Differdange 03: pourquoi ça coince!
Differdange 03: pourquoi ça coince!
La rechute à Hostert dimanche (2-1) a rejeté Differdange à la septième place du classement de BGL Ligue à deux journées de la fin du premier tour. Brillant la saison dernière, le club de la Cité du Fer broie du noir. Tentative d'explications.
Par Christophe Nadin
Un bilan comptable insuffisant
Il faut manier les chiffres avec précaution. Ceux qui collent aux basques de Differdange sont pourtant sans équivoque. Invaincus à pareille époque la saison dernière, les Rouge et Noir ont déjà connu cinq fois la défaite depuis le début de l'actuelle compétition. Les neuf buts encaissés après onze journées en 2017 ont fait place à 16 pions un an plus tard.
Dauphin de Dudelange avec quatre points de moins (25) en novembre 2017, Differdange pointe aujourd'hui au septième rang avec seize unités. Douze de moins que le champion en titre et actuel leader. L'attaque s'est aussi montrée moins prolifique (20 buts pour 25) et l'équipe de Pascal Carzaniga n'est pas encore parvenue à enchaîner trois victoires consécutives en championnat.
Ces chiffres filent la migraine aux suiveurs du club. Les plus optimistes diront que la troisième place n'est qu'à trois points et que tous les gros bras (Dudelange, Progrès, Jeunesse et Fola) se déplaceront à Oberkorn au deuxième tour. Là où Differdange est toujours invaincu.
Un groupe restreint
Pascal Carzaniga est l'entraîneur de BGL Ligue qui a utilisé le moins de joueurs depuis le début de la saison: 18. Les vertus du travail en cercle restreint sont parfois bénéfiques... sauf quand le club vient à manquer de munitions.
La suspension de Perez à Hostert a coûté cher à une équipe qui a cruellement manqué de présence dans les seize mètres adverses. Caron, bombardé pivot, n'a pas été en réussite et les deuxièmes ballons ont trop peu souvent été conquis.
L'entraîneur français n'a jamais bougé sa charnière centrale (Vandenbroeck-Siebenaler) depuis le début de la compétition. Il n'y avait guère de raisons de le faire tant elle a donné satisfaction la saison dernière. Sur les côtés, Franzoni et Jänisch sont aussi des piliers du groupe. Leur complémentarité avec leur binôme offensif a parfois interpellé comme dimanche où l'arrière-gauche international et Rodrigues ont permuté à deux reprises sans apporter la percussion nécessaire pour déstabiliser le jeune Steinmetz.
Bastos, titularisé à droite comme la saison dernière face au Pétangeois Abreu, s'est montré plus à son avantage avec un Amri qui offre des solutions et trouve peu à peu son rythme. Il lui reste à se montrer plus tranchant dans son dernier geste.
Le cœur du jeu offre davantage le flanc à la critique. Fleurival, Holter, Bettmer et Hamzaoui se sont partagé les trois postes du triangle central. Ribeiro s'est offert une pige ou l'autre. On est en droit d'attendre davantage de ces garçons d'expérience. Et surtout moins de déchets qu'à Hostert.
Les ailes ne sont pas encore celles du désir non plus. Où est passé le Yéyé virevoltant de la saison dernière? Les rares absences d'Almeida ne sont pas passées inaperçues.
Perez, dont on n'a jamais douté des qualités, semble enfin désinhibé. Dans le but, Worré a pris le relais de Weber. La faute de main du gardien a coûté cher à Differdange dimanche, mais sa présence dans le but n'est pas remise en cause à Dudelange.
Le président garde le cap
Beaucoup d'entraîneurs n'auraient pas survécu à une première partie de saison d'abord gâchée par une élimination européenne précoce puis gangrénée par un parcours chaotique en championnat. Pascal Carzaniga est toujours en place. Fabrizio Bei a éteint l'incendie né après la raclée infligée par le Fola (6-3) il y a quelques semaines. L'homme fort du club a soutenu contre vents et marées son technicien en mettant les joueurs devant leurs responsabilités. Le fera-t-il encore longtemps?
La manière dont l'équipe se comportera dimanche à Dudelange devrait apporter un élément de réponse à la question. Certains joueurs figurent dans la ligne de mire du président qui leur reproche leur manque d'implication. «Caza» n'est donc pas ciblé, mais une avalanche de contre-performances fragiliseraient sa position.
En clair, Differdange n'a bien sûr pas le droit à l'erreur en Coupe de Luxembourg où il se déplacera à Erpeldange pour clôturer son année. Tout autre résultat qu'une victoire contre l'US Esch dans dix jours aurait aussi des conséquences fâcheuses.
Un mercato salvateur?
On a parfois vu de bonnes pioches. Plus rarement des arrivées miraculeuses capables de vous sauver une saison. Differdange n'avait pas l'intention de passer à l'action cet hiver, mais le départ d'éléments jugés indésirables pourrait réorienter la politique du club.
La direction sportive ne s'est pas montrée très inspirée l'été dernier. Elle n'aura pas droit à l'erreur si elle opère dans quelques semaines. Differdange doit devenir une équipe plus imprévisible qu'actuellement. Avec seulement deux nouveaux joueurs possibles, on ne change pas une façade. On en masquera éventuellement les défauts. Ce serait déjà un pas en avant pour le FC Differdange 03.

