Xavier Bettel veut voir son diplôme retiré
Xavier Bettel veut voir son diplôme retiré
(BaL avec Danielle SCHUMACHER)- Il en aurait copié 96% du contenu. Le mémoire de fin d'études du Premier ministre, Xavier Bettel (DP), est au coeur d'une accusation de plagiat depuis le mois d'octobre. Rédigé en 1998 dans le cadre de son diplôme d'études approfondies (DEA) à l'Université de Nancy, le document de 56 pages ne correspond pas aux standards universitaires.
Dès la révélation de cette affaire par le magazine Reporter, le chef du gouvernement avait reconnu qu'il «aurait pu ou peut-être dû faire autrement». Ce 1er février, Xavier Bettel franchit une nouvelle étape en annonçant dans un communiqué son intention de demander à l'Université de Lorraine de «retirer le DEA, afin de lever ainsi tout doute sur le mérite d'un DEA et d'éviter une perte de confiance dans le travail académique».
Une décision qui fait suite à un courrier adressé au Premier ministre de la part de l'Université. Dans cette lettre, l'institution demande à l'homme politique de retravailler son mémoire de fin d'études en y indiquant ses sources, afin que le travail soit conforme aux «pratiques actuelles de citations». En se basant sur les règles en vigueur au moment de la rédaction du mémoire, l'Université le qualifie de «travail original de compilation de documents et de synthèse», tout en soulignant que certains passages constituent «une forme de plagiat», en raison de références incorrectes.
Une évolution des méthodes
En cas de refus de la part du Premier ministre, l'Université de Lorraine se verra alors contrainte de «saisir ses instances avec comme conséquence le possible retrait du diplôme de DEA».
Dans cette missive, l'établissement d'enseignement supérieur replace le diplôme de Xavier Bettel dans le contexte de l'époque. Pierre Mutzenhardt, président de l'université, souligne notamment que ce devoir n'était ni une publication, ni une thèse scientifique, mais bien un «mémoire de stage et de recherche». Par ailleurs, l'université souligne l'évolution des méthodes de vérification du travail universitaire. En 1998, ces dernières n'étaient pas encore aussi sophistiquées qu'aujourd'hui.
Suite à ces accusations, le mémoire du chef du gouvernement a été examiné par un chercheur interne et un chercheur externe ayant chacun rédigé leur propre rapport. Si le premier affirme que le travail ne peut pas être qualifié de plagiat dans son ensemble, le second rapporteur indique que Xavier Bettel a clairement copié, du moins en partie, mentionnant des passages qui «apparaissent toutefois ... et peuvent dès lors être assimilés à une forme de plagiat».
Le Premier ministre s'excuse
Le chercheur interne à l'Université de Lorraine mentionne des citations maladroites, tout en soulignant que cette manière de procéder n'était pas tout à fait inhabituelle à l'époque. Le deuxième rapport est plus sévère. Même si l'on ne peut pas parler de «plagiat pur et simple», une analyse précise a révélé que le chef du gouvernement luxembourgeois avait copié 96% du contenu de ce travail. Etienne Criqui, le directeur de mémoire de Xavier Bettel, a également été auditionné par l'université.
Initialement attendue à la mi-décembre, la position de l'Université de Lorraine s'est donc fait attendre. Dans son communiqué de presse de ce mardi, Xavier Bettel demande à l'établissement de l'excuser pour son comportement de l'époque. Le Premier ministre indique n'avoir voulu tromper personne. Il aurait ainsi indiqué les sources dans la bibliographie de son mémoire, mais omis de noter les références des différentes citations.
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