Xavier Bettel : «Je préférerais rester Premier ministre»
Xavier Bettel : «Je préférerais rester Premier ministre»
Le Premier ministre Xavier Bettel (DP) souhaiterait être reconduit dans ses fonctions. Il avait déjà confirmé en octobre dernier qu'il souhaitait conserver son poste de Premier ministre en vue des élections législatives d'octobre dans une interview accordée au Luxemburger Wort: «Je suis plein d'énergie et de motivation pour continuer». Lors de l'interview du Nouvel An sur RTL avec la présentatrice Caroline Mart, Xavier Bettel a notamment réaffirmé son désir de rester dans le fauteuil du chef du gouvernement après les élections.
Pour le Premier ministre, il s'agissait par cette réponse de démentir les rumeurs selon lesquelles il pourrait avoir un autre poste sur son radar, par exemple au niveau européen. Malgré des «offres d'emploi intéressantes», il serait «irresponsable de provoquer une période d'instabilité politique». Par le passé, Xavier Bettel a déjà refusé de telles offres, notamment le poste de président du Conseil européen. Et ce, bien que le poste lui ait été proposé avant l'actuel président du Conseil de l'Europe, Charles Michel. «Si j'ai donc la chance d'être Premier ministre après les élections, j'accepterai mon mandat», a annoncé le Premier ministre.
Pas d'ambiance de campagne électorale
Malgré ses grandes ambitions concernant les élections à la Chambre, Xavier Bettel a formulé un appel ouvert à son équipe gouvernementale pour qu'elle mette un terme à la fièvre de la campagne électorale : «Nous avons un mandat jusqu'aux élections. Je serais heureux si nous parvenons à ne pas laisser s'installer une ambiance de campagne électorale en interne au sein du gouvernement». La cohésion repose sur une relation de confiance qu'il convient de respecter. «Nous ne sommes en effet pas une fusion des trois partis. Nous avons plutôt trois ADN différents».
Je serais heureux si nous parvenions à ne pas laisser s'installer une ambiance de campagne électorale en interne.
Le Premier ministre Xavier Bettel (DP)
Si les pronostics du Sonndesfro commandé par RTL et le «Luxemburger Wort» devaient se confirmer et que le DP arrive en deuxième position après les élections, Xavier Bettel se dit prêt à occuper un poste ministériel et à abandonner celui de Premier ministre - mais il n'en serait pas particulièrement heureux. «Je dois avouer que je préférerais être Premier ministre. Mais l'esprit d'équipe est bien sûr aussi valable quand on n'est pas chef.»
Malgré la relation de concurrence dans laquelle les deux protagonistes se trouveront en vue des élections, il entretient néanmoins une bonne relation avec l'actuelle vice-Première ministre et la favorite annoncée pour le poste de Premier ministre, Paulette Lenert (LSAP). A l'époque de la pandémie de covid-19, une amitié est née, que le Premier ministre apprécie beaucoup. «Je transmettais les mauvaises nouvelles et Mme Lenert rassurait les gens. Nous formions un bon duo».
Quelques thèmes pour les élections
Bien que Xavier Bettel n'ait pas voulu s'engager lors de l'interview sur RTL sur les thèmes qui pourraient être pertinents en ce qui concerne les élections, il y a eu ici et là, dispersés sur le temps d'antenne, une bouchée pour les électeurs. Réduction du temps de travail, indice plafonné, construction de logements, réforme fiscale - pour le Premier ministre, il s'agissait de prendre clairement position sur ces thèmes en tant que gouvernement - mais surtout en tant que DP.
Il a aussi été question d'une éventuelle réduction du temps de travail, souhaitée par le LSAP au sein de la coalition gouvernementale. Le Premier ministre n'a toutefois pas semblé manifester beaucoup d'enthousiasme à ce sujet. «Il n'y aura pas de réduction du temps de travail avec nous. Cela devrait continuer à se faire à la carte selon moi. Si je veux travailler plus ou moins, je peux m'arranger avec mon chef».
En ce qui concerne la réforme fiscale tant attendue, également soutenue par le LSAP, Xavier Bettel a réaffirmé la volonté du DP de continuer à attendre à l'avenir une plus grande marge de manœuvre financière. Celui qui veut mener une politique sociale doit aussi en avoir les moyens, a-t-il ajouté. «Je fais partie de ceux qui savent qu'il faut d'abord gagner de l'argent avant de le dépenser.»
Je fais partie de ceux qui savent qu'il faut d'abord gagner de l'argent avant de le dépenser.
Le Premier ministre Xavier Bettel (DP)
Xavier Bettel s'est également opposé à l'index plafonné. Sa mise en œuvre nécessiterait une majorité politique, ce qui n'est pas le cas actuellement. De même, les syndicats ne sont pas prêts à aborder le sujet pour le moment. «Les syndicats nous ont demandé avant la dernière tripartite de ne pas discuter de l'index plafonné», a expliqué le Premier ministre en expliquant pourquoi l'idée n'était pas à l'ordre du jour.
Conversations téléphoniques avec Poutine et Zelensky
Outre l'actualité de politique intérieure, le ministre d'État a partagé son appréciation sur l'issue de la guerre en Ukraine. Du point de vue luxembourgeois, le Premier ministre souhaite que l'élan de solidarité qui règne depuis le début de la guerre se poursuive. Le pire, selon lui, serait que les reportages dans notre pays normalisent la guerre. «Une guerre dure toujours et nous avons l'obligation internationale de continuer à soutenir l'Ukraine».
Xavier Bettel s'est montré hésitant face aux déclarations du président français Emmanuel Macron selon lesquelles, dans un scénario où l'Ukraine et la Russie se retrouveraient autour d'une table de négociation, la Russie aurait besoin de «garanties de sécurité». «C'est difficile. Soit on gagne la guerre, soit on négocie. Je ne suis pas un expert, je vois juste que c'est une situation difficile.» L'espoir du Premier ministre est que les deux parties entament des négociations de leur propre chef, mais cette possibilité est peu probable à l'heure actuelle.
Soit on gagne la guerre, soit on négocie. Je ne suis pas un expert, je vois juste que la situation est difficile.
Le Premier ministre Xavier Bettel (DP)
Le momentum pour les négociations a été dépassé depuis longtemps, a déclaré Xavier Bettel. Et ce, même si une lueur d'espoir était visible au début, lorsqu'il était encore en contact avec les deux parties en guerre. Concernant les appels téléphoniques alternés avec le président ukrainien Zelensky et le président russe Vladimir Poutine, Xavier Bettel a expliqué qu'il ne regrettait rien.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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