Bob Jungels: «Je suis vraiment heureux»
Bob Jungels: «Je suis vraiment heureux»
Une chose est sûre : même si Alex Kirsch (Trek) a dû quitter prématurément le 109e Tour de France pour cause de maladie, le bilan reste positif du point de vue luxembourgeois. Bob Jungels (Ag2r) et Kevin Geniets (Groupama) ont fait battre le cœur des Luxembourgeois. La victoire de Jungels lors de la neuvième étape reste inoubliable. Sa douzième place au classement final est bien plus qu'anecdotique. Et on ne louera jamais assez le travail d'équipe et l'esprit combatif de Kevin Geniets.
Bob Jungels est du même avis : «Je suis vraiment heureux. Pour moi, il faut toujours prendre en compte le long chemin que j'ai parcouru. J'ai remporté une victoire d'étape et je termine douzième. Il y a un an, je commentais la course à la télévision après mon opération des deux jambes». Le coureur de 29 ans ajoute : «Si quelqu'un m'avait promis cela avant le départ à Copenhague, je ne l'aurais pas cru».
Pour Bob Jungels, le tour a pris une autre tournure que celle prévue au départ. « En fait, nous étions là pour épauler Ben O'Connor, qui devait bien figurer au classement général. Nous avions de grandes ambitions», dit-il. L'Australien a joué de malchance, a chuté et a dû se retirer de la course quelques jours plus tard. Dès lors, le rôle de Jungels au sein de l'équipe a changé.
«Plus aucune énergie» lors du contre-la-montre
«Il n'est jamais facile de jeter une tactique à la poubelle pendant une telle course et de s'orienter différemment. Bien sûr, j'ai laissé des forces lors de la première semaine de course en tant qu'équipier d'O'Connor. Physiquement, c'est un autre défi d'être leader ou non. Sur le plan mental, cette réadaptation n'a pas été si difficile. Je savais déjà par le passé ce que cela signifiait de viser le classement général», raconte Bob Jungels.
En fin de compte, je dois dire que la douzième place correspond à mon niveau. C'est là que je me situe.
Bob Jungels
Et d'ajouter : «Je me suis battu pour obtenir le meilleur classement possible. En fin de compte, je dois dire que la douzième place correspond à mon niveau. C'est là que je me situe».
Pourtant, Bob Jungels en voulait encore plus après sa victoire d'étape à Châtel. Il a essayé de se positionner dans d'autres échappées, mais il a manqué le bon coup pour créer encore une fois le buzz. «J'ai été malchanceux à plusieurs reprises. Mais il m'a aussi manqué le bon feeling», révèle-t-il.
Il est déçu de la manière dont s'est déroulée l'étape qui arrivait à Mende : «Nous avions misé à fond sur cette étape. J'étais très motivé. Mais ça n'a pas marché. Là, j'aurais pu me glisser dans le top 10 du classement général, comme l'a fait Louis Meintjes (l'échappée a franchi la ligne d'arrivée avec douze minutes d'avance, NDLR)».
Dans l'ensemble, Bob Jungels est «un peu surpris» de son propre niveau. Mais il déclare aussi : «Après le Tour de Suisse, j'avais la confiance nécessaire. La manière dont j'ai gagné l'étape de Châtel ne laisse aucun doute. J'étais en pleine forme. J'ai aussi eu la confirmation que je pouvais récupérer très vite».
Je n'avais plus d'énergie, plus de jambes. Lors de la reconnaissance, je me sentais encore bien, mais ensuite, je n'avais plus de forces.
Bob Jungels
Ces derniers jours, une infection des sinus l'a quelque peu freiné, mais il a tout de même cherché son salut dans les Pyrénées. Le contre-la-montre de samedi ne s'est pas déroulé comme prévu : «Je n'avais plus aucune énergie, plus de jambes. Lors de la reconnaissance, je me sentais encore bien, mais ensuite, je n'avais plus de forces. Je sentais que je ne pouvais pas développer de puissance. Je pense que j'ai ressenti les efforts des trois dernières semaines. J'étais content d'avoir atteint la ligne d'arrivée».
D'abord les vacances, ensuite la Vuelta
Ce lundi, il est parti en Italie pour des vacances bien méritées. Dans trois semaines et demie, Bob Jungels sera au départ de sa prochaine compétition. Il s'attaquera à la Vuelta, le Tour d'Espagne, qui débute aux Pays-Bas (du 19 août au 11 septembre). «Après deux années avec peu de jours de course (47 en 2020, 40 en 2021, ndlr), je veux en faire 80 ou 85 cette année. J'en ai tout simplement besoin. C'est d'ailleurs déjà convenu avec l'équipe», explique le jeune homme de 29 ans.
Il sera à nouveau au départ avec O'Connor. Outre l'Australien, quatre autres coureurs de l'équipe Ag2r ont quitté prématurément la Grande Boucle. Il ne restait plus que trois coureurs au final. «C'était bizarre. Tactiquement, on a les mains liées. On ne peut pas faire grand-chose. Mais d'un autre côté, nous avions beaucoup de place dans le bus (rires)».
La bonne humeur aura également été palpable chez Kevin Geniets dimanche. Il s'est fait un nom en tant que coureur polyvalent. Son leader David Gaudu (F) termine finalement quatrième du classement général, en particulier grâce à l'excellente aide de son coéquipier luxembourgeois. Kevin Geniets a beaucoup appris - notamment ce que signifie se battre pour ne pas arriver hors délai, lorsqu'il a été affaibli par une maladie. Le jeune homme de 25 ans a clairement montré à quel point il pouvait être fort en montagne. Ce n'était certainement pas sa dernière participation au Tour de France.
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