Vers un «atelier d'idées» pour la route d'Arlon ?
Vers un «atelier d'idées» pour la route d'Arlon ?
Dans une capitale en proie à la flambée des prix de l'immobilier et à un trafic devenu très pénalisant, le futur quartier de la route d'Arlon et ses dix hectares de friches urbaines, est à voir comme une opportunité unique. C'est «une chance à saisir pour créer un quartier d'habitation à taille humaine et à la pointe d'un urbanisme écologique», estiment Déi Gréng de la section Ville de Luxembourg.
Après que les sept projets retenus suite au concours d'idées urbanistiques ont été exposés jusqu'au début février et avant que leurs concepteurs ne soient reconvoqués en mars, le parti d'opposition a tenu à mettre le doigt sur «ce qui ne tourne pas rond», du côté des décideurs politiques de la Ville. Oui, les citoyens ont pu découvrir quelques jours les sept projets retenus parmi 35 propositions mais «au mieux, c'est une consultation. En tout cas cela n'a rien à voir avec une participation citoyenne!», lance Paul Zens. Le président Déi Gréng dans la capitale retient que «le conseil échevinal a renoncé» à une plus grande implication des citoyens.
Le message des écologistes est identique à celui de l'association «eis Stad asbl» (qui a succédé au collectif «Biergerinitiativ Arelerstrooss») qui réclamait fin janvier, une participation citoyenne plus active dans le processus de décision sur le futur aménagement autour du stade. Ce serait «un vrai enrichissement» et permettrait aussi, à terme, une meilleure acceptation du projet qui sera retenu.
«Il n'est pas trop tard» pour embarquer les habitants du quartier, ses futurs résidents, la société civile, et... le conseil communal dans le processus de réflexion, pose François Benoy, qui y siège. Le député préconise à la Ville d'organiser «un atelier d'idées», via lequel les sept concepteurs urbanistiques travaillent avec le public sur le développement de leur projet. Il suggère aussi de créer un comité de quartier pour que les riverains fassent entendre leur voix.
Des habitats d'un genre nouveau
Les Verts de la Ville, à l'origine d'une réflexion citoyenne dès juillet 2018, voient un «Wunnquartier Stade» qui compterait «1.000 logements pour 2.000 personnes». Ils excluent les maisons unifamiliales mais misent sur des logements destinés principalement à la location et des formes d'habitation communautaire de type habitat participatif ou coopérative d'habitation.
Comme le futur quartier «sera directement connecté au tram», la place de l'Etoile est en ligne droite, et qu'il ne «se trouve qu'à cinq minutes du centre-ville», explique François Benoy, «il devra poser de nouveaux jalons en matière de mobilité en proposant un concept innovatif». A commencer par le bannissement de la voiture qui ne sera acceptée que pour déménager ou décharger ses courses. Le reste du temps, elle sera garée sur l'actuel parking de 400 places face au stade de football. La part belle sera faite aux piétons, aux cyclistes et aux connexions avec les CFL et le système de covoiturage de la Ville.
En pleine période d'urgence climatique, ce nouveau quartier devra «au moins être neutre sur le plan climatique. Le standard "énergie plus" serait préférable», explique François Benoy. Là aussi, le projet de la route d'Arlon devrait avoir valeur d'exemple en misant sur l'efficacité énergétique et même la production d'énergies renouvelables, pensent Déi Gréng.
Le quartier doit se fixer de nouvelles normes écologiques, en matière de gestion de l'eau, de réutilisation de l'eau de pluie et de végétalisation des toitures notamment. Il devrait même «servir de modèle dans les domaines de la gestion des déchets ou de la biodiversité».
Comme ce sera le cas à Elmen, vaste projet de 750 logements, les logements «devraient être en bois» dans le futur quartier de la Ville. Un type de construction plus respectueux de l'environnement, rappellent Les Verts.
