«Le FC Metz peut empocher un point à Bordeaux»
«Le FC Metz peut empocher un point à Bordeaux»
Propos recueillis par Hervé Kuc
Stéphane, que devenez-vous?
Stéphane Morisot - «Je suis en phase de reconversion et je viens de m’engager avec la société Sport Comm, qui diffuse une gamme d’équipements sportifs. J’habite à côté de Lyon mais d’ici quelques mois je vais certainement déménager entre Dijon et Metz. Revenir sur Metz me ferait plaisir car j’aime beaucoup la ville, cela me permettrait de côtoyer encore plus souvent des garçons comme Sylvain Marchal, Grégory Proment ou Sébastien Muet (formation) avec qui je suis toujours en contact.
Vous souvenez-vous de votre dernière saison sous les couleurs messines?
Oui, et je n’en conserve pas un grand souvenir. C’était en 2006 et mon aventure messine s’est terminée par une descente en Ligue 2. A l’époque, Joël Muller était notre entraîneur. J’ai vécu une saison 2005-2006 compliquée, puisque je m’étais fait opérer de la cheville, puis de l’épaule.
Quel regard portez-vous sur le parcours du FC Metz depuis votre départ du club?
Il faudrait que le club puisse s’installer en Ligue 1 pendant au moins quatre à cinq années, ce qui n’a jamais été fait. Le club en a pourtant le potentiel. Cette saison, la force du FC Metz réside dans la stabilité de son effectif: il est toujours très important de pouvoir compter sur des joueurs qui se connaissent bien. Metz va se maintenir au terme de la saison, car j’estime que des formations comme Dijon, Amiens, Brest ou Nîmes finiront derrière lui. On va certainement assister à un mini-championnat en fin de tableau entre ces équipes et la stabilité du groupe grenat fera la différence.
Le FC Metz se déplace à Bordeaux ce samedi. Peut-il y réussir un résultat positif?
A mon époque, je me souviens d’avoir pris une «pilule» là-bas, un endroit qui ne réussit généralement pas trop aux Messins. Bordeaux monte en régime mais la trêve internationale va peut-être le desservir. Sincèrement, je pense que les Messins sont capables d’empocher un point à Bordeaux. Leur début de parcours est correct même s’il y a eu cette petite sortie de route à Angers (0-3).
Osons le parallèle avec votre époque et le football actuel. Auriez-vous votre place en Ligue 1?
Moi, j’étais un joueur des années 80 qui a évolué dans les années 2000! Aujourd’hui, les garçons que je vois évoluer sur les pelouses françaises ou à Metz, sont clairement meilleurs que moi. Ils sont plus forts physiquement et jouent beaucoup plus vite. Je n’avais pas les qualités qu’un grand nombre d’entre eux possèdent maintenant. J’observe une puissance qui n’existait pas il y a 15 ou 20 ans.
Pourquoi n’avez-vous pas, à l’image de vos amis Marchal et Proment, programmé une après-carrière dans le monde du football professionnel?
J’adore le football, je joue assez régulièrement le dimanche matin pour entretenir la forme mais je n’ai jamais envisagé d’en faire un métier après ma carrière. A un certain niveau de jeu, gérer un effectif de 25 ou 30 joueurs, c’est un truc trop dur pour moi. J’entraînerais peut-être une équipe amateur dans quelques années mais aujourd’hui je ne me sens pas capable de dire à un garçon: «Dimanche, tu ne joues pas».
La Ligue nationale de football ainsi que la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, ont engagé des actions contre l’homophobie supposée dans les stades de football. Qu’en pensez-vous?
J’estime qu’il y a moyen de faire évoluer les chants de certains supporters en entamant un vrai dialogue avec eux. Mais, là, ça prend des proportions trop importantes et le football est pris en otage. Il faut bannir l’homophobie, des stades comme dans la vie de tous les jours, mais il faut y aller «petit à petit». La Ligue a marqué le coup en arrêtant certaines rencontres et j’espère surtout que nous n’allons pas assister à un jeu entre certains supporters avec l’utilisation de banderoles et les instances.»
L’enjeu de la rencontre
Le FC Metz (15e, 4 points) se rend chez les Girondins de Bordeaux (11e, 5) après avoir concédé deux revers lors de ses deux dernières sorties. Si la confiance ne semble pas avoir été égratignée, les partenaires de Renaud Cohade ont toutefois affiché des signes de fébrilité qu’il faudra vite gommer ce samedi. Dans huit jours, la réception d’Amiens s’annonce déjà très importante.
Le «prono» de la rédaction
Les Messins devraient souffrir face à un adversaire qui ne lui réussit guère. Les Girondins donnent l’impression, de peu à peu, trouver les bons réglages. Notre pronostic: 3 à 1 en faveur de Bordeaux.

