Avec Italie-Angleterre, l'Euro finit en apothéose
Avec Italie-Angleterre, l'Euro finit en apothéose
(AFP) - La pression n'a fait que monter ces dernières heures chez les «Three Lions» comme dans le camp de la «Squadra Azzura», les deux derniers adversaires de l'Euro 2020 essayant de ne pas montrer de nervosité toutefois. Comme si disputer une première finale depuis le Mondial-1966 ne pouvait pas faire trembler les jambes des Anglais. Comme si affronter un public massivement hostile ne faisait pas cogiter les Italiens.
«Nous sommes très calmes. Nous avons une grande confiance en nos joueurs et nous avons grandi durant ce tournoi», assurait samedi le sélectionneur anglais Gareth Southgate. «On doit être tranquille, tout en sachant que ce sera un match très difficile pour plein de raisons», l'avait devancé son homologue italien Roberto Mancini. 0-0, balle au centre.
Le stade mythique du nord-ouest de Londres, Wembley, attendait en tout cas une telle fête depuis bien longtemps. C'est déjà ici que la sélection anglaise a décroché son seul trophée majeur, en soulevant la Coupe du monde il y a un peu plus d'un demi-siècle.
65.000 supporters attendus
En 1966, Southgate n'était pas né. L'élégant barbu de 50 ans, au flegme so british, fait partie de cette génération qui a enchaîné les désillusions les unes après les autres. En demi-finale de l'Euro 1996, dans un Wembley plein à craquer, c'est même lui qui avait raté le dernier tir au but face à l'Allemagne (1-1, 5-6 t.a.b.).
L'ancien joueur a longtemps souffert de reproches et insultes, mais cette période sombre est bel et bien finie. Désormais, les fans anglais chantent à sa gloire dans le métro, les pubs ou au stade, avec l'entêtant «You're the one» inspiré d'un tube du groupe Atomic Kitten. Et l'atmosphère s'annonce encore très festive dimanche même si la police de Londres a fortement déconseillé les rassemblements spontanés de fans face à la flambée de cas de Covid-19 liée au variant Delta, plus contagieux.
Le stade de Wembley devrait de nouveau entrer en fusion, comme lors de la victoire acquise en prolongation contre le Danemark (2-1), devant les 64.950 spectateurs recensés par l'UEFA.
Dimanche soir, les Italiens devront hurler pour se faire entendre puisque moins de 10.000 billets leur seront réservés. La majorité de ces places sera occupée par des fans italiens habitant en Grande-Bretagne. Seul un millier de supporters venus d'Italie ont été autorisés à dribbler la quarantaine imposée aux étrangers, à condition de fournir un test PCR négatif, emprunter des vols dédiés et respecter une période d'isolement au retour.
En infériorité numérique à Wembley, certains Italiens ont aussi critiqué ces dernières heures le penalty discutable accordé aux Anglais contre le Danemark, disant craindre un éventuel favoritisme envers les hôtes anglais. «Les polémiques sur le risque d'un éventuel arbitrage défavorable ne font pas honneur à notre tradition sportive», a évacué Gabriele Gravina, président de la fédération italienne.
Et pour le défenseur italien Leonardo Bonucci, pas question de polémiquer: «On ne pense qu'à jouer au foot, à s'amuser et à apporter de l'enthousiasme. Le reste, ce sont des bavardages», a glissé le joueur de la Juventus Turin.
Victorieuse de l'Espagne (1-1 a.p., 4-2 t.a.b.) mardi aux tirs au but, la séduisante Italie redressée par Roberto Mancini rêve désormais de rééditer l'exploit des Portugais en 2016, eux qui avaient brisé les espoirs de la France, pays organisateur. Le défi est en tout cas immense face à une équipe d'Angleterre réputée pour sa défense de fer, uniquement prise en défaut sur un coup franc danois, son attaque tirée vers le haut par le redoutable Kane et l'insaisissable Raheem Sterling, et qui dispose, avec Mason Mount et Jack Grealish, de meneurs à la hauteur. Place à la grande finale!

