Ursula von der Leyen verdit son discours
Ursula von der Leyen verdit son discours
(AFP) - Devant l'hémicycle du Parlement européen de Strasbourg, Ursula von der Leyen a multiplié les engagements, ce mardi 15 juillet, pour tenter de convaincre les indécis. A commencer par les élus doutant de ses engagements en faveur de l'environnement.
Cette proche de la chancelière Angela Merkel, désignée pour prendre les commandes de la Commission européenne, a besoin d'obtenir la majorité absolue de 374 voix pour être élue ce soir.
Or, nombre d'eurodéputés ont aussi été frustrés par la façon dont elle a été désignée. Après un sommet de trois jours à Bruxelles, les dirigeants de l'UE l'ont choisie le 2 juillet dernier, faisant fi des candidats présentés par le Parlement européen.
Répondant à la forte mobilisation ces derniers mois des citoyens, et notamment des jeunes, pour la défense du climat, la ministre de la Défense allemande a promis un «green deal» pour l'UE dès les 100 premiers jours de son mandat, si elle est élue.
Réduction des émissions de CO2
Elle a notamment confirmé son soutien à la neutralité carbone en 2050. Cet engagement sera inscrit dans la «première loi européenne sur le climat».
Ursula von der Leyen a aussi soutenu un objectif plus ambitieux de réduction des émissions CO2 de 50% en 2030, voire de 55%.
Prête à un report du Brexit
La «candidate désignée» a aussi affirmé être «prête» à un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, actuellement fixée au 31 octobre. Cette déclaration étant accueillie par les huées des eurodéputés britanniques pro-Brexit.
Dans le lot des bonnes intentions dévoilées, la possible remplaçante de Jean-Claude Juncker a ajouté sa volonté de mettre en place un droit d'asile européen, la reconnaissance du droit d'initiative du Parlement européen, une convention pour l'avenir de l'Europe, un système de réassurance chômage européen pour aider les pays en crise.
Même si son discours a été fortement applaudi par l'ensemble des élus, son élection reste incertaine. Certes, le PPE, formation de droite à laquelle elle appartient et qui constitue la principale force de l'Assemblée de Strasbourg, a promis qu'il voterait pour elle. Mais cela ne saurait suffire.
Les libéraux-centristes de Renew Europe (108 élus), formation à laquelle appartiennent notamment les élus français partisans du président Macron, étaient plutôt positifs. En revanche, les socialistes (154 élus) ne se sont pour l'instant engagés à rien.
Verts et extrême gauche disent non
Ironie de l'histoire, dans le camp des sociaux-démocrates, ce sont précisément les compatriotes de Mme von der Leyen, le SPD qui sont les plus virulents contre sa candidature. Et ce alors que l'Allemagne n'a pas présidé la Commission depuis 52 ans.
Les Verts (74 élus) et l'extrême gauche (GUE/NGL, 41 élus) ont d'ores et déjà exclu de voter pour Mme von der Leyen.
Des soutiens embarrassants
Les eurosceptiques sont, de leur côté, plus partagés. Les Conservateurs et réformistes (CRE, 62 élus, dont ceux du PiS polonais) restent flous sur leur vote. Leur attitude pourrait en tous les cas être déterminante. Ils pourraient faire pencher la balance en sa faveur mais ce soutien serait embarrassant pour la prochaine présidente de la Commission.
En revanche, le groupe d'extrême droite «Identité et Démocratie» (73 membres, dont ceux de la Ligue italienne, du Rassemblement national RN français et de l'Afd allemand) ne votera pas en sa faveur. La candidate s'est déclarée «soulagée» de ne pas bénéficier de leurs voix.
