François Zdun: «Le FC Metz doit jouer son va-tout à Strasbourg»
François Zdun: «Le FC Metz doit jouer son va-tout à Strasbourg»
Propos recueillis par Hervé Kuc
François, l’avenir du FC Metz est-il désormais en Ligue 2 la saison prochaine?
Les carottes ne seront cuites qu’en fin d’exercice. Là, les garçons ne doivent absolument plus se poser de questions, c’est le derby du Grand Est, et il faut y aller. Il faut se lâcher, mais pour remporter ce genre de partie, il faut déjà le vouloir. Le FC Metz doit jouer son va-tout à Strasbourg, car après c’est Lyon qui arrivera à Saint-Symphorien (8 avril).
A force de répéter que rien n’est fini, le supporter commence à désespérer et à se raccrocher à un doux rêve qui ne prendra finalement jamais forme…
Ce n’est pas faux et il faut bien avoir en tête qu’il n’y a qu’une série de succès qui pourra permettre aux Messins de s’en sortir. Les points sont durs à prendre, car chaque formation de Ligue 1 joue crânement sa chance et dispute forcément quelque chose dans ce championnat très ouvert. Metz est capable d’offrir de belles périodes, mais très souvent, il a aussi craqué en fin de partie. C’est le signe d’une équipe mal classée, qui doute et qui n’est pas très sûre de son football.
Vous avez été un pur latéral gauche sous les couleurs messines (1975-1983). Que pensez-vous des «performances» de Julian Palmieri et Benoît Assou-Ekotto?
Les prestations individuelles sont très souvent liées au jeu collectif. Il est plus facile de se mettre en valeur quand ton équipe a une possession de balle élevée plutôt que le contraire. Là, il se trouve que les Grenats subissent beaucoup et donc forcément les défenseurs sont soumis à rude épreuve. La situation est compliquée pour Palmieri comme pour Assou-Ekotto. Face à Toulouse (1-1, 28e journée), j’ai eu l’impression que Julian Palmieri voulait marquer son territoire en effectuant un tacle mal maîtrisé qui lui a valu son expulsion. Sur ce coup, il a plutôt marqué les esprits. Il est tombé dans l’excès, alors qu’il n’y avait ni action de but ni danger pour le FC Metz.
Le stade de la Meinau affichera complet face à Metz. Dans ces conditions, est-ce difficile de s’y imposer?
Ce n’est pas la ferveur populaire qui est dérangeante, car tout professionnel doit normalement être habitué à évoluer dans un contexte défavorable. Mais, un déplacement à la Meinau a souvent été très compliqué à négocier pour le club grenat. C’est ainsi, il y a des lieux qui ne vous sourient pas beaucoup sans que vous ne puissiez l’expliquer. Il manque de la constance au groupe dirigé par Frédéric Hantz et c’est ce qui m’inquiète avant le derby de l’Est.
Soyons très réalistes: Metz va rejoindre la Ligue 2 dans quelques mois. Quels sont les soucis qui le guettent?
Les mêmes que le PSG, Lyon ou Monaco vont pouvoir rencontrer: faire une synthèse de ce qui a marché ou non et amorcer un recrutement de qualité. Le problème pour les dirigeants messins est de ne pas pouvoir compter sur la même surface financière que les clubs que je viens de vous citer. Ensuite, je pense que le FC Metz se recherche une identité à tous les niveaux, à l’image de son équipe réserve (National 3) qui pourrait descendre d’une division en fin de saison, ce qui serait catastrophique.
L’heure n’est pas encore au bilan funeste, mais pouvez-vous nous citer votre Top 3 mosellan de la saison?
Dossevi, car à chaque fois qu’il a été sur la pelouse il a proposé quelque chose de bien à l’équipe. Kawashima, qui a sauvé les meubles en réussissant de nombreuses parades dans son but. Et puis Roux (12 buts), car un buteur est toujours quelque chose d’important pour un entraîneur.
Peut-on connaître votre pronostic pour le match de ce dimanche de Pâques?
Je vais tabler sur un partage des points (1-1). Même si cela n’arrangerait pas ses affaires, le FC Metz pourrait alors préparer la venue de Lyon avec du positif en tête.

