«Je ne vois pas la France aller au bout»
«Je ne vois pas la France aller au bout»
Quand vous placez le curseur si haut, il faut le maintenir là où il est. L'équation est compliquée pour l'équipe de France championne du monde en titre. Les Bleus sont sortis fragilisés du dernier Euro où ils ont pris la porte dès les huitièmes de finale, éliminés par la Suisse en 2021. Il a fallu le calme et la science de Didier Deschamps pour remonter la pente, se qualifier pour le Qatar et arriver dans le désert avec des ambitions avouées.
Fervent supporter de l'équipe de France, Pascal Carzaniga tempère d’entrée les ardeurs des supporters des Coqs. «Cette équipe est moins forte qu'il y a quatre ans. Paul Pogba et N'Golo Kanté sont blessés et forfait. Leurs remplaçants ne sont pas à leur niveau.»
Milieu de terrain juvénile
L'entraîneur du Swift parle des Marseillais Mattéo Guendouzi et Jordan Veretout. Il ne pense pas non plus qu'Adrien Rabiot puisse enfiler le costume de patron au cœur du réacteur. «Deschamps compte beaucoup sur lui, mais il n'a ni le charisme, ni l'envergure d’un Pogba. Il peut rivaliser sur le plan technique mais il n'a pas son volume de jeu.» Rabiot sera l'élément le plus expérimenté dans un milieu juvénile.
L'un des autres points d'interrogation, c'est le choix des défenseurs avec beaucoup de profils axiaux capables toutefois d'occuper un poste de latéral. «Je n'ai aucune crainte sur ce point-là. Deschamps a tout calculé et sait ce qu'il fait. Il a un plan A, B et C.» Le sélectionneur va probablement enterrer son système à trois défenseurs pour revenir à une ligne de 4. «Je suis favorable à cette formule en 4-3-3».
Comme beaucoup d’observateurs, «Caza» se délecte à l’avance de voir cette attaque intergalactique en action. Une constellation d’étoiles qu'il s'agira de bien aligner. «Je suis bien sûr fan de Kylian Mbappé que je mettrais sur un flanc car il est irrésistible en un contre un et qu'il peut aussi combiner dans l'axe. Là, je place Karim Benzema avec Antoine Griezmann en soutien d’attaque et Kingsley Coman sur l'autre aile.»
Avec Ousmane Dembélé, Christopher Nkunku et Olivier Giroud en réserve de la République, le staff français dispose de sacrés jokers dans son jeu.
Affaires encombrantes
«C'est vrai que le potentiel est énorme mais j'ai suivi attentivement les derniers matchs des Bleus et une très belle rencontre succédait à un match médiocre. Il manque cette régularité qui peut vous permettre de gagner une Coupe du monde. Je sens cette équipe de France capable de signer un exploit en huitième comme elle l'a fait face à l'Argentine il y a quatre ans mais aussi susceptible de chuter au tour suivant face à une nation plus modeste comme l’Uruguay par exemple. J'espère me tromper mais je ne pense pas que la France ira au bout. Je vois le Brésil et l’Argentine favoris.»
Les Bleus pourront monter en puissance dans une compétition qui a placé sur leur chemin l’Australie, le Danemark puis la Tunisie au premier tour. Une entrée en matière qui laisse en principe le temps à Didier Deschamps de roder son moteur.
En place depuis 2012, l'ancien milieu de terrain est-il l'homme de la situation? L'usure du pouvoir ne va-t-elle pas contaminer cette équipe de France? Pascal Carzaniga balaie ces hypothèses. «J'ai assisté à l’une de ses théories lorsqu'il était coach de Monaco avant une rencontre face à Metz. C’est un vrai meneur d’hommes capable en quelques mots d’alerter l'ensemble de son groupe. Entre-temps, il a encore pris de l’épaisseur. C’est quelqu'un capable aussi de se remettre en question. Si la France ne va pas au bout, il ne faudra pas tirer sur l'entraîneur.»
D'autant que les Bleus arrivent au Qatar dans un contexte particulier avec des affaires encombrantes qu'il a fallu évacuer. On pense au dossier Benjamin Mendy, à celui qui concerne la famille Pogba ou encore à l'audit lancé par le ministère des Sports sur des pratiques peu élégantes au sein de la Fédération.
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