«Je n’aime pas voir le Brésil désigné comme favori»
«Je n’aime pas voir le Brésil désigné comme favori»
Vous pouvez toujours chercher, vous ne trouverez pas d'effectif plus aguichant que celui du Brésil parmi les 32 recensés au Qatar. C'est une véritable brochette de stars que le sélectionneur Tite a convoquée, laissant même quelques morceaux de choix à la maison comme l'attaquant polyvalent de Liverpool, Firmino ou bien Coutinho, forfait en raison d'une blessure.
Dans cette constellation, l'étoile la moins connue est peut-être Tite. L'entraîneur de 61 ans n'a jamais exercé en Europe et ne se fend que de deux expériences à l’étranger. Dans le championnat émirati plus précisément. «C'est un gars assez posé qui a repris la Seleção alors qu'elle était au plus mal. Elle venait d'être éliminée de la Copa America et le 1-7 de la Coupe du monde précédente n'était pas encore digéré», se souvient Ralph Stange.
Neymar, la pièce maîtresse du système de Tite
L'ancien professionnel né à Sao Paulo est un passionné de tactique. Il a filmé pendant de longues années les matchs des adversaires de Dudelange, les décortiquant de A à Z. C'est dire si devant tant d’abondance, le technicien jubile lorsqu'il se retrouve devant le tableau noir. «Neymar (PSG) est la pièce maîtresse du système de Tite. C'est compréhensible, mais c'est risqué. Car quand ça ne tourne pas assez vite, Neymar a tendance à revenir loin dans le jeu et ses pertes de balles peuvent avoir des conséquences fâcheuses.»
L'addition de talents devrait rendre les quintuples champions du monde irrésistibles, mais le football est bien plus qu'une opération mathématique. «Les médias nous ont propulsés comme favoris et je n'aime pas ça», poursuit Ralph Stange. «Les stars devront mettre leur ego de côté pour le bien de l'équipe. Et ça vaut pour Neymar comme pour Vinicius jr. Je me souviens de la Coupe du monde 2006 où on n'arrêtait pas de parler du carré magique Kaka, Ronaldinho, Ronaldo, Adriano et ce fut un flop total.»
La curiosité Dani Alves
Tite a aussi veillé à prendre des gars de mission comme les solides Casemiro (Manchester United) et Fabinho (Liverpool) et des garçons d’expérience comme Thiago Silva (Chelsea) et Marquinhos (PSG) qui devraient constituer la charnière centrale. Puis, il y a la curiosité Dani Alves (39 ans). «Je le vois davantage dans un rôle de capitaine de route que dans celui d'un titulaire», avance Stange «même si les latéraux ne sont pas les points les plus forts de la sélection».
On y verra sans doute Danilo (Juventus) à droite et Alex Sandro (à gauche), voire Alex Telles (FC Séville). Ce qui intrigue davantage l'ancien défenseur de Mertzig, c'est le joueur qui formera le triangle axial avec Neymar et Casemiro. «Tite aime beaucoup Paqueta (West Ham), mais ça veut dire deux éléments portés vers l'avant. Le bloc défensif avec Casemiro devra être assez costaud alors.» Les options ne manquent pas avec Fred (Manchester United) ou encore Bruno Guimarães (Newcastle). Et là où il y a moyen de se faire plaisir, c'est en attaque avec Vinicius jr (Real Madrid) sur la gauche, Raphinha (FC Barcelone) sur la droite et Richarlison (Tottenham) en pointe. «Moi, j'avoue avoir un petit faible pour Rodrygo (à droite) et je titulariserais Gabriel Jesus (Arsenal) en pointe. Il est dans la forme de sa vie.»
On en oublierait presque que le Brésil dispose de deux des dix meilleurs gardiens du monde dans sa sélection avec Alisson (Liverpool) qui sera sans doute préféré à Ederson (Manchester City). Tous les ingrédients sont réunis pour donner un cocktail explosif dans un Groupe G qui sera tout sauf une formalité pour les Auriverde avec la Serbie, le Cameroun et la Suisse comme adversaires. «D'autant plus que les équipes rencontrées dernièrement n'ont pas nécessairement valeur de test», ponctue Stange.
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