Les fédérations sportives naviguent à vue
Les fédérations sportives naviguent à vue
Paulette Lenert (LSAP) avait annoncé que le gouvernement tenait absolument à «maintenir la vie sociale dans le pays». Et qu'en matière de sport, la ministre de la Santé assurait que les divisions les plus compétitives restaient «considérées comme des activités semi-professionnelles». Pour elle, les risques de contamination au covid-19 étaient minimes car il n'y avait pas «de contacts à grande échelle». Les faits ne lui ont pas donné raison, puisque les rencontres du week-end dernier ont été reportées les unes après les autres, au rythme des contaminations qui ont culminé à 862 nouveaux cas samedi.
Ce qui a poussé le gouvernement à durcir les mesures, notamment en prévoyant l'interdiction pure et simple des regroupements de plus de 100 personnes. Que ce soit dans les stades de BGL Ligue, les salles de basket ou de handball. Pour le reste des mesures, clubs et fédérations sont désormais pendus aux lèvres de Dan Kersch (LSAP), ministre des Sports qui doit prendre position ce jeudi. «Ce n'est qu'à l'issue de l'annonce des nouvelles mesures, et d'une réunion avec les ministères concernés que nous pourrons décider quoi faire», indique Paul Philipp, le président de la FLF, plus grande fédération sportive du pays. «Mais pas avant.»
En effet, les zones d'ombre restent encore légion pour le président de la FLF. «Les membres des clubs, les délégués, font-ils partie du quota?» De même, «quatre personnes ensemble pour les entraînements, cela vaut-il désormais pour les clubs en compétition?» Et en ce qui concerne les jeunes, «pourront-ils s'entraîner si les clubs composent plusieurs groupes de quatre?» Toutes ces questions, comme la place du sport à l'école, demandent des éclaircissements. Car le temps presse, et pour certains le temps c'est de l'argent. A commencer par les clubs déjà privés de recettes (billetterie, buvettes, sponsoring) au printemps alors que la FLF sifflait la fin des championnats.
«Si on ne peut de nouveau pas jouer pendant un mois, ça va être une véritable catastrophe», commentait lundi Gilbert Goergen, le vice-président du Fola cité par le Quotidien. Pour Karine Reuter, la présidente de la Ligue - qui regroupe tous les clubs de BGL Ligue -, il est hors de question que les compétitions ne se déroulent pas. «Surtout ne pas se retrouver dans la même position que celle qui était la nôtre en mars, avril et mai. Partout (presque) en Europe, on jouait», souligne la présidente du Racing.
Toujours sur le plan financier, en cas de suspension de la BGL Ligue, il reviendrait à nouveau à l'Etat de prendre en charge le salaire des joueurs sous contrat de travail. Mais si l'élite ne serait pas véritablement impactée, des clubs plus modestes, qui versent des indemnités, se retrouveraient alors en difficulté. Pour les clubs de BGL Ligue, il importe donc de jouer et mener la saison à son terme. Quitte à évoluer dans des stades vides. Car le huis clos est envisagé. De même, la trêve hivernale pourrait être supprimée, du moins en partie, histoire de trouver des dates pour un championnat désormais à 16 équipes.
«Selon l'évolution de la pandémie, des conditions climatiques aussi, nous pouvons envisager quelques dates supplémentaires en décembre», souligne encore Paul Philipp. «L'UEFA pourrait aussi nous permettre de terminer la saison après la fin mai comme il est de coutume. Mais nous allons procéder étape par étape. Nous ne voulons pas prendre de décision que nous pourrions regretter par après.»
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