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Yuriko Backes ne veut pas entendre parler de récession
Luxembourg 3 min. 21.11.2022
Finances de l'Etat

Yuriko Backes ne veut pas entendre parler de récession

Yuriko Backes parle encore et toujours d'une certaine résilience de l'économie luxembourgeoise.
Finances de l'Etat

Yuriko Backes ne veut pas entendre parler de récession

Yuriko Backes parle encore et toujours d'une certaine résilience de l'économie luxembourgeoise.
Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen
Luxembourg 3 min. 21.11.2022
Finances de l'Etat

Yuriko Backes ne veut pas entendre parler de récession

Simon MARTIN
Simon MARTIN
Pour la ministre, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur la situation des finances publiques et parle d'un solde budgétaire encore favorable.

Le contexte de la guerre en Ukraine et de l'inflation continue de dégrader l'économie luxembourgeoise, de quoi laisser entrevoir la possibilité d'une récession, comme le craint le Statec


A picture of former FIFA president Joseph Blatter opening the envelope to reveal that Qatar would host the 2022 World Cup on December 2, 2010, is depicted on a giant banner in a crossroad in Doha on November 18, 2022, ahead of the Qatar 2022 World Cup football tournament. (Photo by FABRICE COFFRINI / AFP)
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Une situation qui pèse donc lourdement sur les finances publiques, alors que le budget de l'État pour l'année 2023 était présenté le mois dernier. Toutefois, pour la ministre des Finances Yuriko Backes (DP), il est encore «trop tôt pour tirer des conclusions définitives» sur le contexte actuel. Hors de question pour cette dernière de parler d'une récession éventuelle. «Les perspectives macroéconomiques demeurent hautement incertaines, l'évolution des recettes doit être nuancée en raison de l'inflation élevée et l'impact budgétaire des mesures décidées dans le cadre des deux paquets de solidarité et du Energiedësch (le pacte énergie, NDLR) se manifestera de plus en plus dans les chiffres des prochains trimestres.» 

Une augmentation globale des recettes mais...

Cette dernière en veut pour preuve l'augmentation des recettes totales de l'administration centrale, de l'administration de l'enregistrement, des domaines et de la TVA et de l'administration des douanes et accises.


Man holding big stack of US paper currency by safety deposit boxes.  Focus on money
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Toutefois, il est aussi important de noter que les dépenses totales de l'administration centrale se chiffraient, fin septembre dernier, à 16,8 milliards d'euros, soit une augmentation de 3% par rapport à 2021. «La progression relativement limitée s'explique par plusieurs facteurs. Ainsi, les effets de l'inflation sur les dépenses ne se révéleront que plus tard et l'année 2021, par rapport à laquelle la comparaison est faite, était encore fortement marquée par le déboursement des aides dans le cadre de la pandémie. Les décaissements au titre des différentes mesures mises en place dans le contexte de la crise énergétique sont par ailleurs comptabilisés avec un certain décalage, ce qui peut en partie fausser l'image à la fin du 3e trimestre 2022», explique le ministère. 

Des aides coûteuses 

Des aides qui ont un coût, sur les neuf premiers mois de l'année, on apprend que des dépenses à hauteur de 209 millions d'euros ont été faites dans le cadre du pacte de solidarité et du pacte énergie. 


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En résumé, la situation actuelle demeure positive avec des recettes en hausse et des dépenses qui n'augmentent que très légèrement. Il n'empêche que le solde de l'administration centrale a grandement baissé pour atteindre 924 millions d'euros en septembre dernier. «La tendance à la baisse se poursuivant également fin octobre. En raison de la dégradation de l'environnement économique, il faut s'attendre à une hausse importante des dépenses et donc à une détérioration continue du solde de l'administration centrale au cours des prochains mois», tempère le ministère des Finances.

De son côté, Yuriko Backes parle encore et toujours d'une certaine résilience de l'économie luxembourgeoise. «Le résultat (des finances publiques, NDLR) m'inspire confiance face aux défis qui se posent. Je maintiens donc mon engagement pour prévoir des allégements fiscaux ciblés qui favorisent le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité de l'économie, si la situation favorable continuait à persister et au cas où une amélioration structurelle se dégageait ainsi par rapport à la trajectoire admise au projet de budget.»

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