Ces nouveaux coaches à l'épreuve de la BGL Ligue
Ces nouveaux coaches à l'épreuve de la BGL Ligue
Le Progrès est leader de la BGL Ligue avec un technicien étranger à sa tête. La Jeunesse reste sur deux succès probants face à de bonnes équipes (le Racing et Dudelange) avec un néophyte dans la compétition grand-ducale comme pilote et Muhlenbach vient de signer son premier succès alors que son coach a découvert l'élite du pays il y a quinze jours.
Trois journées ne suffisent bien sûr pas à délivrer un blanc-seing à Roland Vrabec, Nicolas Huysman, Fangio Buyse et Emilio Ferrera, les nouveaux entraîneurs étrangers venus avec leur méthode. Elles ont tout de même le mérite de donner un grand coup de pied dans la fourmilière des idées préconçues.
A la Jeunesse, Huysman vit un match à cent à l'heure. L'ancien milieu de terrain du FC Metz s'est fendu de quelques saillies verbales du plus bel effet samedi au stade Jos Nosbaum. Comme Ferrera d'ailleurs qui n'a pas son pareil pour piquer l'orgueil d'un joueur. Les deux hommes ne se connaissaient pas et se sont longuement entretenus après la rencontre. «Je suis toujours dans la découverte. Y compris celle de mon groupe. Une équipe, c'est comme une femme. On doit apprendre à se connaître», dit-il.
«Je suis parfois dans l'excès»
«Le reste est une question de mentalité. Je suis quelqu'un qui veut avancer. Pas pour moi, mais pour le club. Alors parfois je vais un peu vite et je bouscule. En Belgique, ils l'ont accepté, peut-être que c'est plus compliqué ici», avance Ferrera. Le bulldozer de Dunkerque, lui ne prend pas toujours de gants pour détailler son point de vue.
On se souviendra de ses premiers coups de gueule sur le recrutement des Bianconeri. «C'est insuffisant. Il nous faut un n° 6 et un attaquant de pointe», avait-il tonné avant de lancer une campagne européenne qui a conduit la «Vieille Dame» un peu plus loin que prévu.
Son franc-parler, sa façon de titiller les joueurs et ses analyses brutes de décoffrage ont interpellé. Certains se sont demandés si l'homme ne se prenait pas pour quelqu'un d'autre. «Il y a parfois des résonances différentes suite à mes propos», s'est-il amusé. «J'ai une identité, un caractère, une façon propre de voir le football. Je veux aller vers l'avant, marquer des buts et offrir du spectacle et des émotions. Aujourd'hui (samedi) vous avez vu un vrai match de football. Le match de Niederkorn, ça ne me correspond pas. Alors, oui, je suis parfois dans l'excès.»
Les points avant le style
Fangio Buyse, lui, a disposé de moins de temps encore pour s'adapter. Deux jours avant le premier match à Dudelange, l'ancien milieu de terrain de Waregem découvrait son groupe de Muhlenbach pour une première plutôt convaincante malgré une défaite 1-3. «Maintenant, ça fait deux semaines que je suis là. J'ai tenté de prendre le maximum d'informations et de voir le plus de matches possible. L'autre problème, c'est que je ne connaissais pas du tout mes joueurs.»
Après vingt ans passés entre la Grèce et Chypre, le technicien belge découvre la compétition grand-ducale et s'est déjà forgé une opinion sur les forces en présence. «Le F91 et le Progrès sont au-dessus du lot, trois équipes me semblent capables de jouer les places d'honneur. Ce sont Differdange, le Fola et le Titus Pétange. Les autres ont un niveau sensiblement égal et devront batailler pour se maintenir.»
Buyse inclut bien sûr Muhlenbach. «La victoire de ce dimanche fait du bien. C'est important de ne plus voir le chiffre 0 derrière notre nom au classement. Nous sommes en bonne voie, mais le chantier est énorme. Seul le travail nous permettra de nous en sortir», poursuit le coach flamand qui avoue un peu œuvrer à contre-courant.
«Je suis un entraîneur qui aime la possession du ballon, mais je me rends compte que ce sera difficile ici. Je changerai mon style si c'est nécessaire, car l'important est de rapidement prendre des points. Si la situation comptable le permet, nous pourrons jouer de façon plus offensive.»
Qu'ils s'appellent Roland Vrabec, Huysman ou Buyse, ils ne se feront pas un nom en quelques semaines. Mais qui connaissait Michel Le Flochmoan lorsqu'il a installé son tableau noir pour la première fois à La Frontière?

