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Olympiakos: tombé de son Olympe
Sport 4 min. 22.10.2018 Cet article est archivé

Olympiakos: tombé de son Olympe

Le capitaine Kostas Fortounis emmènera un Olympiakos vacillant, ce jeudi au Josy Barthel

Olympiakos: tombé de son Olympe

Le capitaine Kostas Fortounis emmènera un Olympiakos vacillant, ce jeudi au Josy Barthel
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Olympiakos: tombé de son Olympe

Pour la troisième journée du groupe F de l'Europa League, le F91 Dudelange reçoit un Olympiakos Le Pirée moribond, dont la domination est désormais contestée en Grèce, jeudi (18h55) au stade Josy Barthel.

Par Guillaume Balout

Cette année 2018 marquera-t-elle une rupture dans l’histoire récente de l’Olympiakos Le Pirée? «Ils ont été bousculés, on ne peut pas dire le contraire. Ça prendra peut-être même un peu de temps pour qu’ils s’en remettent car la concurrence est désormais relevée», affirme Martial Debeaux, spécialiste du football grec pour le site Footballski.

Avec le club du port d’Athènes, la surprise est encore plus grande que lorsque le F91 Dudelange ne remporte pas le championnat du Luxembourg: depuis 1997, le titre de champion ne lui a échappé qu’en 2004, 2010 et 2018. Le printemps dernier, ce sont ses voisins et rivaux de l’AEK Athènes qui s’imposent. Le PAOK Salonique lui ravira même la deuxième place.

Et son début de saison n’a pas encore réussi à inverser cette hiérarchie, bien en-deçà des ambitions des Rouge et Blanc. Battus dimanche par l’OFI Crète (0-1), relégable, ils n’ont plus gagné en championnat depuis trois rencontres, tandis qu’ils ne comptent toujours aucune victoire en phase de poules de l'Europa League, après un match nul contre le Betis Séville (0-0) et une défaite face au Milan AC (1-3). À ce stade-là, une contre-performance, jeudi, au stade Josy Barthel ne resterait pas sans conséquence dans un club qui baigne au quotidien dans une atmosphère électrique.

Un propriétaire dans le collimateur de la justice

La situation actuelle s’inscrit, en effet, dans un contexte local sulfureux. Le 12 octobre, Evángelos Marinákis est mis en examen dans le cadre d’une affaire de matches truqués. Le propriétaire de l’Olympiakos devra ainsi comparaître, avec vingt-sept autres personnes, devant un tribunal d’Athènes.

«Avec le nombre de procédures existantes, je ne suis pas sûr qu’il mettra un pied en prison», estime Martial Debeaux à propos de celui qui est aussi président de Nottingham Forest en deuxième division anglaise, deux clubs qui entretiennent des relations opaques. «Comme ses confrères du PAOK et du l’AEK, ce n’est pas un simple président de club de football. Avec eux, il y a des intérêts économiques et politiques, voire géopolitiques. Il est trop important pour être attaquable.»

Puissant armateur et magnat des médias en Grèce, l’homme fort de l’Olympiakos depuis 2010 dispose d’un tempérament à la hauteur de sa fortune. De coups d’éclat – en avril dernier, il a renvoyé une partie de l’effectif à trois journées de la fin, amende à l’appui, pour mauvais résultats - en déclarations fracassantes, il plonge l’enseigne rouge et blanc dans une instabilité permanente. La saison dernière, pas moins de quatre entraîneurs se sont ainsi succédé sur le banc, sans compter l’intérim assuré par Christos Kontis.

«Le diagnostic est souvent bon, mais il refait toujours les mêmes erreurs dans le recrutement. Il y a trop de mouvements dans le sens des arrivées et des départs», constate Martial Debeaux, notant, par exemple, l’apport décevant de Yaya Touré, l’ancien relayeur du FC Barcelone et de Manchester City qui se dirige vers ses trente-six ans.

L’échec retentissant de la colonie belge

L’été 2017 illustre le chaos des transferts, tout comme l’influence des réseaux d’agents tels que celui de Pierre Issa, au sein du club. Par l’intermédiaire de Mogi Bayat, récemment interpellé dans l’affaire du Footbelgate, l’Olympiakos est alors gagné par une vague belge: Silvio Proto, Björn Engels, Medhi Carcela, Vadis Odjidja-Ofoe, Guillaume Gillet et Kevin Mirallas se retrouvent à Athènes. Aucun n’est resté en fin de saison.

Cet été, c’est Jorge Mendes qui place plusieurs membres de son écurie comme le défenseur central Roderick Miranda, le milieu offensif Daniel Podence, l’attaquant Ahmed Hassan, actuellement blessé, ou José Sá, le gardien remplaçant, mais titulaire en Europa League.

Organisée dans un schéma en 4-2-3-1 auquel l’entraîneur portugais Pedro Martins ne déroge pratiquement pas, l’équipe souffre d’un manque criant d’efficacité devant le but malgré une bonne possession de balle.

«Elle s’est créée un nombre incalculable d’occasions contre le PAOK (0-1) et l’AEK (1-1), mais son taux de réussite est très faible», souligne Martial Debeaux, pointant ainsi les limites de Miguel Ángel Guerrero, le buteur arrivé de Leganés «qui fait du bon travail défensif, mais a des problèmes de finition.»

Les Rouge et Blanc sont portés par leur capitaine Kostas Fortounis, l’éternel espoir du football grec qui peine à franchir un palier. Il leur faudra bien, jeudi, ne pas en décevoir d’autres pour conjurer une bien triste année 2018.


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