Vauban: des parents du primaire s'inquiètent pour la sécurité
Vauban: des parents du primaire s'inquiètent pour la sécurité
(VO) - La sécurité des élèves de l'école primaire du Campus Vauban située au Ban de Gasperich est-elle en péril? D'après l'Association des Parents d'Elèves (APE), les abords de l'école ne sont pas suffisamment protégés contre d'éventuels accidents de la route. Ils s'inquiètent également de l'arrivée des 1.200 élèves de secondaire en février 2018 qui pourraient faire empirer un trafic déjà saturé.
"La situation est critique", débute Estelle Georges, présidente de l'association, "Un accident pourrait se produire car le site est enclavé dans un chantier: trottoirs inexistants, parking saturé et enfants perdus au milieu d'un dédale de plots, de panneaux..."
Froid après-midi de novembre et pluie intermittente, les parents de maternelle attendent dans leur voiture que les portes de l'école ouvrent pour pouvoir se précipiter dans les locaux et récupérer leur enfant.
Mélissa* est garée là depuis trois quarts d'heure, comme tous les jours. Lasse, elle explique son quotidien: "Pour récupérer ma fille à 15 heures 45, je dois arriver sur le site à 15 heures 15. Il y a quelques places de parking réservées aux parents des enfants de petite section mais elles ne sont pas nombreuses et vite prises d'assaut. Ensuite, je tue le temps dans mon véhicule..."
Attendre dans sa voiture, c'est aussi une activité que Max* pratique quotidiennement. Il préfère d'ailleurs ne pas s'éloigner trop longtemps de celle-ci puisqu'il est adepte du parking sauvage: "Mais bon, j'ai pas trop le choix si je veux avoir une place et surtout être à l'heure pour récupérer ma fille!"
Pour Clara*, c'est surtout l'attitude des parents qui est en cause aux abords de l'école: "Le manque de civilité est incroyable! J'ai également peur d'un accident car une fois qu'ils ont récupéré leur enfant, certains parents se fichent bien du code de la route et font peu cas des enfants qui sont piétons".
Chassé-croisé pour le goûter
Les enfants des classes élémentaires sortant à 16 heures, cela laisse juste le temps aux parents de maternelle de faire place nette pour les suivants, des parents plus que fatalistes.
"Le lundi, je ne travaille pas et je peux venir en avance pour trouver une place et ne pas être stressée", explique la maman d'Axel* , "Mais les autres jours, c'est la course pour arriver à l'heure et surtout me garer. Il n'est pas rare que mon fils doive attendre dans la cour... En plus, on vient de découvrir que de nouvelles pierres ont été placées sur un petit chemin où on pouvait se garer avant: autant de places en moins, autant de stress en plus!", ironise-t-elle, résignée.
La résignation, c'est le trait caractéristique des parents en ce milieu de premier trimestre après presque deux mois passés sur le nouveau site de l'école française des Français de l'étranger ainsi que l'explique la présidente de l'APE.
"Vauban est une bonne école et c'est pour cela qu'elle a autant de succès. Cependant, les parents se retrouvent dans la même situation qu'au Limpertsberg: ils n'ont pas de places pour se garer et venir chercher leurs enfants sereinement".
"On a peur d'un accident"
Entre la foule des parents attendant devant les grilles de l'école, ceux qui courent sous la pluie pour mettre les petits à l'abri dans les voitures, les navettes des foyers scolaires garés en épi devant le site et les files indiennes d'enfants se dirigeant péniblement vers les bus, la sortie des classes de Vauban n'a rien de l'image traditionnelle que l'on s'en fait.
"On a peur d'un accident", confie une éducatrice qui tente de faire avancer une vingtaine d'enfants le long de modules de chantier,"Aujourd'hui, ils ne sont pas trop nombreux mais parfois, on en a 30 à faire traverser et marcher sur plus de 200 mètres pour qu'ils prennent le bus du foyer scolaire".
D'après un des agents de sécurité présents sur le site pour veiller au bon déroulement des sorties de classes, les grands bus ne viennent pas stationner directement devant l'école, "ce qui oblige les petits à marcher le long des baraques de chantier".
