Victoire pour les grévistes de la maison de soins à Bertrange
Victoire pour les grévistes de la maison de soins à Bertrange
La grève menée depuis ce jeudi matin par une majorité du personnel de la maison de soins des «Parcs du 3e Age» à Bertrange a payé! Ceci en un temps record puisque vers 16h30 la centaine de grévistes qui avaient essuyé la pluie du matin avaient déjà plié bagage. La grève illimitée n'a finalement que duré neuf heures à Bertrange.
Et pour cause: «L'accord a été signé. Nous avons obtenu tout ce que nous revendiquions», assure Pitt Bach, secrétaire centrale-adjoint du Syndicat santé, services sociaux et éducatifs de l'OGBL.
Bilan: «La convention collective de travail FHL (Fédération des Hôpitaux Luxembourgeois) sera appliquée à Bertrange et réadaptée à chaque fois qu'elle sera renégociée. La rétroactivité sera également appliquée et la journée de grève sera payée», assure Pitt Bach.
La direction a «cédé à la pression» pour assurer la sécurité des pensionnaires
«Contrairement aux promesses des syndicats» cette grève «risquait de mettre en danger grave nos pensionnaires, qui sont à tout moment au centre de nos préoccupations et qui méritent une prise en soins consciencieuse 24/24h nous avons cédé à la pression et nous nous voyons contraints d'accepter les revendications salariales», a expliqué le directeur de la maison de soins, le Dr Normi Barnig, dans un communiqué publié en fin d'après-midi.
Précisant dans la foulée que l'acceptation des revendications ne serait pas sans conséquences pour la Fondation des «Parcs du 3e Age»: «Dans les semaines à venir nous devons examiner de près la situation financière de notre fondation en sollicitant l'intervention de l'Etat pour couvrir le surcoût de la convention FHL par rapport à la convention SAS», c'est-à-dire la convention collective de travail du Secteur d'Aides et de soins et secteur Social.
«On remballe à Bertrange et on va à Bettembourg», glisse Pitt Bach. Une première grève illimitée a démarré devant la maison de soins «An de Wisen» à Bettembourg où 73 salariés sous convention collective FHL ont stoppé le travail mercredi matin.
Dès ce vendredi c'est au tour des 66 salariés FHL (sur 150 salariés) de la maison de soins «La séniorie Saint Jean de la Croix» de Zitha Senior de démarrer une grève devant la maison de soins de Pétange.
A Bertrange, une grande majorité des 117 salariés sous convention FHL se sont mis en grève. Les 85 autres salariés qui dépendent de la convention collective de travail SAS (Secteur d'Aides et de soins et secteur Social) ne font pas partie du mouvement de grève.
Le matin même rien n'était fait sous le ciel de Bertrange mais l'horizon des grévistes s'était déjà éclairci un peu dès 10h30: «La direction nous a confié qu'elle se retrouve en grande difficulté pour gérer la situation dans la maison de soins et nous a proposé un texte. Mais pour l'instant, nous ne sommes pas tombés d'accord, même si je suis très confiante», avait alors expliqué Nora Back, secrétaire centrale du Syndicat santé, services sociaux et éducatifs de l'OGBL.
Le temps que syndicat et direction voient posément les choses, «nous avons proposé une suspension temporaire de grève pour permettre à plusieurs salariés de reprendre le travail dans l'optique de ne pas mettre en danger la sécurité des pensionnaires», expliquait alors Nora Back. Il aura fallu près de cinq heures pour tomber d'accord sur le texte final.
Plus tôt dans la matinée, les grévistes à l'hôtel de ville
«On va gagner! on va gagner!» scandaient d'une seule voix chantante ce jeudi matin vers 10h30 les aides-soignants, auxiliaires de vie, éducateurs, infirmières, kinésithérapeutes, etc., embauchés par la Fondation des «Parcs du 3e Age», lorsqu'une grande partie des troupes étaient de retour sous les tentes détrempées, plantées devant la maison de soins où vivent 133 pensionnaires.
Des troupes aux couleurs de l'OGBL qui venaient de manifester une partie de la matinée sous les fenêtres de Frank Colabianchi, le bourgmestre de Bertrange. «On sollicite tout le monde et on veut sensibiliser le bourgmestre aussi. Le but n'est pas que notre employeur avance et finance les augmentations liées aux revalorisations de la nouvelle convention collective de travail FHL puisqu'on sait que l'Etat peut pallier le problème, mais éventuellement aussi de solliciter l'aide de la commune comme cela s'est fait dans d'autres maisons de soins», explique Christelle Nathon, présidente de la délégation du personnel.
La commune de Bertrange est propriétaire des murs de la maison de soins et siège, par ailleurs, au sein du conseil d'administration de la Fondation des «Parcs du 3e Age».
Le coup d'éclat de cette première matinée de grève s'est produit vers 10h30.
Le Dr Normi Barnig, directeur de la maison de soins, et Paul Geimer, président de la fondation, sont arrivés sous une pluie battante pour demander aux représentants syndicaux de les suivre. C'était le tournant de cette courte journée de grève à Bertrange.
