Les souffrances physiques d'Alex Kirsch
Les souffrances physiques d'Alex Kirsch
Après trois jours de course sur un circuit de trois semaines, les cyclistes professionnels qui y participent n'ont généralement pas besoin de jour de repos. Les forces sont encore présentes, les batteries pleines et la motivation élevée.
Mais les chutes peuvent laisser des traces et les maladies peuvent faire des ravages. C'est alors que la pause de respiration précoce arrive à point nommé. «J'ai passé la majeure partie de la journée à me reposer et à manger. Je n'ai pas pu m'alimenter beaucoup ces derniers jours. J'avais donc besoin de rattraper le temps perdu. Mais je me suis aussi assis une heure sur mon vélo et j'ai fait tourner un peu mes jambes», résume Alex Kirsch.
Le coureur luxembourgeois a souffert lors de l'ouverture du Tour au Danemark. Mardi, avant le départ de la quatrième étape à Dunkerque, il a décrit sa situation comme difficile. «Vendredi, je n'ai pas su pendant un moment si je pourrais prendre le départ», a révélé le professionnel de l'équipe Trek-Segafredo, avant de rassurer immédiatement ses fans : «Mais je vais déjà mieux, même si je ne suis pas encore tout à fait comme avant. Mais ça va venir».
La deuxième étape, un calvaire
Alex Kirsch n'est certes pas sur le Tour de France pour jouer un rôle important au classement général, mais il y a tout de même des indices qui ne trompent pas. Le coureur de 30 ans est actuellement en 167ème position sur 176 coureurs. Il a perdu plus de onze minutes lors des premières journées assez peu spectaculaires, dont 2'24'' lors du contre-la-montre individuel inaugural de 13,2 kilomètres à Copenhague.
Le sportif généralement bon dans le contre-la-montre explique : «J'ai attrapé une gastro-entérite la veille du contre-la-montre individuel. Je n'ai pas d'explication sur ce qui s'est passé. Je pense que c'était juste de la malchance».
Lors de la présentation de l'équipe mercredi soir, Alex Kirsch se sentait encore ébloui: «J'ai pu profiter de la présentation. Tout allait bien. Les examens médicaux effectués avant le Tour n'avaient rien révélé non plus».
Au début, je n'arrivais pas à imaginer comment j'allais pouvoir m'asseoir sur mon vélo l'après-midi. Mais cela a fini par s'arranger.
Alex Kirsch
Kirsch se réjouissait en conséquence de la lutte contre la montre. Mais l'anticipation s'est vite transformée en doute. La fièvre lui a donné du fil à retordre. «Au début, je n'arrivais pas à m'imaginer sur mon vélo l'après-midi. Mais ça a fini par aller mieux», explique-t-il. La fièvre s'est calmée. Le médecin de l'équipe a donné son accord pour un départ. Alex Kirsch raconte : «J'étais sûr de pouvoir rester dans les temps sur la courte distance. Je ne me suis pas fait de soucis inutiles». Alex Kirsch a sous-estimé le temps requis de 1'24'' et a pu respirer un peu. Il s'est classé 172e.
Mais il n'avait pas encore surmonté le pire. Car le deuxième jour s'est transformé en véritable calvaire. Sur les écrans de télévision, le coureur de 30 ans est apparu à plusieurs reprises à l'arrière du peloton dans la dernière heure de course. Alors que le peloton s'approchait du pont du Grand Belt, très sensible au vent, et qu'il était de plus en plus étiré, Kirsch s'est retrouvé le dernier maillon de la chaîne, suspendu dans le vent et soudain lâché. «C'était vraiment désagréable. C'est difficile d'expliquer à quel point j'ai souffert», admet-il sans détour.
Finalement, il a aussi profité de la chute de Rigoberto Uran (COL/Education First) pour former autour de lui un petit groupe qui a poursuivi le peloton à toute vitesse. A dix kilomètres de l'arrivée, Rigoberto Uran était de retour en tête. Et Alex Kirsch aussi.
Il avait surmonté le plus difficile. «J'ai au moins pu profiter un peu de l'étape de dimanche. La journée de repos du lundi est arrivée au bon moment», dit-il en rayonnant déjà d'optimisme sur la promenade de Dunkerque, dont les éléments en béton ont été fabriqués par l'entreprise luxembourgeoise de qualité Contern S.A..
Mais le Luxembourgeois révèle aussi: «Mentalement, ce n'était pas facile. C'était extrêmement décevant. C'est difficile de regarder le sprint à la télévision après l'étape et de savoir exactement que cela aurait mieux marché pour notre équipe si j'avais pu faire mon travail. Cela fait mal».
«La situation est ce qu'elle est»
Alex Kirsch ne se laisse toutefois pas abattre aussi facilement. «Ma bonne forme ne s'est pas simplement évaporée à cause de mes problèmes de santé. Le travail des dernières semaines n'a pas été vain». Et il sait en outre : «Il ne sert à rien de s'affoler. Je ne peux absolument rien changer à la situation. Elle est telle qu'elle est».
«Je vais faire de mon mieux, mais je ne sais pas si je pourrai reprendre mon vrai rôle et faire le travail pour lequel je suis là, de sitôt.»
Alex Kirsch
Mardi, sur le chemin de Calais, Alex Kirsch a pu se ménager encore un peu. L'étape s'est déroulée plutôt tranquillement sur une grande partie du parcours. Dans la dernière heure de course, les choses sont néanmoins devenues sérieuses. Kirsch a été lâché à environ 15 kilomètres de l'arrivée, avant la dernière montée de la journée. Il a franchi la ligne d'arrivée en 173e position (à 5'25'').
Mercredi, les coureurs se rendront sur les pavés du nord de la France. Le capitaine Mads Pedersen (DK) et Jasper Stuyven (B) seraient très heureux de recevoir le précieux soutien de Alex Kirsch. «Je vais faire de mon mieux, mais je ne sais pas si je pourrai reprendre mon vrai rôle aussi vite et faire le travail pour lequel je suis là».
Plus vite il y parviendra, mieux ce sera. Car Pedersen est toujours bien placé au classement général. Le maillot jaune est à 36 secondes. Cela motive Alex Kirsch - qu'il soit en pleine possession de ses moyens ou non.
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