Xavier Bettel: «Nous sommes le pays voisin et nous ne sommes pas une île»
Xavier Bettel: «Nous sommes le pays voisin et nous ne sommes pas une île»
Par Maurice Fick
Le Luxembourg se trouve encore en niveau d'alerte 2 (sur 4) mais dès ce matin le Premier ministre a «déjà demandé que la présence de la police soit renforcée dans les gares et à l'aéroport». Ministres et Groupe de coordination «terrorisme» planchent sur d'autres mesures à mettre en place. Un point presse est prévu à 17 h 30. Mais Xavier Bettel «n'a eu aucune confirmation que des Luxembourgeois se trouvaient parmi les victimes.»
Le Premier ministre a, sans tarder, pris contact avec le Premier ministre belge après les informations tragiques venues de Bruxelles et «j'ai transmis, au nom de nous tous, nos sentiments de peine partagée aux familles des victimes, amis des victimes et à nos voisins belges».
Un nouvel échange est prévu mardi après-midi entre le Premier ministre luxembourgeois et Charles Michel qui a déclaré dans la matinée «Ce que nous redoutions est arrivé».
Nous sommes très solidaires et profondément touchés par ce qui s'est passé» chez nos voisins belges, a assuré mardi matin Xavier Bettel.
Le Premier ministre a aussi immédiatement convoqué le Groupe de coordination terrorisme (GCT), «qui attend ce matin des informations en provenance de Belgique et se réunira cet après-midi». Formé de la Police grand-ducale, du Service de renseignement de l'Etat (SREL) et d'experts du Haut commissariat à la protection nationale (HCPN) ce groupe a pour mission d'évaluer à présent le niveau de menace terroriste pesant ou non sur le Luxembourg et de conseiller le gouvernement sur les mesures appropriées à mettre en place.
Présence renforcée de la police au Findel et dans les gares
Mais il est encore un peu tôt pour prendre cette décision a expliqué Xavier Bettel bien avant 11 heures: «Pour l'heure, nous sommes dans l'attente et devons recevoir plus d'informations des autorités belges pour faire les analyses».
Fait est qu'au Luxembourg, un groupe de ministres (ministres de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure, de la Justice et des Transports) planchent déjà sur les suites à donner, côté luxembourgeois, aux attaques de ce 22 mars 2016 à Bruxelles. A 13 heures, le bilan des attentats s'élevait à 26 morts et 136 blessés. D'ores et déjà le Premier ministre a annoncé qu'à 17 h 30, sera organisé un point presse.
Il n'y a pas d'indications concrètes que quelque chose doit se passer au Luxembourg
Fait est aussi que «préventivement nous avons déjà demandé que la présence de la police soit renforcée dans les gares et à l'aéroport. Et «ce soir, après le rapport (du GCT) nous déciderons de remettre en place les mesures renforcées, que nous avions déjà mises en place (après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, ndlr) dans le cadre de la phase 2 et qui n'étaient plus en vigueur». Le Conseil de gouvernement avait décidé d'alléger les mesures renforcées depuis le 17 février 2016. Il n'y a pas tout à fait cinq semaines.
Vers une phase 2 renforcée
La phase 2 est «une menace probable mais non définie», comme c'est la cas en ce moment «au niveau international et européen, une attaque est possible». Mais «concrètement il n'y a pas plus d'information. Nous avons vu qu'il y avait des attaques à Paris, que des attentats étaient en cours de préparation en Allemagne et nous le voyons en Belgique. Nous ne sommes pas une île. Et c'est pour cela que nous devons prendre toutes les mesures préventives nécessaires et utiles». D'autres mesures «devront peut-être être prises cet après-midi.»
Le Premier ministre luxembourgeois est «personnellement d'avis que nous devons remettre en vigueur les mesures renforcées en phase 2 parce qu'il n'y a pas d'indications concrètes que quelque chose doit se passer au Luxembourg».
«Aucune confirmation» de victimes luxembourgeoises
Mardi matin, le Premier ministre, a aussi contacté le ministre des Affaires étrangères, qui «n'a eu aucune confirmation que des Luxembourgeois se trouvaient parmi les victimes.»
Le gouvernement luxembourgeois a déjà proposé une aide concrète à ses voisins belges pour intervenir «avec des hélicoptères ou avions d'Air Rescue et leur prêter main forte pour le rapatriement de victimes».
«Nous sommes le pays voisin et aucun pays n'est une île», a répété Xavier Bettel, et «c'est pour cela qu'il est important d'analyser les mesures préventives et de voir si ce sont les bonnes ou si de nouvelles devront être prises».
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