Noël Le Graët porte plainte contre la ministre des Sports
Noël Le Graët porte plainte contre la ministre des Sports
(AFP) - Noël Le Graët a fini par céder et a démissionné mardi de la présidence de la Fédération française de football (FFF), mais il a contre-attaqué en accusant la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra d'avoir «menti» sur les accusations de harcèlement sexuel le visant.
Parti après plus de 11 années de règne ternies par ces accusations, le désormais ex-président de la FFF a fait annoncer par son avocat son intention de «poursuivre en diffamation (Mme Oudéa-Castera) devant la Cour de justice de la République».
Noël Le Graët contre-attaque
Toujours aussi imprévisible, le «Menhir» du foot français âgé de 81 ans, s'est longtemps obstiné à rester en poste et a tardé à passer la main, 13 jours après la communication d'un rapport d'audit accablant pour lui, diligenté par le ministère des Sports.
«La mission a fait l'objet de nombreuses ingérences politiques, notamment de la ministre des Sports qui a violé son obligation d'impartialité», a réagi Le Graët dans une interview au quotidien Le Monde, où il dénonce un «matraquage incroyable» et une «cabale politico-médiatique bien organisée». Son avocat Thierry Marembert a annoncé en parallèle sur France 5 que son client demanderait «l'annulation» du rapport d'audit devant le tribunal administratif.
Les inspecteurs de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) estimaient dans ce rapport que Le Graët «ne dispos(ait) plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français», compte tenu notamment de son «comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes».
«NLG», visé depuis mi-janvier par une enquête préliminaire pour harcèlement moral et sexuel, s'est montré catégorique auprès du Monde sur ces accusations: «Il n'y a aucune plainte contre moi et je n'ai agressé personne.»
Bilan salué par ses pairs
«A travers sa décision, il a montré encore une fois qu'il était un grand dirigeant du football français», a réagi Philippe Diallo, vice-président qui assurera désormais l'intérim, au moins jusqu'à l'Assemblée fédérale du 10 juin.
Avant la contre-attaque de Le Graët, la ministre des Sports avait estimé que le dirigeant avait pris en démissionnant «la bonne décision pour la FFF et pour lui-même», dans une déclaration transmise à l'AFP.
La FFF, visée dans le rapport d'audit pour sa politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, a également contre-attaqué, dénonçant «un dénigrement disproportionné de l'instance» et regrettant un «défaut de réelle procédure contradictoire».
Inéluctable, la sortie de Noël Le Graët s'est accompagnée d'hommages pour le «bilan sportif et économique» du dirigeant, à qui l'on attribue le redressement de la «3F» après le scandale du Mondial-2010 en Afrique du Sud.
Noël Le Graët ne compte visiblement pas prendre sa retraite: il a précisé au Monde son intention de rebondir à la Fifa comme «bras droit» du président Gianni Infantino à Paris. Une fonction qu'il occupe depuis janvier 2022, mais dans laquelle il dit vouloir «s'investir».

