Essayer le pickleball, c'est l'adopter!
Essayer le pickleball, c'est l'adopter!
John est un ancien joueur de badminton. Il vient pour la première fois au TC Howald. Rita et Pedro ont usé leurs genoux dans les salles de squash. Ils ont aussi poussé la porte qui s'ouvre sur les terrains de tennis dont un est redimensionné en deux temps, trois mouvements. On le coupe en quatre, on y place quatre filets taille basse et on y pose des coins en papier pour délimiter le périmètre d'un terrain égal à celui d'une aire de badminton. Et le tour est joué!
La séance peut débuter. L'une a lieu le lundi de 20h à 22h, l'autre le lendemain aux mêmes horaires. Trois doubles se forment rapidement. Benoît Quisquater explique les règles aux derniers arrivants. Cet ancien joueur belge de tennis a découvert la discipline sur Youtube à la fin de l'année 2021. Il tombe sous le charme et une initiation à Lintgen achève de le convaincre. Il faut faire bouger les lignes au pays.
Folie aux Etats-Unis
«J'ai alerté les instances comme le COSL et la FLT et on a très vite trouvé un club de tennis qui nous a pris sous son aile», explique le quinquagénaire. La bienveillance du TC Howald permet au pickleball de tracer son sillon parmi les sports de raquettes dont le padel, en plein boom. «Aux Etats-Unis, c'est le contraire. Six millions de joueurs ont succombé au charme de ce sport. A titre de comparaison, 20 millions de personnes pratiquent le tennis outre-Atlantique. On a constaté une croissance de 20% chaque année depuis cinq ans», poursuit Benoît qui rappelle que c'est au pays de l'Oncle Sam que le pickleball est né en 1965.
La pandémie de Covid-19 accélère encore le processus car le sport se joue aussi en plein air. Sur un parking, dans une cour d'école ou même sur une route condamnée. Pourvu que la surface soit plane… Avec un filet que l'on peut confectionner «maison» ou acheter pour 100 dollars et une raquette pour à peu près le même prix, les Américains foncent et adoptent ce sport convivial, moins traumatisant pour les articulations que ses cousins et que l'on peut pratiquer de façon mixte avec des écarts d'âge conséquents. «Et pour les plus individualistes, il existe des matchs de simple contrairement au padel.»
Si la discipline peut renvoyer l'image d'un sport loisir, les meilleurs mondiaux s'expliquent dans des tournois richement dotés aux Etats-Unis. L'Europe ne reste pas les bras croisés et l'Espagne, notamment, est à la pointe du combat. On ne gravite pas encore dans les mêmes sphères au pays, mais les fourmis s'activent. «Plusieurs pistes sont envisagées pour développer le concept. La première nous conduit vers les clubs de tennis. Certains peinent à attirer de nouveaux membres et le pickleball peut créer un appel d'air», poursuit Benoît Quisquater qui a lancé l'asbl LetzPickleball Club Luxembourg.
Sous l'égide de la FLT
La Fédération Luxembourgeoise de Tennis (FLT) a suivi le mouvement en créant une commission dédiée à la discipline comme elle l'a fait pour le padel. «Cette reconnaissance nous aide beaucoup et les clubs prennent conscience que l'on existe», poursuit Benoît qui envisage bien d'autres projets dans un futur rapproché. «Je pense à des Interclubs car il existe des clubs en Lorraine (Falck et Guénange) mais aussi en Belgique (Libin, Jemelle, Arlon, Martelange). J'imagine aussi un Open International comme Gelsenkirchen le fait par exemple. Il nous faut une vingtaine de terrains. On est en quête d'un endroit mais ça pourrait voir le jour à la fin de l'année ou en 2024.» Car si l'été propose de nombreuses solutions, l'hiver est plus problématique avec une surabondance de demandes pour une offre de salles limitée.
Rome ne s'est pas faite en un jour et sous ses airs de ne pas y toucher, le pickleball gagne du terrain au Grand-Duché. «Il y a un an et demi, il n'y avait rien. Depuis, on a déjà fait jouer 400 personnes comme en septembre dernier à Esch-sur-Alzette où nous avions planté notre terrain à la Place de l'Université à l'occasion du B Active Day. Quatre-vingt personnes ont essayé», détaille Benoît qui voit dans son sport le complément idéal à un autre. «Ne parlons pas de concurrence, c'est destructeur! Notre objectif est de croître de 50% par an et de réunir ainsi 200 membres dans trois ans avec trois ou quatre clubs ou des sections.»
Objectif JO 2028?
Bientôt retraité, Benoît compte jeter des ponts avec les instances internationales. Impliqué dans un groupe de travail pour fonder une fédération européenne, il surveille du coin de l'œil ce qui se fait outre-Atlantique où deux instances mondiales doivent fusionner pour structurer encore un peu plus la discipline.
Il est temps, car une idée a germé aux Etats-Unis. Celle d'amener, peut-être sous forme de démonstration, le pickleball aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. On peut difficilement trouver meilleure vitrine…
Plus d'infos: www.letzpickleball.lu
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