Des Luxembourgeois au cœur de lion font échec aux Bleus
Des Luxembourgeois au cœur de lion font échec aux Bleus
On leur promettait l'enfer, ils ont décroché leur paradis. Ce dimanche soir à Toulouse, la petite sélection bricolée à la va-vite en raison des absences a plié mais n'a pas rompu face à l'armada offensive des Bleus. Ils ont un cœur énorme ces gamins!
A Toulouse, Didier Hiégel
Défier une nation majeure du football continental - qui vient de passer quatre buts quelques jours auparavant aux Pays-Bas - privée d'une demi-équipe de potentiels titulaires, avec seulement deux jours de récupération, voilà le numéro d'équilibriste auquel l'équipe nationale était confrontée au Stadium de Toulouse ce dimanche soir.
Et comme si les vents contraires ne suffisaient pas, la formation de Luc Holtz était privée au dernier moment d'Aurélien Joachim, son habituel fer de lance. Victime d'une blessure aux ischio-jambiers, qui s'est accentuée lors du dernier entraînement, samedi. Le dernier capitaine en date devait renoncer, céder sa place à la pointe de l'attaque à Dave Turpel et son brassard à Jonathan Joubert.
Un Joubert qui avait troqué son maillot jaune qui l'avait habillé contre la Biélorussie (1-0) pour une tunique verte. La couleur de l'espoir allait tout autant lui porter chance. Après les deux poteaux qui lui avait sauvé la mise jeudi soir, le gardien formé à Metz était tout heureux d'effleurer la frappe d'Antoine Griezmann qui heurtait la transversale avant de finir en corner (40e).
Pour sa dernière apparition sous le maillot de l'équipe nationale, le Dudelangeois de 37 ans savait qu'il allait être mis à rude épreuve. Pour preuve, les Bleus avaient frappé à 21 reprises sur le but luxembourgeois, mais n'avaient cadré qu'à six reprises. Le plus bel essai avait été signé Paul Pogba et Joubert s'était détendu à la perfection pour renvoyer le danger (37e).
Un danger constant tout au long d'une première période à sens unique au cours de laquelle les internationaux luxembourgeois avaient fait preuve d'un déchet technique rarement observé ces dernières saisons. La peur au ventre sans doute. Un changement tactique peut-être. Mais aussi des replacements de joueurs dont les dernières associations avaient bien fonctionné.
La défense tient bon et Rodrigues touche le poteau
Les rentrées de Kevin Malget et Christopher Martins avaient toutefois apporté un bénéfice certain. Mais face à la qualité des Kylian Mbappé, intenable quand il le veut, du brillant Thomas Lemar, qui n'a cessé de dézoner pour trouver la faille et ouvrir son couloir à Layvin Kurzawa, et la monstrueuse activité de N'Golo Kanté, le Luxembourg n'avait pas grand-chose à opposer aux Bleus.
Dans cette perpétuelle attaque-défense, les hommes de Luc Holtz n'ont eu droit au chapitre qu'une seule fois. Le temps pour le jeune Vincent Thill libre de trouver l'espace pour Dave Turpel qui a fait parler sa puissance et obligé Hugo Lloris à sauver en corner (21e).
Le troisième de la fratrie Thill allait céder sa place à l'heure de jeu à Danel Sinani qui fêtait sa première sélection. Les entrées en jeu du milieu dudelangeois et de Gerson Rodrigues apportaient de la fraîcheur et davantage de justesse technique à un ensemble qui voyait son flanc gauche régulièrement en panique. Mais sa charnière centrale se montrait solide à l'image de Philipps qui sauvait sur sa ligne (71e), alors que Joubert avait magnifiquement sorti un coup de tête de Djibril Sidibé (64e).
En phase offensive, le Luxembourg retrouvait de la verve. Et quand Rodrigues a grillé la politesse à Koscielny, le Stadium de Toulouse a tremblé. Avant de pousser un énorme ouf de soulagement en voyant le tir du joueur du Telstar rebondir sur la base du poteau gauche de Lloris (79e).
A cours d'imagination et surtout de solutions techniques, les Bleus ont misé sur les entrées en jeu de Lacazette, Coman et Fekir pour faire sauter le verrou luxembourgeois. En pure perte, les Roud Léiwen tenaient bon et réalisaient un authentique exploit en tenant les Bleus en échec. Après la victoire contre la Biélorussie jeudi (1-0), ils pouvaient aller saluer fièrement leurs supporters.
Prochain épisode, le périple en Suède au mois d'octobre. Et dans la série des nouvelles défections, il faudra composer sans Laurent Jans qui sera suspendu.
Le fait du match: une attaque-défense de quasiment tous les instants n'a pas fait plier une formation luxembourgeoise à nouveau bricolée mais terriblement solidaire. Ce ne fut pas toujours beau à voir mais terriblement efficace.
L'homme du match: Jonathan Joubert. Une dernière apparition sous le maillot de l'équipe nationale, mais quelle sortie! Des parades décisives face à Pogba ou Sidibé, des sorties aériennes qui rassurent et encore cette baraka qui ne l'a pas quitté. Un match énorme.
France - Luxembourg 0-0
Stadium de Toulouse, belle pelouse, arbitrage de M. Stavrev (MCD) assisté de MM. Kirovski et Kostadinov, 33 150 spectateurs (guichets fermés).
Corners: France 10 (4+6); Luxembourg 4 (3+1).
Cartons jaunes: Pogba (80e) pour la France; Jänisch (51e, faute sur Mbappé), Sinani (65e antijeu), Jans (69e, contestation) pour le Luxembourg.
FRANCE (4-4-2): Lloris (cap.); Sidibé, Koscielny, Umtiti, Kurzawa; Mbappé (59e Coman), Pogba, Kanté, Lemar; Griezmann (80e Fekir), Giroud (59e Lacazette).
Joueurs non utilisés: Areola, Mandanda; Digne, Jallet, Kimpembe, Zouma, Matuidi, Rabiot, Thauvin.
Sélectionneur: Didier Deschamps.
LUXEMBOURG (4-4-1-1): Joubert (cap.); Jans, Malget, Philipps, Jänisch; O. Thill, Ch. Martins, Skenderovic, Da Mota (59e Sinani); V. Thill (59e Rodrigues); Turpel (87e Holter).
Joueurs non utilisés: Cabral, Czekanowicz; M. Martins, Carlson, Veiga, Hall, Deville, Ostrowski.
Absents: Moris, Schon, Chanot, Mahmutovic, Laterza, Mutsch, Gerson, Bensi et Joachim (blessés); Delgado (choix de l'entraîneur).
Sélectionneur: Luc Holtz.
Le point du Groupe A
Joués ce dimanche
Pays-Bas - Bulgarie 3-1
Biélorussie - Suède 0-4
France - Luxembourg 0-0
Le classement: 1. France 17 points; 2. Suède 16; 3. Pays-Bas 13; 4. Bulgarie 12; 5. Luxembourg (-10) 5; 6. Biélorussie 5 (-12).

