Une nouvelle stratégie de mobilité dévoilée en 2022
Une nouvelle stratégie de mobilité dévoilée en 2022
Une conférence de presse de tous les superlatifs, savamment orchestrée par le ministère de la Mobilité au Neien Tramsschap a rappelé à la presse internationale ce vendredi que «le Luxembourg est le premier pays au monde où les transports publics seront gratuits !» a lancé François Bausch (Déi Gréng). Et comme au Luxembourg «les gens préfèrent sortir le samedi pour la fête» et que les années bissextiles sont rares, «la mesure n'entrera pas en vigueur le 1er mars comme annoncé jusqu'ici mais dès ce samedi 29 février», a glissé le ministre des Transports.
Sur le site internet dédié qui compte à rebours les heures restantes, l'événement est comparé au premier pas sur la lune, à la découverte de la gravité et à l'arrivée d'internet. Rien que ça ! Reste à voir si l'effet d'annonce soignant le «nation branding» portera de la même manière qu'en janvier 2019.
La grande fête de la #freemobility démarre samedi à midi avec des concerts donnés à la gare centrale et dans les gares de Belval-Université, Pfaffenthal-Kirchberg et Ettelbruck. Les artistes prendront les transports en commun pour une grande soirée festive au Centre de remisage et de maintenance au Kirchberg. De nombreux artistes se produiront dans les immenses halls de remisage et de maintenance des trams entre 18 heures et minuit. Là aussi l'entrée est gratuite. La Ville de Luxembourg célébrera la gratuité de façon plus familiale dimanche en plein centre entre 11 heures et 16 heures
Un plan d'investissement jusqu'en 2035
Présentant le Luxembourg comme «laboratoire de la mobilité» qui est, de loin, le pays européen investissant le plus dans le rail (600 euros par habitant par an contre 378 euros pour le 2e, la Suisse), François Bausch prévoit que «les besoins de mobilité augmenteront de 20% d'ici 2025».
A cette date, voire 2027, toutes les infrastructures incluses dans le concept général de la Mobilité durable MODU 2.0 seront réalisées mais le gouvernement compte bien ne pas s'arrêter en si bon chemin. C'est que le Luxembourg a maintenant un rang d'avant-garde à tenir. «Nous présenterons à mi-législature, c'est-à-dire en 2022, un nouveau plan complet d'investissement, incluant tous les modes de transport, et qui ira jusqu'en 2035», assure le ministre de la Mobilité.
Fin 2023 seront achevés les 16,4 km de la ligne de tram actuellement en construction et qui permettra de relier l'aéroport du Findel à la Cloche d'Or. Mais des bureaux étrangers ont déjà été mandatés pour plancher sur les extensions futures de l'unique ligne de tram en direction du CHL, d'Esch-Belval ou d'une antenne au Kirchberg où des milliers d'habitants s'installeront dans le futur. Près de 2,5 millions d'euros ont déjà été prévus dans le budget de l'Etat cette année.
Parlons un peu du porte-monnaie justement. François Bausch rappelle que la gratuité coûte, par le manque à gagner des recettes de billets, 41 millions d'euros à l'Etat par an. Ils rentreront désormais dans les caisses «par les impôts». Durant dix ans (de 2008 à 2017), l'effort des contribuables a permis à l'Etat d'investir 2.162 millions d'euros dans le rail et les trains. Le prix de la stratégie ferroviaire est nettement plus salé pour les dix années suivantes (2018 à 2027): 3.907 millions d'euros.
La Ville de Luxembourg a aussi décidé de faire l'effort en rendant ses bus gratuits à partir de samedi.
