Vers une obligation vaccinale pour les plus de 50 ans
Vers une obligation vaccinale pour les plus de 50 ans
Ils y sont favorables. Les cinq docteurs en médecine chargés par le gouvernement luxembourgeois de rendre un avis sur l'obligation vaccinale ont donné leur feu vert, ce vendredi 14 janvier. Cette décision, qui se base sur un état des lieux de la situation sanitaire du pays, doit servir à aiguiller les députés dans leur débat de concertation, qui aura lieu mercredi 19 janvier.
Mais cette recommandation, les experts ne la préconisent pas à l'ensemble de la population luxembourgeoise. Devraient être concernés par l'obligation vaccinale, les personnes de plus de 50 ans, plus touchées par des complications liées à la maladie, et les soignants travaillant au contact de ces personnes, que cela soit à domicile ou dans les structures de soin.
Une telle mesure devrait permettre de créer «un cordon sanitaire», selon les experts. «Vacciner les plus de 50 ans permettrait de les protéger directement contre le virus, tandis que l'injection obligatoire pour les personnes à leur contact rajoute une protection indirecte», a souligné le Dr Gérard Schockmel, médecin spécialiste en maladies infectieuses, lors d'une conférence de presse sur la présentation de ce rapport.
75% des patients ont plus de 50 ans
Pour arriver à une telle recommandation, les experts se sont basés sur les données sanitaires du pays. «Nous avons notamment remarqué que les vaccins étaient efficaces au Grand-Duché en ce qui concernait le nombre d'hospitalisations et de décès», a détaillé le Dr Paul Wilmes. A partir de 50 ans, le taux de personnes hospitalisées en soin normaux ou en soins intensifs augmente drastiquement, selon les médecins. Il en va de même pour les décès, qui augmentent avec l'âge. Tandis que l'efficacité vaccinale contre une hospitalisation se situe au-delà des 90%, et ce, pour toutes les tranches d'âge. Notons par ailleurs que 75% des patients hospitalisés au Grand-Duché pour cause de covid-19 sont âgés de plus de 50 ans, tandis que 98,5% des 934 victimes de la maladie avaient également plus de 50 ans.
Problème: malgré le risque qui pèse sur les plus de 50 ans, certaines personnes n'ont encore reçu aucune dose. Le groupe d'experts estime à 70.000 le nombre de non-vaccinés âgés de plus de 50 ans dans le pays.
Cette obligation vaccinale, les docteurs souhaitent la voir s'appliquer le plus vite possible. «C'est une règlementation. Vous savez, quand vous roulez en voiture, il y a plein de recommandations qui encadrent la vitesse, les ceintures de sécurité. Il faut s'y tenir. Ça veut donc dire que nous considérons l'obligation vaccinale comme une recommandation», a indiqué le Dr Gérard Schockmel.
Une fois appliquée, si les députés et le gouvernement luxembourgeois y voient un intérêt, les experts préconisent de ne pas lever la mesure avant la fin du mois de juin 2024. «Nous partons du fait que le virus va continuer à évoluer. C'est pourquoi au plus vite cette proposition sera appliquée, au mieux ce sera», poursuit le Dr Schockmel.
Vers une vie normale ?
Parmi les objectifs qui ont poussé les experts médicaux à se prononcer en faveur de l'obligation vaccinale, se trouvent la protection des personnes vulnérables, mais également le retour vers une vie beaucoup plus normale. «Nous souhaitons que ce virus, qui continuera à circuler, n'ait plus la même importance qu'aujourd'hui. Si je suis infecté en étant vacciné et que j'infecte quelqu'un de vacciné, il ne se passera pas grand-chose», argue Gérard Shockmel, qui adresse une pensée particulière aux jeunes, sensiblement affectés par la crise sanitaire. Cette mesure ne vise donc pas à aboutir à l'éradication du virus, mais plutôt à vivre avec.
En rendant la vaccination obligatoire pour les plus de 50 ans, les experts espèrent ainsi éviter la surcharge du système de santé, mais également «la fin d'une menace majeure pour la santé publique». Ils n'excluent pas revenir sur les recommandations, et les adapter au fil du temps, en fonction de l'évolution de la pandémie.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
