Une société française aux manettes du futur système d'alerte
Une société française aux manettes du futur système d'alerte
Décrié durant les inondations de juillet 2021, le système d'alerte luxembourgeois suit son cours. GouvAlert se mue en LU-Alert, et cherche à faire oublier les mauvais souvenirs des conséquences d'une population non préparée à l'arrivée d'une catastrophe majeure. Présentée ce lundi 5 décembre, cette future version du dispositif se veut «globale et multicanale».
Depuis mai 2022, des tests successifs des sirènes, mais également de l'application mobile GouvAlert et de l'envoi de SMS zonaux ont été conduits. L'objectif de ces sessions d'essai visait l'amélioration des moyens de communication existants utilisés pour alerter la population en cas d'événement majeur en en testant les fonctionnalités et l'efficacité. Ça, c'est pour la première étape de la refonte du système d'alerte. La seconde, elle, consiste au développement «d'un système d'alerte national, moderne et cohérent doté de nouvelles technologies accessibles».
Les citoyens ont pu faire part de leurs retours suite à ces différents tests permettant de mettre en évidence plusieurs problèmes. Alors que le son émis par les sirènes n'est entendu que par une seule partie de la population, les SMS, eux, font l'objet d'un certain délai de réception, «parfois long», souligne le gouvernement. Signes supplémentaires qu'une refonte du système était bel et bien nécessaire.
Des infrastructures à mettre en place
À quoi ressemblera donc cette future solution d'alerte à la population? Il convient d'abord de noter que toutes les autorités nationales désirant alerter la population pourront y procéder «de manière efficace et efficiente, et multicanale». Comprendre ici que les réseaux sociaux, une application mobile, des SMS géolocalisés ou encore «des messages envoyés par diffusion cellulaire» seront utilisés pour prévenir les citoyens et leur permettre de se préparer à un évènement difficilement prévisible et susceptible de présenter une menace.
Pour pouvoir concevoir ce système, le gouvernement luxembourgeois a lancé un marché public en mars 2022, dont l'attribution a eu lieu en septembre, au bénéfice de l'entreprise Intersec SA. Cette dernière a notamment procédé à la mise en place du système d'alerte français baptisé FR-Alert. Les opérateurs de réseau mobile sont également mis à contribution par l'exécutif, puisqu'ils devront «procéder à la mise en place des infrastructures nécessaires pour s'assurer de leur interopérabilité avec la plateforme nationale».
Si les échanges entre l'État et les opérateurs «vont bon train», la mise en œuvre totale du nouveau système d'alerte nécessitera tout de même un certain délai lié à «la complexité des prérequis techniques» que demande la mise en place d'une telle plateforme. Malgré tout, le gouvernement estime que LU-Alert sera opérationnel avant la fin de l'année 2023.
Après avoir procédé à l’amélioration de l’outil existant, notamment l’application mobile, nous devons mettre en œuvre une stratégie d’alerte qui porte sur le long terme.
Taina Bofferding, ministre de l'Intérieur
«Je me réjouis des efforts réalisés par les nombreux acteurs qui interviennent dans la construction de ce projet d'alerte qui permettra, en fin de compte, de sauver des vies», a souligné le Premier ministre Xavier Bettel (DP). Pour le ministre d'Etat, l'aspect multicanal est essentiel afin de réduire les risques, à la fois pour les personnes et pour les biens.
De son côté, Taina Bofferding (LSAP) a estimé qu'il était «important que le gouvernement se dote d'un système d'alerte et d'information efficace qui nous permet d'alerter de manière rapide et efficiente», en particulier suite à l'impact des phénomènes tels que les inondations. Pour la ministre de l'Intérieur, dont le ministère a coordonné la refonte du système d'alerte, la vision d'avenir est importante. «Après avoir procédé à l’amélioration de l’outil existant, notamment l’application mobile, nous devons mettre en œuvre une stratégie d’alerte qui porte sur le long terme», a expliqué la femme politique.
Une fois opérationnel fin 2023, le futur système d'alerte ne procédera à aucun moment à la collecte, à l'enregistrement, à la conservation, modification, consultation ou utilisation de données personnelles des destinataires des messages.
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