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Mario Mutsch: «La plus belle génération que j'ai connue»
Sport 5 min. 09.09.2018 Cet article est archivé

Mario Mutsch: «La plus belle génération que j'ai connue»

Mario Mutsch se félicite de l'amalgame entre jeunes et joueurs expérimentés comme lui.

Mario Mutsch: «La plus belle génération que j'ai connue»

Mario Mutsch se félicite de l'amalgame entre jeunes et joueurs expérimentés comme lui.
Photo: Ben Majerus
Sport 5 min. 09.09.2018 Cet article est archivé

Mario Mutsch: «La plus belle génération que j'ai connue»

Avant Saint-Marin - Luxembourg mardi (20h45)

Sur la pelouse du Stadio Olympico de Serravalle, Mario Mutsch devrait fêter sa 99e sélection avec les Roud Léiwen et devenir l'international le plus capé de toute l'histoire du football luxembourgeois. Rencontre avec un «monument» qui se dit encore surpris de sa longévité et qui profite à plein des moments présents pour accompagner une génération dorée.

A Saint-Marin, propos recueillis par Didier Hiégel

Mario, vous attendiez-vous à un début de campagne aussi tonitruant?

Quand une campagne internationale commence, on ne sait vraiment pas trop où on en est. C'est comme une préparation au début d'un championnat, on se prépare bien mais ensuite on ne sait pas très bien ce qui nous attend. Nous nous retrouvons avec des adversaires que nous avons déjà battus. La victoire qui a découlé de cette rencontre contre la Moldavie est le fruit de la bonne préparation que le coach nous a fait effectuer. Le début de match a été quelque peu difficile. Nous avons eu un peu de réussite, mais le foot se joue sur des détails. Après le 1-0 (34e Malget), nous avons mieux maîtrisé le jeu. Leurs occasions manquées ajoutées au but encaissé leur ont donné un petit coup au moral et ensuite nous avons profité à plein de cette situation favorable en jouant les contres au mieux en marquant par deux fois sur coups de pied arrêtés. Vu de l'extérieur, ce score de 4-0 peut signifier que nous avons grandement dominé ce match, ce qui n'est pas exact sur son ensemble, mais nous avons bien géré cette rencontre d'ouverture.

Nous sommes restés sur la bonne dynamique 

Vous avez connu une première mi-temps difficile. Comment expliquez-vous les difficultés rencontrées par votre équipe?

Tout simplement parce que nous rencontrons des équipes qui savent jouer au football. Effectivement, les 20 ou 25 premières minutes ont été compliquées. Ils nous ont mis en difficulté et nous aurions dû gérer ça mieux. Je pense que c'est dû au fait que nous étions crispés du fait de commencer une nouvelle campagne avec un enjeu important. Mais même lorsque nous étions en difficulté, nous avons eu des contres que nous avons malheureusement mal négociés.

Justement ces deux contres en début de match, en supériorité numérique, auraient pu débloquer la situation plus rapidement...

Oui mais le fait que le score soit toujours de 0-0 nous a sans doute crispés sur les gestes techniques qui ont été ratés. Une fois que nous avons mené au score grâce au but de Kevin (Malget), nous avons pu évoluer de manière plus libérée. Nous avons gagné en certitudes depuis plusieurs rencontres comme en témoignent le résultat nul obtenu contre le Sénégal (0-0) ou la victoire contre la Géorgie (1-0). En nous imposant contre la Moldavie, nous sommes restés sur la bonne dynamique. Nous savons aussi que si nous sommes menés au score, nous avons la possibilité de revenir car nous avons de la qualité, nous sommes capables de nous créer des occasions. Une autre de nos forces est que physiquement nous sommes bien et nous pouvons toujours être dangereux même en toute fin de match. Nous avons gagné en régularité. Depuis le mois de juin, l'équipe a franchi un palier et il faut conserver ce même niveau.

Avez-vous pris la parole à la mi-temps?

Non, je suis resté sur le terrain pour m'échauffer. Le coach a dit par après qu'il était content que ses consignes aient été suivies à 100%.

«Il faudra être très vigilants»

Une des consignes était entre autres de leur laisser le ballon dans certains espaces pour mieux les contrer.

Oui, nous avions remarqué l'une ou l'autre faiblesse, notamment sur les contres. L'objectif était donc de jouer bien compact et de bien négocier les contres. Nous avons aussi marqué deux buts sur coups de pied arrêtés, notamment un sur une action travaillée à l'entraînement (corner d'Olivier Thill et frappe du gauche de Danel Sinani). C'est ce genre de variante que nous devons utiliser. Dans le foot d'aujourd'hui, et on l'a vu en Coupe du monde ou en Bundesliga, 30 à 40% des buts sont inscrits sur phases arrêtées. C'est une arme qui doit nous servir. Un autre match nous attend mardi avec un adversaire peut-être un peu plus défensif.

A quoi vous attendez-vous?

Notre adversaire va nous prendre vraiment au sérieux après notre succès. Ils vont essayer de faire au mieux et il faudra être très vigilants pour prendre les trois points.

Voilà treize ans que vous êtes en équipe nationale, est-ce la meilleure génération avec qui vous avez joué?

Bien sûr, c'est la meilleure génération que j'ai connue. En treize années en sélection, j'ai vu l'évolution de cette équipe et pas seulement dernièrement. Depuis ces derniers mois, nous avons franchi un palier. Auparavant, après un bon match nous en avions deux ou trois moins réussis. On a connu parfois une petite rechute, mais c'est tout à fait normal. Nous avons un très bon mélange, avec de très jeunes joueurs, d'autres un peu plus âgés et des anciens. L'amalgame est bon, chaque joueur apporte ses qualités, l'expérience acquise dans leur club, à l'étranger ou dans les tops clubs luxembourgeois comme Dudelange ou Niederkorn, ou d'autre club comme celui de Dan (Da Mota).

Il y a des jeunes derrière qui poussent

Après l'avoir égalé, vous allez battre le record de Jeff Strasser (98 sélections), quels sont vos sentiments?

C'est quelque chose à quoi je n'avais jamais pensé, mais aujourd'hui c'est un sentiment de fierté. Depuis la première fois et jusqu'à ce jour, j'ai toujours été fier de porter ce maillot. Le coach m'appelle, je me sens bien alors je réponds présent avec fierté. Je suis aussi fier d'avoir un peu participé à la construction de cette équipe.

Vous êtes-vous donné une limite pour stopper votre carrière en équipe nationale?

Tant que je peux rendre service, je viendrai. Ensuite, je vais voir une fois la Nations League passée comment ce sera. Je ne sais pas de quoi l'année prochaine sera faite. Il y aura certainement des discussions, mais tant que je joue, que je suis en bonne santé, on pourra compter sur moi. Je n'ai que 34 ans, j'ai commencé tard au niveau professionnel, mais il y a des jeunes derrière qui poussent, qui ont envie, le coach fera ses choix.


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