Une prof de danse doit-elle travailler comme strip-teaseuse?
Une prof de danse doit-elle travailler comme strip-teaseuse?
(m. m. avec Tom Rüdell) - L'agence luxembourgeoise pour le développement de l'emploi (Adem) a proposé à une demandeuse d'emploi un poste de «danseuse, strip-teaseuse et escorte» dans une boîte de nuit à Ingeldorf. Le sujet a suscité des interrogations auprès des parlementaires, qui ont cherché à en savoir plus sur les initiatives du gouvernement pour aider les chômeurs à trouver un emploi.
La carte d'assignation, datée du 4 mai, a fait le tour des réseaux sociaux la semaine dernière et a provoqué quelques remous. Les députés verts Djuna Bernard et Charles Margue ont dans la foulée adressé une question parlementaire au ministre du Travail Georges Engel (LSAP), dont l'Adem relève.
Les demandeurs d'emploi doivent prouver qu'ils ont pris contact avec des employeurs lorsqu'ils reçoivent une assignation ou une proposition d'emploi de l'Adem. S'ils ne le font pas, leurs allocations de chômage risquent d'être réduites ou l'Adem peut proposer cet emploi à d'autres personnes. La chômeuse qui s'est vu proposer le poste de strip-teaseuse avait une qualification en «danse pédagogique».
Un courrier envoyé à deux candidates
Les députés des Verts ont demandé si l'assignation a été effectuée dans le cadre des dispositions légales, comment l'Adem prend ses décisions et quelles sont les sanctions encourues par la candidate. Ils ont également demandé quels étaient les droits des candidats et s'ils avaient la possibilité de s'opposer à une assignation.
Un poste correspondant à la description publiée par l'Adem en décembre sur une bourse de l'emploi RTL était encore en ligne au moins jusqu'au mois dernier, comme a pu le constater le Luxembourg Times.
Dans sa réponse du mardi 10 mai, le ministre Georges Engel a tout d'abord confirmé l'authenticité de l'annonce ou de l'assignation qui s'en est suivie : «Deux candidates ont reçu un courrier concernant le poste en question. Elles ont été informées qu'elles n'étaient pas tenues d'y répondre et que, le cas échéant, cela n'aurait pas d'incidence négative sur leur dossier».
Dès le 5 mai, l'Adem a pris contact avec les candidates pour leur présenter ses excuses, ce qui a été accepté, a poursuivi le ministre.
«Une erreur de l'Adem»
L'offre d'emploi de «danseuse-stripteaseuse-hôtesse» n'est en effet pas illégale. Selon le code du travail, tout employeur est tenu de déclarer les postes vacants. L'Adem est là pour rapprocher les postes vacants des demandes d'emploi et «proposer des candidats susceptibles de correspondre au poste signalé», a-t-il poursuivi.
Dans le cas d'offres d'emploi susceptibles de heurter la sensibilité des candidats, comme cela s'est manifestement produit dans le cas présent, les conseillers Adem doivent contacter personnellement le candidat au préalable. Cela n'a pas été fait dans les deux cas en question. Georges Engel est clair : «C'était une erreur de l'Adem».
A la question de savoir si les cartes d'assignation envoyées aux candidats ne devraient pas aussi mettre plus clairement en évidence les droits des demandeurs d'emploi et les possibilités de faire opposition au poste proposé, Georges Engel a écrit : «L'Adem n'est pas de cet avis. Celui qui s'inscrit comme demandeur d'emploi auprès de l'agence signe un accord de collaboration avec les droits et obligations correspondants, qui sont alors expliqués en détails».
Record d'emploi
En mars, un peu plus de 14.500 demandeurs d'emploi étaient inscrits à l'Adem. Soit environ 800 de moins qu'il y a un mois et 4.100 de moins qu'il y a un an. Les employeurs ont signalé plus de 5.200 nouveaux emplois le mois dernier et près de 12.000 postes étaient à pourvoir fin mars, selon l'Adem. Ces deux statistiques constituent des records. Le nombre de bénéficiaires d'allocations de chômage a également diminué d'un quart par rapport à l'année précédente, selon l'Adem.
Cet article est paru pour la première fois sur www.luxtimes.lu.
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