«L’Argentine est un bel outsider»
«L’Argentine est un bel outsider»
Citée tous les quatre ans parmi les favorites au titre suprême, l'Argentine n'a plus gagné la Coupe du monde depuis 1986 et son succès face à l'Allemagne à Mexico. La pancarte est davantage accrochée au cou du Brésil cette année, mais le voisin ne manque pas d'arguments pour déjouer les pronostics. «Il faut voir d'où l’on vient. Il y a quatre ans, ce fut l'un des pires moments de la sélection avec cette défaite (3-4) en huitième de finale de la Coupe du monde en Russie face à la France. Il existait des tensions entre le staff et l’équipe puis Lionel Messi a quitté la sélection, puis il est revenu», rappelle Fernando Gutierrez.
Messi moins responsabilisé
L'entraîneur argentin, qui avait accepté de donner un coup de main au Red Black Pfaffenthal cette saison en Division 1, s'est retiré du circuit mais suit attentivement son équipe de cœur. «La nomination de Lionel Scaloni au poste de sélectionneur a mis du temps à être acceptée par l’opinion publique. Il n'avait aucune expérience, mais il est parvenu à former une équipe avec de jeunes joueurs et a placé Messi (PSG) dans une position plus confortable, déchargé de certaines responsabilités.» Et la magie a de nouveau opéré avec une victoire en Copa America en 2021. Un vide comblé après 18 ans. Un gouffre pour l'une des équipes de référence en Amérique du Sud. «Ce succès a enlevé un fardeau et a solidifié l'équipe. Surtout que l’adversaire en finale était le Brésil et que ça se jouait au Maracana.»
L’Argentine a ainsi marqué à nouveau son territoire et surfe sur une vague impressionnante. La sélection n'a plus perdu depuis 35 matchs et un revers à la Copa America 2019. «La Coupe du monde reste toutefois cruelle. Si vous passez le premier tour, une défaite vous renvoie chez vous», rappelle Nando Gutierrez qui imagine bien sûr ses favoris sortir d'un groupe C composé aussi de l’Arabie saoudite, du Mexique et de la Pologne.
Au-delà du calme apparent ramené par Scaloni après le départ du fantasque Jorge Sampaoli, le technicien argentin n'a procédé qu’à de menues retouches dans l'animation de jeu. «C'est un classique 4-3-3 qui peut se transformer en 4-4-2 avec Messi derrière Lautaro Martinez (Inter). Sur les ailes, on était habitué à Angel Di Maria (Juventus) sur la droite, où il est le plus performant, et Giovani Lo Celso sur la gauche, mais ce dernier est forfait. Peut-être verra-t-on Nicolas Gonzalez (Fiorentina) ou le prometteur Enzo Fernandez (Benfica).»
La défense en question
Le constellation de stars est moins impressionnante qu’au Brésil mais peut-être que tous ces très bons joueurs qui rêvent de passer encore un palier auront d'autant plus la rage de prouver leur valeur comme en témoigne cette volonté de récupérer le ballon dans un contre-pressing qui est aussi l'une des marques de fabrique de Scaloni.
Le comportement de la défense est peut-être le point d’interrogation majeur. L'éternel Nicolas Otamendi (Benfica) n'est pas le meilleur atout de Nando Gutierrez. «Moi j'associerais Cristian Romero (Tottenham) et Lisandro Martinez (Manchester United). Ce dernier manque peut-être de taille mais il défend bien et ressort proprement le ballon. Le point positif, c'est qu’avec Emiliano Martinez (Aston Villa) dans les buts, on tient enfin un bon gardien car je n'avais pas totalement confiance en Franco Armani (River Plate).»
Il faudra jongler avec ces patronymes et surveiller d'autres artistes qui brillent parfois par intermittence. On pense bien sûr à Paulo Dybala (AS Rome). «Je pense qu'il pourrait ne pas débuter dans le 11 de base.» Et à Leandro Paredes (Juventus) qui revient de blessure. Des arguments qui ne font pas encore de l’Argentine le favori. «Le Brésil et la France ont des équipes de rêve sur le papier. L'Argentine sera un bel outsider. Et je suis curieux de voir l'Equateur», ponctue l’ancien défenseur.
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