Bryan Mélisse (F91): «L'envie fera la différence»
Bryan Mélisse (F91): «L'envie fera la différence»
Placardisé une partie de la saison, Bryan Mélisse (28 ans) a retrouvé les bonnes grâces de Dino Toppmöller, son entraîneur, dans le money time de cette saison. Après le gain du titre de champion, le latéral gauche dudelangeois se prépare à disputer sa troisième finale de Coupe de Luxembourg, ce dimanche (coup d'envoi à 17h), face au Fola.
Propos recueillis par Didier Hiégel
Bryan, on vous a vu en larmes dimanche dernier à Canach après la victoire qui vous offre le titre de champion. Pourquoi tant d'émotions?
D'abord, parce que mon dernier titre de champion remontait à cinq ans déjà. Ensuite, et surtout, parce que j'ai vécu une saison compliquée. En début de saison, j'ai disputé la Coupe d'Europe, mais je n'ai pas bien joué. Ensuite, je me suis blessé et j'ai perdu ma place de titulaire. Par après, je me suis fâché avec le coach, le 11 novembre exactement, et je suis resté à la maison jusqu'à la reprise en janvier. Une période compliquée de laquelle je ne pensais pas sortir. Je ne savais pas si je rejouerais cette saison, mais le coach a accepté mes excuses. C'est en repensant à mon parcours, du fond du trou jusqu'à ce titre de champion, que je me suis laissé emporter par l'émotion.
Avez-vous eu le temps de fêter ce nouveau titre de champion?
Oui, nous étions tous invités au restaurant le dimanche soir. Nous avons fêté mais avec modération. Nous avions déjà tous en tête que nous avions une finale de coupe à disputer et qu'il fallait se préparer au mieux au cours de cette semaine.
Vous occupez le flanc gauche. Avec Alexandre Laurienté la concurrence est rude. Comment la vivez-vous?
Je le connais depuis longtemps. La première fois que nous nous sommes rencontrés, nous avions douze ans. C'était lors de tests passés à l'INF Clairefontaine. Puis nous nous sommes recroisés à plusieurs reprises, quand il était à Châteauroux et moi à Rennes, ensuite nous avons joué l'un contre l'autre en Belgique. Nous avons aussi disputé un test-match à Laval, j'étais arrière gauche et lui devant moi, au milieu. Tout ça pour dire que la concurrence est saine. C'est juste dommage de ne pas pouvoir évoluer ensemble... mais nous nous mettons souvent ensemble pour charrier nos partenaires.
«Pas le droit à l'erreur»
Quelles sont les grandes différences entre vous?
Pour résumer, il est plus rapide, et moi plus agressif dans les interventions. J'aime bien quand il y a des contacts, mais sans mettre de coups gratuitement.
Dimanche, vous devrez à nouveau vous méfier de la vitesse des attaquants du Fola...
Il nous faudra procéder comme il y a deux semaines. Nous avions bien joué, même si nous avions pris deux buts (5-2) qui étaient tout à fait évitables.
Que vous inspire cette finale?
C'est le genre de rencontre que j'apprécie tout particulièrement, car on n'a pas le droit à l'erreur. La sanction tombe de suite, pas comme en championnat. Une finale de Coupe de Luxembourg c'est aussi la seule occasion au pays de véritablement vivre un match de foot. Tout est réuni dans ce contexte. L'ambiance, avec un peu plus de monde que d'habitude, l'hymne national.
Dans quel secteur de jeu diriez-vous que Dudelange est supérieur au Fola?
Si nous sommes à notre niveau, et je le dis sans prétention, nous sommes supérieurs dans tous les domaines. Il y a un petit paramètre chance à prendre en compte, mais c'est surtout l'envie qui fera la différence.
«La pression, c'est dans les pneus»
Dudelange a collectionné les coupes depuis 2004 (6), le Fola reste sur sa faim depuis 1955, est-ce un élément à prendre en compte?
Une finale reste une finale. L'envie sera identique au sein des deux formations. Dudelange n'est pas blasé. Et puis le Fola reste notre meilleur ennemi depuis plusieurs années, depuis qu'il a supplanté la Jeunesse. Une finale, ça se gagne, et qu'importe la manière.
Vous allez disputer votre troisième finale de Coupe de Luxembourg (une défaite face à Differdange 0-1 en 2011, un succès contre la Jeunesse en 2012 4-2 a.p.) . Cinq ans après, qu'est-ce qui a changé dans la préparation de l'événement?
Rien de spécial, on se prépare de la même manière même si avec notre coach (Dino Toppmöller) l'approche est peut-être un peu plus rigoureuse, plus professionnelle. Au niveau du travail spécifique, on a juste travaillé les tirs au but. J'espère ne pas arriver jusqu'à cet exercice, mais si je joue, et qu'on me le demande, je prendrai mes responsabilités. Comme me disait un coach: «La pression, c'est dans les pneus».

