Une prime aux soignants ne suffit pas
Une prime aux soignants ne suffit pas
(ota) - Une prime c'est bien. De bonnes conditions de travail, c'est encore mieux. Tel est en résumé le principal message délivré par l'OGBL, ce lundi, au cours d'une conférence de presse virtuelle. Pitt Bach, le secrétaire central du syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs, a estimé qu'«il faut écouter les gens du secteur qui sont en première ligne dans la crise sanitaire, et surtout pas se rabattre sur des sociétés privées externes si nous voulons tirer les bonnes leçons de cette période difficile».
Cet argumentaire fait écho aux voix qui s'élèvent pour le versement d'une prime à ceux qui travaillent dans le domaine de la santé, notamment au travers d'une pétition publique déposée à la Chambre. Pour Pitt Bach, «tous ceux qui permettent de faire fonctionner le système la méritent, des femmes de ménage, aux administratifs jusqu'au personnel de santé». Selon le secrétaire central, l'accent ne doit pourtant pas être mis sur cette gratification. «Car nous n'avons pas besoin d'un pansement, mais bien d'une réforme de fond en comble. Un pourboire ne nous permettra pas d'acheter de meilleures conditions de travail.»
La situation actuelle illustrerait parfaitement «le manque criant de personnel», estime Pitt Bach. Faire appel aux préretraités ou aux étudiants en temps de crise via la création d'une réserve sanitaire, en est la preuve la plus flagrante. En temps normal, nous fonctionnons avec le minimum absolu, rappelle le syndicaliste. De plus, avec le poids administratif toujours plus grand, les tâches essentielles auprès du patient qui sont difficiles à quantifier mais qui sont pourtant essentielles sont dépréciées.
Pour pallier ce manque de personnel, le syndicat demande la révision des mécanismes des dotations et notamment la manière dont ils sont calculés. «Dans le secteur hospitalier, il n'y pas de standard en matière de répartition de personnel», souligne d'ailleurs Pitt Bach. Il demande ainsi, «non pas un minimum, mais une répartition de manière juste qui permette d'assurer des soins de qualité». Cette dotation standard pourrait, par exemple, être liée au nombre de lits d'une part, et aux personnels qualifiés nécessaires par service d'autre part.
Selon l'OGBL, le volet éducatif est un autre facteur essentiel pour répondre au manque de personnel. Il faut rendre le secteur attractif, rappelle Pitt Bach. L'accès doit être simplifié et adapté aux standards internationaux de bachelors et masters. Là encore, les conditions de travail semblent primordiales, «lors d'un stage, l'étudiant ne doit pas être démotivé par une situation problématique sur le terrain», prévient-il.
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