Vaccination gratuite vs Test PCR payant
Vaccination gratuite vs Test PCR payant
Collectivement, la société n'a plus à payer les choix de ceux qui repoussent l'injection anti-covid. A défaut de le dire aussi clairement, Xavier Bettel l'a pensé (très) fort au sortir du Conseil de gouvernement. Et, d'un ton plus politiquement correct, le Premier ministre libéral l'a fait comprendre lors de la conférence de presse, tenue mercredi après-midi, à l'heure d'évoquer les nouvelles mesures sanitaires décidées pour ce début d'automne et applicables jusqu'au 18 octobre.
Clairement, «se faire vacciner n'a jamais aussi été facile». Aussi choix a été fait de rendre payant ce qui, jusqu'à présent, avait été gratuit : le dépistage PCR. L'option d'un test payant sera donc proposée à la Chambre, et ce dès le 15 septembre. Pas de doute, comme l'affirme Xavier Bettel, il s'agit bien là d'un «changement de paradigme» dans une crise sanitaire où jusqu'à présent le tout gratuit était de mise.
En frappant au portefeuille, le gouvernement entend ainsi ramener vers la vaccination tous ceux qui se contentaient de fréquenter, en mode open-bar, les centres du Large scale testing (LST) pour faire valider leur CovidCheck. Cela sans avoir reçu la moindre goutte de sérum anti-covid. Certains n'hésitant pas à passer et repasser pour obtenir le feu vert procuré par un test négatif, la démarche devenait trop coûteuse. Et surtout sans efficacité dans la lutte contre la propagation du virus!
Ce n'est pas à la majorité de payer pour une minorité non-vaccinée qui souhaite utiliser le CovidCheck seulement par commodité
Xavier Bettel, Premier ministre
Donc, à l'heure de passer un nouveau marché public pour l'organisation du LST, le Luxembourg ne veut plus de cela. Bien évidemment, le texte proposé et retravaillé par les députés devra lister les immanquables exceptions. A commencer par tous les jeunes de moins de 12 ans qui n'ont pas eu accès à l'un ou l'autre des vaccins utilisés au pays. Il faudra aussi définir le coût de ces tests désormais facturés. Tarif que n'ont abordé ni Xavier Bettel, ni la ministre de la Santé au cours de ce premier point presse covid post-vacances.
Maintes fois, par contre, l'un et l'autre sont revenus sur les ''bienfaits'' de la vaccination. «Sur les huit patients actuellement en soins intensifs, aucun n'est vacciné», a regretté le Premier ministre. «La semaine dernière, sur les 542 nouveaux cas covid+, 428 n'avaient pas reçu d'injections», en remettait une couche la ministre de la Santé.
Car pas question pour le duo de se satisfaire du chiffre de 74% de la population qui a, au moins, reçu une dose (même si le taux est supérieur à la moyenne européenne). Au contraire : Xavier Bettel et Paulette Lenert poussent encore et encore pour accélérer la campagne de vaccination, seul moyen de «remporter la partie» face à un variant Delta qui circule rapidement et une augmentation des infections quasi inévitables.
Sur ce point, le chef de gouvernement a été clair : «Oui, je peux vous garantir que les chiffres ne vont pas fléchir de façon drastique. Mais ce sont des données très fluctuantes». Alors, passé l'effet retour de vacances et reprise des contacts sociaux (à l'école, au bureau), si la vaccination a pu gagner du terrain, la progression du covid se trouvera forcément ralentie. Et surtout : la surcharge des hôpitaux en raison d'un afflux de malades positifs au coronavirus n'aura pas lieu.
D'où ce rappel : «vaccinez-vous pour vous protéger vous-même, les personnes vulnérables et tous vos concitoyens. C'est un acte de solidarité». Le centre de vaccination Victor-Hugo restera ainsi en libre service, le ''vacci-bus'' circulera plus que jamais. Ce soir, l'impf-bus stoppera devant le Stade de Luxembourg, demain à la fête foraine, puis au Festival Pond Eclectic au Kirchberg, et encore à Esch, Grevenmacher, etc.
Et puis, il y a aussi la solution de recevoir le vaccin auprès de son généraliste ou d'un pédiatre. Près de 240 ont accepté de jouer ce rôle depuis le début de l'été, et 1.600 rendez-vous ont déjà été honorés.
Et s'il fallait encore pousser un peu la conquête des derniers irréductibles à la vaccination, le gouvernement étudie la possibilité de procéder à des campagnes au sein des grandes entreprises. Des discussions ont lieu avec l'UEL à ce sujet. Pas un mot par contre sur une hypothèse qui avait été formulée par le Premier ministre voilà quelques jours : la vaccination proposée en centre commercial, comme cela se fait à l'étranger.
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