Une tripartite en pleine remontée de fièvre
Une tripartite en pleine remontée de fièvre
Xavier Bettel et six ministres : voilà ceux qui auront en face d'eux les représentants de l'OGBL, LCGB, CGFP et UEL à l'occasion du nouveau rendez-vous organisé ce 13 décembre au château de Senningen. La voilà donc cette tripartite tant réclamée par les syndicats ces derniers mois, repoussée par le gouvernement, sans urgence aux yeux du patronat. Le dernier rendez-vous de la sorte remontait à juillet 2020. Et même si le Premier ministre avait tenu à réunir les partenaires sociaux à l'approche de son dernier discours sur l'état de la Nation, 2021 ne pouvait s'achever sans cette grand-messe sociale.
Du côté du gouvernement, l'ordre du jour comprendra un retour sur les études menées autour des programmes de développement des compétences des salariés réclamés lors de la dernière tripartite. Les syndicats apprécieront, certes, mais pour les représentants des salariés ce lundi doit permettre d'aborder d'autres sujets. Et notamment une révision possible du régime fiscal.
Le ministre des Finances Pierre Gramegna (DP) -bientôt remplacé- a déjà mis au placard toute idée de grande réforme fiscale. Mais certains ajustements ne seraient-ils pas possibles? Concernant les bas et moyens revenus, ou l'établissement d'une fiscalité moins pesante sur les familles monoparentales par exemple.
Et si ce n'est via une diminution de l'impôt, l'Etat ne serait-il pas en mesure de soutenir le pouvoir d'achat des ménages les plus impactés par cette crise. Les baisses de revenus (notamment lié aux mises en chômage partiel) ou les dépenses supplémentaires liées à l'envol du prix de l'énergie et des carburants ont affecté bien des foyers. Les finances publiques n'étant pas au plus mal, y compris après vingt-et-un mois délicats, d'aucuns réclament un rattrapage du montant des allocations familiales. Leur valeur n'a pas suivi l'évolution du coût de la vie ces dernières années, la compensation pourrait représenter une hausse d'un peu plus de 7%.
Mais pour l'heure, il n'a été question que de revaloriser, au 1er janvier 2022, l'allocation de vie chère. Pas d'annonce sur un possible gonflement sur salaire minimum. D'autres aides ne peuvent-elles être engagées alors que l'inflation, elle aussi, menace de se prolonger dans les mois à venir?
Dans leurs attributions diverses, les ministres Dan Kersch (Travail), François Bausch (Mobilité et Travaux publics) Franz Fayot (Economie), Claude Meisch (Education) et Lex Delles (Classes moyennes) devront aussi répondre des prochains ajustements de la loi Covid. Celle-ci sera débattue à la Chambre cette semaine, et le texte inclut l'élargissement à toutes les entreprises du CovidCheck pour la mi-janvier. La mesure continue de déranger les syndicats, un ajustement est-il concevable?
Au vu de l'affolement des compteurs d'infections, difficile d'imaginer toutefois un assouplissement. Par contre, des discussions sur les ''effets'' pour les employés du public comme du privé qui ne disposeraient pas d'un pass sanitaire valide peuvent être envisagées durant les trois heures d'échanges qui ont été prévues à l'agenda du jour.
Secoué par les tensions nées dans la société autour de la gestion de crise, le gouvernement Bettel aborde sans doute cette rencontre avec une boule au creux de l'estomac. Certes, les sondages créditent toujours l'exécutif d'une bonne cote de popularité, mais gare à ne pas écorner cette bonne image en refusant toutes les propositions syndicales mises sur la table. Mais gare aussi, prévient l'union des entreprises luxembourgeoises, à ne pas jouer inconsidérément au père Noël à l'approche des fêtes.
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