Au Limpertsberg, un foyer scolaire se trouvait sur le site de l'école primaire mais le nouveau campus francophone n'a pas prévu cet espace dans sa conception architecturale et les enfants doivent se rendre en bus dans différents foyers scolaires se trouvant en ville ou directement chez eux.
"Le nouveau site de Vauban n'a pas la place pour accueillir un foyer scolaire pour plus de 200 enfants", explique Elodie Bernd, chargée de communication, "Plutôt q'une garderie, le Conseil d'administration a préféré opter pour d'autres offres comme des clubs. Ceci sera discuté prochainement avec les parents
Parmi les 800 élèves du primaire, 500 utilisent les neuf bus affrétés par l'école et financés par les parents vers 45 arrêts se situant à Luxembourg-Ville et son agglomération. Là, les parents récupèrent les enfants.
"Deux personnes par bus accompagnent les enfants matin et soir", débute le directeur exécutif de Vauban, Bruno Lorrain, "Et quatre agents de sécurité gèrent le flux: d'un côté du parking il y a nos bus et de l'autre, les navettes des foyers privés. Pour nous, il n'y a pas de problème de trafic sur le site et les enfants sont en sécurité. Les choses se sont même améliorées par rapport à la situation au Limpertsberg où il n'y avait pas plus de places de parking: aujourd'hui, un service de navette plus étoffé permet aux enfants de se rendre à l'école en navette ".
1.200 élèves de plus en février
Pour l'APE, cette situation n'est pas normale puisque les frais de scolarité augmentent et que l'offre de l'école en matière de mobilité, elle, stagne. Et la perspective de l'arrivée des collégiens et lycéens du secondaire en février 2018 n'est pas pour rassurer l'association de parents d'élèves qui a déjà alarmé l'administration de Vauban.
"Le trafic est déjà saturé et l'arrivée des élèves du secondaire ne va rien arranger: la plupart d'entre eux se déplacent en bus et ceux-ci sont déjà bondés", poursuit la membre de l'APE.
A l'heure actuelle, les abords du campus francophone sont desservis par les bus RGTR 306, 226, 301 et les bus de la ville de Luxembourg numéros 21 et 24. D'après l'APE, cela n'est pas suffisant.
"Nous avons surtout peur que les lycéens, faute de place dans les bus, soient régulièrement en retard. Ce qui les pénaliserait dans leur dossier d'admission post-baccalauréat car tout figure dans celui-ci, même la ponctualité de l'élève!", poursuit Estelle Georges.
Pour Bruno Lorrain, l'arrivée des élèves du secondaire ne posera pas de problèmes dans la mesure où la gare Howald ouvre en décembre et que des bus supplémentaires vont être affrétés en février 2018.
"Après les vacances d'hiver, la Ville de Luxembourg va augmenter la liaison régulière depuis la gare centrale jusqu'à l'arrêt "francophonie" qui se trouve sur le boulevard Kockelscheuer, à une fréquence de 8 à 10 courses par heure et par direction. L'arrivée des élèves de secondaire ne posera donc pas problème", explique-t-il.
En février 2018, les parents de l'école primaire devraient également gagner des places de parking puisque les containers de chantier du campus francophone vont disparaître:
"Les travaux terminés, ces bungalows vont disparaître et permettre au parking visiteurs d'accueillir 50 véhicules et le "kiss and go", réservés aux parents des enfants de petite section, aura une contenance de 30 places", poursuit le directeur exécutif, avant de conclure: "Pour nous, la sécurité a toujours été une priorité et il ne nous semble pas que les enfants soient exposés quand ils rejoignent les bus ou les voitures de leurs parents".
D'après la Ville de Luxembourg, une nouvelle ligne d'autobus municipale reliant la Gare Centrale au Ban de Gasperich va être ouverte en même temps que la gare Howald, le 10 décembre prochain. D'autres adaptations sont prévues pour début 2018.
*Prénoms d'emprunts
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