«Il manque un attaquant de pointe»
«Il manque un attaquant de pointe»
La Roja côtoie l'Angleterre, l'Allemagne et le Portugal dans un interstice occupé par des équipes pas complètement favorites, mais ambitieuses. Car les Ibères ne vont pas renier leurs racines. Adeptes du beau jeu, soucieux d’accaparer le plus possible le ballon, ils ne déçoivent que très rarement même si la récompense n'est pas toujours au bout du chemin.
Finaliste malheureuse de la dernière Ligue des Nations face à la France, l'Espagne avait fait plus que jeu égal avec l'Italie en demi-finale du dernier Euro avant de faire ses valises après la séance de tirs au but.
C'est peut-être là que le bât blesse. Dans l'art de tuer un match. «L'attaque me préoccupe. Nous n'avons qu’un seul vrai buteur, Álvaro Morata (Atlético Madrid). Et avec lui, c'est tout ou rien», explique Francisco Munoz. L'ancien joueur du Tricolore Gasperich est devenu un as de la console, multipliant les titres en e-sports.
Ses origines espagnoles le rapprochent d'une Roja qu'il connaît par cœur. «J'aurais tout de même emmené Iago Aspas (Celta Vigo), Gerard Moreno (Villarreal) ou Borja Iglesias (Betis Séville) car nous avons beaucoup d'ailiers et un Dani Olmo (RB Leipzig) qui peut jouer en 10 mais en pointe…»
Sans Ramos ni De Gea
Choisir, c'est renoncer. Sergio Ramos (PSG) et David De Gea (Manchester United) ne font pas partie de la liste du sélectionneur. Pas plus que Thiago Alcantara (Liverpool), plombé par de petits problèmes physiques qui l'ont empêché d’être à 100 % ces dernières semaines. «L'absence du défenseur central du PSG me pose un problème. Il est de retour depuis plusieurs semaines dans son club. Son mental et son expérience auraient été utiles dans un tel tournoi. Pour le gardien, je ne me fais aucun souci. Unai Simón (Atletic Bibao) a prouvé sa valeur lors du dernier Euro alors que la position de David De Gea s'est fragilisée depuis la Coupe du monde 2018 et ses dernières bonnes prestations à Manchester United n'ont pas suffi pour redresser la barre», poursuit Francisco Munoz qui pointe un second problème. Celui de la charnière centrale. «Je ne suis pas un fan d’Eric Garcia (Barcelone). Je préfère voir Aymeric Laporte (Manchester City), même si la régularité n'est pas son point fort, au côté de Pau Torres (Villarreal).»
L'Espagne pourra en outre compter sur ses vieux grognards Jordi Alba (FC Barcelone), Dani Carvajal (Real Madrid), Sergio Busquets (FC Barcelone) et Koke (Atlético Madrid) que Luis Enrique a associé aux jeunes promesses qui envahissent les pelouses espagnoles depuis des années. Gavi, Pedri et Ansu Fati, les trois pépites du Barça. «Je ne suis pas sûr que le sélectionneur le fasse jouer d'entrée, mais si Ansu Fati retrouvait les mêmes sensations qu'avant sa blessure, ça serait une arme redoutable.»
Parole d'un supporter inconditionnel du Real Madrid qui considère Luis Enrique comme un bon sélectionneur avec toutefois un bémol. «On joue bien, on a la possession du ballon, mais on ne se crée pas assez d'occasions. C'est notre talon d'Achille. Il nous manque un Torres ou un Villa comme dans la génération précédente.»
Munoz pointe l'Argentine comme favorite de cette Coupe du monde et se félicite de jouer l'Allemagne au premier tour. «Mais c'est le deuxième match. Une rencontre charnière qui nous oblige à gagner le premier contre le Costa Rica. Il restera le Japon qui n'est pas une équipe facile à bouger.»
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.

