Alex Kirsch: «Deceuninck a la chance de pouvoir compter sur Bob»
Alex Kirsch: «Deceuninck a la chance de pouvoir compter sur Bob»
Les soucis de son équipe, la puissance de son ami Jungels ou ses espoirs, le Luxembourgeois de la formation Trek se dévoile avant de disputer pour la deuxième fois de sa carrière le Tour des Flandres.
Pour sa première saison de Flandriennes au sein de la formation américaine, Alex Kirsch s'attendait à un tout autre scénario. Si le Luxembourgeois s'est acquitté de sa tâche d'équipier avec brio, les leaders de l'équipe, à l'image de Jasper Stuyven et Mads Pedersen, sont passés à travers. La deuxième place de John Degenkolb à Gand-Wevelgem a redonné quelque peu le sourire à la Trek.
- Alex, un petit mot sur la course de mercredi A travers les Flandres (90e à à 3'42")?
C'était bizarre avec la neutralisation de la course qui a eu lieu à un moment clé. Pour le reste, les sensations étaient bonnes. J'ai fait mon boulot un peu plus tôt que prévu. On a un peu de malchance au sein de l'équipe avec Ryan Mullen, qui est tombé la semaine passée à l'entraînement puis qui est malade. Cela m'a obligé à travailler assez tôt dans la course.
Sans Bob, on aurait assisté à des courses moins difficile.
- Vous répondez à l'attente en tant qu'équipier au contraire de vos leaders qui figurent parmi les déceptions de ces Flandriennes?
Les résultats sont décevants, on attendait beaucoup plus. On ne doit pas avancer des excuses mais certains faits de course ne sont pas tombés en notre faveur. Tout a commencé avec la maladie de Jasper (Stuyven) lors du Nieuwsblad puis à La Panne, Mads a connu des problèmes de vélo et il s'est retrouvé bloqué à cause d'une chute dans le final. Il faut aussi reconnaître que Deceuninck a la chance de pouvoir compter sur Bob. A mes yeux, c'est le plus fort du peloton. Sans lui, on aurait assisté à des courses moins difficiles. On était toujours là dans le deuxième groupe et on aurait pu espérer un top 5 mais avec Bob, cela change la donne. A Waregem, c'est Bob qui crée la différence en attaquant. Sans lui, on arrive au sprint et on a deux coureurs qui peuvent tirer leur épingle du jeu mais cela fait partie du sport. L'an passé, l'équipe Trek a signé une belle saison de classiques dans les Flandres mais c'était un autre contexte, il faisait froid et on avait aussi eu droit à de la pluie.
- Vous évoquez Bob Jungels, est-ce votre favori pour dimanche?
A mes yeux, il est le favori. Il a participé à quatre Flandriennes et à quatre reprises, il était le plus fort. Sa plus mauvaise prestation était sa 16e place au Nieuwsblad pour sa première course. Bob a appris très vite notamment au niveau du positionnement et il peut compter sur des équipiers exceptionnels comme Stybar et Gilbert qui savent bloquer la course derrière.
- Revenons à la Trek, il y a tout de même une deuxième place à Gand-Wevelgem (John Degenkolb)?
On a démontré à Wevelgem que notre collectif n'était pas si mauvais. Trek ne dispose pas d'un Sagan, d'un Van Avermaet ou d'un Jungels. Par contre, on peut miser sur plusieurs cartes comme c'était le cas à Gand-Wevelgem. Après Harelbeke, on a eu une discussion avec toute l'équipe, on a mis les choses à plat. Ce n'est pas normal de se retrouver à deux dans un groupe alors qu'on devrait être quatre. Mentalement, cette discussion a fait du bien à tout le monde. On a connu une période difficile et le moral était touché. On a vu à Wevelgem que la mentalité a changé. On était beaucoup mieux. A ce niveau, on constate qu'il y a des petits pourcentages qui font la différence. Au final, il y a peu d'écart entre une 5e et une 20e place.
- Quel sera le scénario idéal pour Trek sur ce Ronde?
L'idéal serait de prendre la course en mains. Physiquement, il y a cinq, six coureurs qu'on ne peut pas battre à la pédale. La tactique que nous avons mise en place à Gand-Wevelgem était intéressante. A l'arrivée, il y a eu la 2e place de John mais auparavant, Edward Theuns s'est retrouvé devant puis on a aussi vu Jasper Stuyven et Mads Pedersen à l'attaque. Il faudra éviter de subir les événements. Par exemple, au pied du Kwaremont, on n'a pas le physique pour suivre les meilleurs (Stybar, GVA, Jungels, Sagan), il faudra anticiper.
- Quel sera votre rôle?
En théorie, je devrais accompagner les trois leaders de l'équipe le plus loin possible. Depuis Denain, j'ai montré que j'étais dans une bonne condition. Pourquoi ne pas avoir un rôle comme Theuns si je ne dois pas trop travailler en début de course. Cela va dépendre des autres équipiers. Mercredi, Koen De Kort, Ryan Mullen et Kiel Reijnen n'étaient pas bien.
- Dimanche, il s'agira de votre deuxième participation au Tour des Flandres. Quel souvenir gardez-vous de vos débuts en 2018 (69e à 9'14" de Terpstra)?
Une certaine fierté d'avoir terminé. J'avais essayé de faire la course, d'anticiper à plusieurs reprises car quand on est dans une petite équipe (Wallonie-Bruxelles à l'époque), c'est difficile de tirer son épingle du jeu. J'avais essayé de garder un maximum de force mais c'est difficile sans l'aide d'équipiers surtout sur une distance aussi longue. Le Ronde est la plus belle des Flandriennes. Le public le long des routes était très impressionnant et fanatique.

