«Kevin Geniets est un joyau»
«Kevin Geniets est un joyau»
Dans le peloton du 109ᵉ Tour de France, il est facile d'apercevoir Kevin Geniets. Cela tient d'une part à sa taille : 1,93 m. Et d'autre part parce qu'il roule la plupart du temps juste devant ou à côté de David Gaudu. Le capitaine de Groupama est l'espoir français du Tour de cette année. Après dix jours de course, le petit Français est en sixième position du classement général.
Le podium est à portée de main. Le chef d'équipe Marc Madiot est heureux. Kevin Geniets y est pour beaucoup. Le Luxembourgeois remplit sa mission de garde du corps personnel avec brio. Ou comme Madiot le dit si bien en un mot : «Parfait». Il explique ensuite : «Kevin sait ce qu'il doit faire et remplit toujours ces tâches à 100 pour cent».
C'est ainsi que le Luxembourgeois a tenu son capitaine à l'écart du vent les premiers jours. Ensemble, ils ont évité les chutes massives au début du Tour. Gaudu a également maîtrisé les pavés sans perdre de temps sur la plupart de ses concurrents directs. Les images à l'arrivée en disaient long. Lorsque Geniets a atteint le bus de l'équipe, Gaudu a interrompu son interview avec la presse. «Merci mon gars. Quel travail ! Très précieux».
Dans la montée vers la Super Planche des Belles Filles, Kevin Geniets a démontré ses qualités de grimpeur. Avec Michael Storer et Valentin Madouas, il a accompagné Gaudu jusqu'à 4,3 kilomètres de l'arrivée. «Tout est super. Je suis toujours en pleine forme», rayonne-t-il et peut supporter que les jambes, comme samedi à Lausanne, soient parfois moins bonnes : «C'est normal. Nous sommes sur le Tour».
«Nous ne regrettons pas le moins du monde de l'avoir fait signer il y a trois ans.»
Marc Madiot, team-manager de Groupama-FDJ
Madiot fixe l'objectif : « Continuer exactement comme jusqu'à présent», dit-il. «Motivé, assidu, exemplaire» : Madiot ne lésine pas sur les compliments lorsqu'il s'agit du Luxembourgeois de 25 ans. «Kevin est facile à vivre et c'est un gentil garçon. C'est facile de travailler avec lui. Il pense au collectif», explique le Français de 63 ans. «Nous ne regrettons pas le moins du monde de l'avoir fait signer il y a trois ans».
Une phase difficile il y a quatre ans
Sur le chemin du WorldTour, tout n'a pas toujours été rose pour Kevin Geniets. Romain Gastauer l'a découvert à l'âge de six ans et l'a pris sous son aile au LP Schifflange. Le talent du frère de l'internationale de basket Mandy Geniets était évident. Il est ensuite parti en France, au CF Chambéry, l'équipe de formation d'Ag2r-Citroën. Là-bas, les choses ne se passaient pas parfaitement. À l'été 2018, la question s'est posée de savoir ce qu'il fallait faire pour lui. Geniets avait contracté la mononucléose infectieuse de Pfeiffer et avait ensuite eu du mal à retrouver la forme.
Il a cependant voulu retenter sa chance. Avec une nouvelle motivation, Kevin Geniets a rejoint l'équipe continentale de Groupama. Quelques mois plus tard, il faisait déjà le saut dans le WorldTour. Georg Preidler ayant été mis à l'écart en raison de son implication dans l'affaire de dopage Aderlass, une place s'est libérée en mars 2019 au sein de la troupe de Madiot. Depuis, Geniets suit son chemin. Il est désormais coaché par Julien Pinot, le frère de son coéquipier Thibaut. En trois ans, il est devenu un pilier important de l'équipe. Sa première participation au Tour en est provisoirement l'apogée.
«Il fait la différence»
Philippe Mauduit est l'un des premiers à avoir remarqué le Luxembourgeois au sein de l'équipe Groupama-FDJ : «Ses performances ici sur le Tour de France ne me surprennent pas. Quand il a rejoint l'équipe, j'ai disputé les premières courses avec lui. J'ai tout de suite dit à mes collègues que nous devions faire attention à ce garçon. Kevin est un joyau. Ce n'est peut-être pas un champion qui va remporter dix victoires par an, mais c'est le type qui fait la différence dans l'équipe, par sa présence, sa capacité à lire une course, son intelligence et ses qualités physiques».
Le directeur sportif révèle : « Nous l'avons utilisé lors de la dernière Vuelta. Nous voulions qu'il acquière de l'expérience sur un tour de trois semaines, mais l'idée à l'époque était déjà qu'il fasse le Tour cette année. Nous devions avoir raison. Il a toutes les qualités requises».
Cela semble également s'appliquer aux traits de caractère du Luxembourgeois. « Kevin est intelligent, respectueux et bien élevé. Il fait partie des coureurs que l'on veut avoir dans l'équipe. On peut lui faire confiance. C'est un coureur important dans notre collectif».
Les fans de cyclisme luxembourgeois seraient évidemment ravis de voir Geniets passer en mode attaque dans la suite du Tour. «Kevin a un rôle tellement important aux côtés de Gaudu que je ne peux pas imaginer que cette tâche puisse changer dans les jours à venir. Gaudu gratte le podium, tant que ce sera le cas, Kevin veillera sur lui», a déclaré Mauduit pour donner un aperçu de la tactique de l'équipe.
«Kevin va gagner des courses. Je ne peux pas prédire l'avenir, mais sur ce point, je suis très sûr.»
Philippe Mauduit
Kevin Geniets a déjà remporté deux fois le titre de champion national de course sur route. Il attend encore sa première victoire dans une course internationale. Maduit peut rassurer les fans du Luxembourgeois : «Kevin aura l'occasion de jouer sa propre carte au cours de sa carrière. Je suis persuadé qu'il saura les saisir. Kevin gagnera des courses. Je ne peux pas prédire l'avenir, mais sur ce point, je suis très sûr».
Pour l'instant, l'accent est mis sur le soutien de Gaudu. S'il y parvient, Kevin Geniets sera heureux. Tout comme les responsables de l'équipe, qui ont prolongé le contrat du Luxembourgeois au printemps de manière anticipée jusqu'à fin 2024.
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