du monde (2010), Euro (2008, 2012) et même des Ligues des champions (2000, 2002). Malgré l'écroulement de la "Roja" au Mondial 2014, où on lui a reproché de rester sur ses acquis, Del Bosque a su se remettre en question, en renouvelant notamment une partie de son effectif.
Mais Löw, longtemps devancé par son rival (2e à l'Euro 2008, 3e au Mondial 2010), veut confirmer l'ascendant qu'il a enfin pris sur Del Bosque en s'emparant de son titre européen. Brillant vainqueur du dernier Mondial, le technicien allemand, célèbre pour ses pulls à col en V et ses airs d'élève modèle avec sa coupe de cheveux impeccable, veut lui aussi réaliser un doublé historique.
En quête de reconnaissance
Parler de jalousie serait un peu exagéré, mais pour les habitués du tableau d'honneur comme Didier Deschamps ou Marc Wilmots, l'envie de déloger les deux favoris est prégnante.
Sur ses terres, le perfectionniste Deschamps voudra faire aussi bien que les Bleus de 1984 et 1998, sacrés en France. Mieux, il peut marquer l'histoire en devenant le premier vainqueur de l'Euro en tant que joueur (2000) puis dans la peau d'un sélectionneur. A condition d'exorciser son échec européen en finale de C1 avec Monaco en 2004.
Auréolé du statut d'outsider principal avec la Belgique, Wilmots voudra de son côté surfer sur un Mondial au Brésil prometteur et l'éphémère place de n°1 au classement FIFA (entre novembre 2015 et avril 2016) pour porter au triomphe la génération dorée des Hazard, De Bruyne et Courtois.
Mieux vaut ne pas les chercher!
Au milieu de la classe (si l'on se fie au classement FIFA), le Turc Fatih Terim et le Russe Leonid Sloutski inspirent la crainte à leurs troupes mais aussi à leurs adversaires, conscients de leur formidable capacité à sublimer leur équipe dans les moments importants.
Artisan de l'épopée turque à l'Euro 2008, en atteignant les demi-finales, ou encore bourreau d'Arsenal lors de la finale de la Coupe de l'UEFA 2000 à la tête de Galatasaray, "Maître Fatih", et ses airs de Don Corleone avec ses cheveux gris gominés, a toujours faim. Gare à ne pas le fâcher!
Surnommé le "Mourinho russe", connu pour son attitude renfrognée et ses mines boudeuses sur son banc, Sloutski compte sur une méthode claire pour dissiper le scepticisme qui l'entoure depuis sa nomination en août 2015: "Beaucoup de pression sur les footballeurs", "des règles strictes et des contrôles draconiens". Les joueurs russes sont prévenus.
Récompensés quoi qu'il arrive
Ils ont impressionné leurs camarades. Mais surtout leurs propres familles. Quels que soient leurs résultats lors de la compétition, Lars Lagerbäck pour l'Islande, Bernd Storck pour la Hongrie ou encore Gianni de Blasi pour l'Albanie, ont déjà réussi leur examen, en qualifiant leurs sélections pour la première compétition internationale de leur histoire, ou en mettant fin pour la Hongrie à 44 ans d'absence à l'Euro.
Homonymie
Au moment de faire l'appel au début de la compétition, gare à ne pas se tromper de prénom. Le risque d'incident diplomatique n'est pas loin. A la tête des frères ennemis irlandais, Michael O'Neill (Irlande du Nord) et Martin O'Neill (Eire) ne sont pas de la même famille même s'ils partagent le même patronyme et la même nationalité nord-irlandaise.

