Le F91 un ton au-dessus du Progrès dans tous les secteurs de jeu
Le F91 un ton au-dessus du Progrès dans tous les secteurs de jeu
Par Thomas Fullenwarth
Comment Dudelange a-t-il construit sa victoire?
Dino Töppmoller a choisi un système de jeu en 4-4-2 avec Pokar et Garos en milieux centraux et Sinani et Stolz sur les côtés.
Offensivement, on a vite retrouvé le circuit de jeu préférentiel des Dudelangeois: défenseurs -> Pokar et parfois Garos -> attaquants -> zone de finition
Si, au début de match, le système niederkornois a bloqué les passes vers les deux milieux centraux, les attaquants étaient trouvés par des passes verticales effectuées notamment par Malget et Prempeh.
Dans les deux cas, la mobilité des quatre offensifs dudelangeois a vraiment permis de mettre à mal le bloc défensif des Jaune et Noir. En effet, Turpel et Soumaré n’ont pas hésité à dézoner sur les ailes alors que Stolz et surtout Sinani rentraient dans l’axe entre la sentinelle Vogel et ses défenseurs centraux.
Les Dudelangeois ont mis beaucoup de vitesse et de justesse technique dans leurs combinaisons de passes. Ils ont donc créé de nombreux décalages qui ont amené de nombreuses possibilités de marquer.
Toutefois, ils n’ont pas réussi à terminer leurs attaques placées péchant souvent dans la dernière passe.
La différence est venue de leur comportement défensif. On pouvait lire les gestes de Töppmoller qui réclamait sans cesse à son équipe de serrer les différentes lignes pour réduire au maximum les espaces. Ses joueurs ont ainsi bloqué les solutions de passes de leurs adversaires. Et, lorsque le Progrès réussissait à s’en sortir, le porteur de balle était tout de suite mis sous pression.
Les trois buts du F91 sont d’ailleurs venus de trois récupérations de balle dans ses trente derniers mètres et, paradoxalement, dans des temps plutôt faibles.
Grâce à la vitesse de Turpel et Sinani, qui ont fait la différence dans ces contres, Dudelange a assommé son adversaire à des moments idéaux.
Qu’a-t-il manqué au Progrès pour accrocher son adversaire?
Le coach Paolo Amodio a aligné une formation en 4-4-2 offensif et en 4-1-4-1 défensif. Par ce système défensif, son objectif était de bloquer les connexions de passe de la défense dudelangeoise vers Pokar et Garos. Il a donc placé S. Thill et Françoise sur ces derniers.
Le souci est venu du fait que seul devant, Karapetian n’arrivait pas à mettre assez de pression aux quatre défenseurs qui réussissait à relancer directement, et souvent au sol, vers les offensifs dudelangeois, Ben Vogel n’arrivant pas à couper ces passes.
C’est donc logiquement, au bout de 26 minutes, que le coach niederkornois a fait remonter Françoise aux côtés de Karapetian. Quitte à ne pas réussir à empêcher les Dudelangeois de ressortir le ballon, ce replacement permettait de mettre plus de pression offensivement après les récupérations.
Cela était nécessaire car le bloc défensif dudelangeois a empêché les joueurs du Progrès de passer par son milieu de terrain pour déclencher ses attaques. Les locaux étant souvent obligés de jouer de longs ballons, Karapetian ne pouvait rester seul pour se battre devant.
Sevré de ballons, on a pu observer S. Thill redescendre très bas rechercher les ballons. Cela lui a permis de s’éloigner du pressing adverse. Cependant, on a pu sentir qui lui manquait un «partenaire de jeu» qui aurait été nécessaire pour lui servir de relais. Il s’est souvent retrouvé au départ des actions et donc trop loin du but de Joubert.
Malgré cela, le Progrès a réussi à se procurer de nombreuses occasions et surtout de nombreux coups de pied arrêtés inhabituellement moins bien gérés.
Moins efficaces dans leurs temps forts, ils se sont exposés à des contres qui leur ont été fatals. En déficit de vitesse face notamment à Sinani et surtout Turpel, les trois buts ont été l’illustration d’une défense plus en difficulté que d’habitude.
En effet, on retrouvait souvent les joueurs du Progrès assez loin du porteur de ballon dudelangois et face à un tel adversaire, ces petits temps de retard vous pénalisent obligatoirement.
Malgré tout, on a senti que les Jaune et Noir n’ont jamais lâché le match, revenant même au score à la 68e par Malget pressé au duel par Karapetian. Mais, à peine six minutes après ce but, une dernière erreur de Flauss effaçait l’espoir naissant d’une égalisation.
Le Progrès était un petit ton en dessous du F91 dans tous les domaines. Ce genre de match se jouant sur des détails, cette défaite reste donc logique.
Avec ce résultat, la BGL Ligue a-t-elle livré son verdict?
A huit journées de la fin du championnat, la victoire dudelangeoise est un tournant dans la course au titre entre les deux clubs. Avec un goal-average favorable, le F91 se met à l’abri d’une potentielle défaite lors des huit dernières journées.
Malgré tout, le championnat est encore long et le calendrier des Dudelangeois est plus difficile que celui de son dauphin (déplacements au Fola et à Differdange).
Attentif au moindre faux pas du leader, le Progrès devra lui aussi rester régulier. Ce qui est intéressant et plutôt inhabituel ces dernières années, c’est que la relégation et la course à la troisième place se joueront jusqu’à la dernière journée.
Toutes les équipes seront donc concernées jusqu’au bout et cela ne rendra aucun match facile pour les deux prétendants au titre.
Les Tops
Danel Sinani (Dudelange): grâce à sa mobilité, il a toujours été disponible. Sa vitesse et sa technique lui ont permis de faire la différence et de dominer ses adversaires directs.
Dave Turpel (Dudelange): sa vitesse lui a permis de dominer la défense adverse. Double buteur à des moments importants.
Alexandre Karapetian (Progrès): isolé, il s’est vraiment battu et est allé chercher un but au combat en poussant Malget à la faute.
Les Flops
Adrien Ferino (Progrès): moins bien que d’habitude, il a été mis en difficulté par la vitesse des attaquants adverses. Il a perdu son duel direct avec Turpel sur les deux premiers buts.
Mayron De Almeida (Progrès): malheureux dans la plupart de ses choix, il est petit à petit sorti du match et a perdu de son influence.
Bryan Mélisse (Dudelange): aussi performant que les autres dans son rôle, il a juste été le plus discret côté dudelangeois.

