Une situation de plus en plus tendue chez Luxair
Une situation de plus en plus tendue chez Luxair
Un peu plus de deux mois après la première réunion sectorielle tripartite, les représentants du gouvernement, de la direction de Luxair et des syndicats sont amenés à se retrouver cette semaine pour une deuxième rencontre. Des discussions qui risquent de se dérouler dans une ambiance tendue, à en croire les propos tenus lundi dans une lettre commune des syndicats.
«La direction générale a présenté un plan d'action présentant un sureffectif et des mesures mettant en péril directement les acquis sociaux des salariés», dénoncent d'une même voix le LCGB, l'OGBL et le NGL-SNEP. Ces derniers rappellent qu'ils «ont proposé un plan d'avenir pour le maintien dans l’emploi et la sauvegarde des existences des salariés» sans réelle avancée.
Au contraire. Pour les représentants du personnel, la direction générale n'a rien fait «pour mener des discussions ou des négociations sur le plan d'avenir» et par conséquent elle «bafoue le dialogue social». «Le modèle social luxembourgeois est la seule réponse possible aux défis de la crise actuelle», rappellent encore les syndicats.
Ces derniers ont notamment mis sur la table plusieurs pistes comme un plan de maintien de l'emploi (PME) qui se base sur des investissements et une gestion des sureffectifs. De plus, le trio souhaite mettre en place des mesures sociales d'accompagnement comme la garantie d'emploi pendant la durée du PME, l'extension du chômage partiel en tant qu'instrument anticrise ou encore l'instauration d'une cellule de reclassement.
L'appel au gouvernement
Le LCGB, l'OGBL et le NGL-SNEP ont également regretté les dernières décisions prises «unilatéralement à l'encontre des intérêts des salariés» par les responsables de Luxair. Les syndicats évoquent entre autres la suppression des avancements salariaux liés à l'ancienneté, le gel des salaires pendant 3 ans, la suspension du paiement du treizième mois pendant trois ans ou encore la suppression de certaines primes de responsabilité.
«La direction a supprimé l'ensemble des droits et avantages acquis au travers du dialogue social au cours des 40 dernières années», se désole les trois instances représentatives qui redoutent que «sans une action concertée de la part de tous les partenaires de la tripartite, cette crise risque de devenir la pire crise sociale pour les salariés de Luxair».
Dans ce contexte, les organisations syndicales misent beaucoup sur le soutien des ministres François Bausch (Déi Gréng, Mobilité), Dan Kersch (LSAP, Travail et Emploi) et Pierre Gramegna (DP, Finances) pour «mener à bien les discussions tripartites en vue de la finalisation d'un plan global pour l'avenir du secteur de l'aviation luxembourgeoise». Par ailleurs, les organisations syndicales organiseront un piquet de protestation, qui aura lieu ce jeudi à 8 heures sur la place de l'Europe au Kirchberg en amont de la tripartite aviation.
Pour rappel, Luxair, tout comme Cargolux et Luxairport, la société dédiée à la gestion du Findel, ont été fortement impactées par la mise en place du confinement. L'arrêt complet des vols commerciaux a impacté fortement l'activité de Luxair et de Luxairport pendant plusieurs semaines, aboutissant à une baisse drastique de leurs revenus.
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