«Une vingtaine de minutes» pour relier Esch à la capitale
«Une vingtaine de minutes» pour relier Esch à la capitale
Entre le développement attendu de l'Uni, la transformation des anciennes friches industrielles en nouveaux quartiers et la hausse prévisible de la population résidente d'ici à 2030, se déplacer entre le sud et le centre du Grand-Duché devrait être plus compliqué. Non seulement aux heures de pointe, «mais du matin au soir et dans les deux sens de circulation», assure François Bausch (Déi Gréng). Des prévisions qui poussent le ministre de la Mobilité à prévoir la mise en place d'un «couloir multimodal» entre le sud de la capitale et Esch-Belval.
Dévoilé dans son intégralité ce mercredi, le projet doit non seulement comprendre la mise en service d'un tram rapide, mais aussi la création de «deux voies supplémentaires réservées aux bus et au covoiturage, une par sens de circulation» et d'«une voie express pour cyclistes», selon les indications d'ores et déjà livrées par le locataire de la place de l'Europe. Sans oublier l'introduction d'un système de gestion automatisée de la circulation, basée sur la gestion des flux en temps réel. Un concept qui se veut «cohérent» prenant en compte non seulement «toutes les infrastructures de transport», mais aussi leur interconnexion au sein des communes traversées.
Au vu de la complexité et des multiples chantiers à mener, ce projet ne se réalisera bien évidemment pas d'une seule traite, puisque la planification actuelle prévoit une circulation des rames du futur tram entre Luxembourg-Ville et le futur pôle d'échange Monkeler, à la sortie d'Esch-sur-Alzette, «d'ici 2028 ou 2029 au plus tard». A terme, le tracé devrait donc desservir les territoires des communes de Luxembourg-ville, Leudelange, Mondercange, Schifflange, Esch-sur-Alzette et Sanem, via notamment la desserte des quartiers à venir, dont celui d'Esch-Schifflange. Selon les estimations du ministère de la Mobilité, ce système devait permettre de relier les 62 hectares du site au Ban de Gasperich «en une vingtaine de minutes».
Pour amener un réel changement d'habitude et donc «déplacer des personnes et non des voitures», selon le slogan de François Bausch, le concept prévoit la mise en place de plusieurs pôles multimodaux, desservis notamment par des bus à haut niveau de service. Des véhicules d'«une capacité comprise entre le bus et le tram »et circulant sur des voies spécifiques, dont la mise en service doit se faire «en parallèle de celle du tram rapide». Selon les plans actuels, ce nouveau système de transport en commun intégré aux lignes RGTR devrait desservir une zone comprise entre Pétange et Dudelange. Objectif annoncé: aménager le territoire d'une manière plus structurée et soutenir le développement économique de cet espace via la mise en place de plusieurs lignes dotées d'un cadencement fixé à moins de dix minutes aux heures de pointe.
Selon le planning avancé par François Bausch, le projet de loi sur ce projet devrait être présenté «d'ici décembre 2022». Considéré comme prioritaire, «au même titre que l'extension du tram de la place de l'Etoile vers le centre hospitalier», le texte n'a, pour l'heure, fait l'objet d'aucune estimation budgétaire. Adepte des phrases chocs, le vice-Premier ministre assure qu'«un kilomètre de tram le long d'une autoroute sera moins compliqué et moins coûteux qu'un kilomètre en centre-ville», référence aux quelque 150 millions dépensés pour la construction du seul tronçon entre la place de l'Etoile et la gare centrale. Sur un budget total de 565 millions d'euros pour la réalisation des 16,4 kilomètres du tracé entre le Findel et la Cloche d'Or.
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