Pourvu que ça ne tourne pas en corrida!
Pourvu que ça ne tourne pas en corrida!
Le plus prestigieux rendez-vous de cette campagne qualificative est programmé ce dimanche soir pour le Luxembourg. L'Espagne débarque avec sa constellation de stars, mais aussi un blason à redorer après une défaite inattendue en Slovaquie.
• LE CONTEXTE
La césure n'est pas encore nette, mais elle risque de l'être ce dimanche en fin de soirée dans le Groupe C des éliminatoires de l'Euro 2016. L'Espagne, l'Ukraine et la Slovaquie devraient mettre à profit cette troisième journée pour former le trio de tête. Mais là où on attendait un cavalier seul de la Roja, on retrouve une solide Slovaquie en tête, tombeuse de l'Espagne ce jeudi et qui devrait poursuivre son sans faute au Belarus.
Piégée par cette même Slovaquie en début de campagne, l'Ukraine s'est rachetée une conduite à Borisov en fin de match (2-0) et la venue de la Macédoine doit permettre à la sélection de Fomenko de se remettre en bonne position avant de se rendre au Luxembourg dans un mois. Les projecteurs seront braqués sur le stade Josy Barthel où l'Espagne doit prouver que sa sortie de route de jeudi en Slovaquie n'était qu'un simple accident de parcours.
• LA SÉLECTION LUXEMBOURGEOISE
Le Luxembourg a manqué une occasion de grandir encore un peu à Skopje, «mais il ne faut pas rester sur ce match», précisait Luc Holtz après la défaite en Macédoine jeudi (2-3). D'autant que les points communs entre les deux rencontres ne sautent pas aux yeux. D'un adversaire pataud sauvé par l'une ou l'autre individualité (Trajkovski, Abdurahimi) à un autre champion du monde et d'Europe, il y a de l'espace. C'est précisément ces derniers que Luc Holtz cherchera à boucher le plus efficacement possible.
Apôtre du beau jeu, le sélectionneur luxembourgeois n'est pas homme à construire un mur devant son gardien. Ce seront donc aux fourmis du milieu de terrain de faire barrage aux petits formats espagnols. D'un quatre en ligne, on devrait passer à cinq avec deux milieux défensifs (Gerson et Holter, voire Payal) et Mario Mutsch pour former la pointe du triangle. Christopher Martins, brillant en première période à Skopje, mais blessé au pied droit, est toutefois attendu dans son couloir. Stefano Bensi, très en vue jeudi, pourrait remplacer Daniel Da Mota à gauche. Dave Turpel ayant la tâche ingrate de se frotter au duo Piqué - Raul Albiol si celui-ci est confirmé.
La défense luxembourgeoise devrait être la même que contre la Macédoine. Le staff technique ne prendra pas le risque de relancer un Tom Schnell à 80 %. Le Luxembourg a déjà fait bonne figure contre des pointures européennes (Pays-Bas, France, Italie en amical), mais a aussi subi quelques sérieuses avaries (Portugal, Russie). Dimanche, c'est une Espagne meurtrie dans sa chair qui se présente. Gare à la bête blessée!
• L'ADVERSAIRE
Un dérapage incontrôlé à Zilina a suffi à attiser le feu qui couvait depuis la déroute brésilienne. La défaite 1-2 en Slovaquie a remis sur le tapis les questions lancinantes qui entourent la Roja ces derniers mois. Del Bosque doit-il maintenir sa confiance en Iker Casillas? Diego Costa doit-il jouir d'un crédit illimité? Pourquoi Sergio Busquets n'est-il plus que l'ombre du joueur qu'il a été? Le sélectionneur espagnol a balayé les critiques en cette fin de semaine, maintenant sa confiance dans ses cadres, tout en concédant qu'il fera tourner son effectif dimanche soir. «Mais pas beaucoup! Peut-être trois ou quatre joueurs.» Ce premier revers dans une campagne qualificative depuis huit ans ne doit pas rebattre les cartes. La nouvelle formule des éliminatoires européennes laisse la place à l'une ou l'autre sortie de route.
Ce qui fait causer de l'autre côté des Pyrénées, c'est le maintien de Vicente del Bosque après le fiasco de la Coupe du monde. On reproche au sélectionneur un certain conservatisme, comme si une purge totale aurait résolu tous les problèmes rencontrés par la Roja au Brésil. Xavi, Xabi Alonso et Torres sont partis et la jeune génération arrive au compte-gouttes (Alcacer, Koke, De Gea, Carvajal). Il faut lui laisser le temps de s'installer et la rencontre face au Luxembourg offre une vitrine idéale pour faire parler de soi.
Christophe Nadin
• LA TECHNIQUE
Groupe C. Ce dimanche à 20h45: Luxembourg - Espagne, Belarus - Slovaquie, Ukraine - Macédoine. Le classement: 1. Slovaquie 6 points (+2), 2. Espagne 3 (+3), 3. Ukraine 3 (+1), 4. Macédoine 3 (-4), 5. Luxembourg 1 (-1), 6. Belarus 1 (-2).
Le cadre luxembourgeois:
Gardiens de but: Jonathan Joubert (Dudelange), Anthony Moris (Standard/BEL).
Défenseurs: Laurent Jans (Fola), Maxime Chanot (Courtrai/BEL), Tom Schnell (F91), Marvin Martins (Jeunesse), Eric Hoffmann (Jeunesse), Mathias Jänisch (Differdange), Chris Philipps (FC Metz/FRA).
Milieux de terrain: Dwayn Holter (Greuther Fürth/ALL), Mario Mutsch (Saint-Gall/SUI), Christopher Martins (Olympique Lyon/FRA), Tom Laterza (Fola), Ben Payal (Fola), Lars Gerson (Norköpping/NOR).
Attaquants: Stefano Bensi (Fola),Toni Luisi (Differdange), Maurice Deville (Kaiserslautern/ALL), Dave Turpel (F91), Daniel Da Mota (F91), Aurélien Joachim (CSKA Sofia/BUL).
Le cadre espagnol:
Gardiens de but: Iker Casillas (Real Madrid), David de Gea (Manchester United/ANG), Kiko Casilla (Espanyol)
Défenseurs: Jordi Alba (FC Barcelone), Raul Albiol (Naples/ITA), Cesar Azpilicueta (Chelsea/ENG), Daniel Carvajal (Real Madrid), Juanfran (Atlético Madrid), Gerard Piqué (FC Barcelone).
Milieux de terrains: Paco Alcacer (Valence), Juan Bernat (Bayern Munich/ALL), Sergio Busquets (FC Barcelone), Santi Cazorla (Arsenal/ANG), Cesc Fabregas (Chelsea/ANG), Raul Garcia (Atlético Madrid), Andres Iniesta (FC Barcelone), Ander Iturraspe (Atletic Bilbao), Koke (Atlético Madrid)
Attaquants: Diego Costa (Chelsea/ANG), Rodrigo (Valence), Pedro Rodriguez (FC Barcelone), David Silva (Manchester City/ANG)

