Une manifestation prévue mardi à Luxembourg
Une manifestation prévue mardi à Luxembourg
(Avec tb et AFP) - Le tollé soulevé par la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit fédéral à l'avortement ne faiblit pas. Après les réactions outrées de dirigeants internationaux et de militants des droits des femmes, des manifestations ont eu lieu et vont encore se dérouler aux Etats-Unis et bien au-delà.
Cette mobilisation touche le Grand-Duché puisqu'une manifestation, sous la forme d'un sit-in, est annoncée ce mardi 28 juin à 12h30 devant l'ambassade américaine, située 22, boulevard Emmanuel-Servais à Luxembourg. Elle est organisée par le Planning familial et la plateforme JIF (Journée internationale des femmes), qui sont encore en attente de l'autorisation de la Ville de Luxembourg.
Un sit-in devant l'ambassade américaine
«Le droit à l'avortement est en danger ! Venez vous battre pour lui - pour elles !» lancent le Planning familial et JIF sur le réseau social Facebook, où un événement a été créé pour l'occasion. «L’annonce vendredi soir du démantèlement de l’arrêt Roe v. Wade, garantissant le droit à l’avortement aux États-Unis depuis 1973, ne peut pas nous laisser de marbre. Cette annonce touche toutes les femmes dans leur chair et vient nous rappeler l’ampleur de la menace conservatrice qui pèse sur les droits des femmes partout dans le monde. Plus que jamais, il faut défendre le droit à l’avortement !», poursuit le texte d'annonce.
Dans un communiqué publié ce lundi matin, le Planning familial détaille aussi ses revendications, à savoir l'inscription du droit à l'interruption volotaire de grossesse (IVG) dans la constitution luxembourgeoise ; l'autorisation de l'IVG jusqu'à 14 semaines de grossesse et un accès à toutes les femmes, avec ou sans caisse de santé ; la suppression du délai de réflexion, qui est de trois jours au Luxembourg, et que le Planning familial et ses partenaires jugent «inutile, infantilisant et méprisant pour les femmes» ; enfin, l'instauration d'un délit d'entrave à l'IVG.
Une «erreur tragique» pour Joe Biden
Vendredi 24 juin, aux Etats-Unis, la Cour suprême a rendu la liberté aux 50 Etats américains d'interdire l'avortement sur leur sol. Treize Etats, surtout dans le Sud et le centre plus religieux et conservateur, se sont dotés ces dernières années de lois dites «zombie» ou «gâchette» rédigées pour entrer en vigueur automatiquement en cas de changement de jurisprudence à la Cour suprême. Mais au total, vingt-six Etats, soit la moitié du pays, pourraient prendre la décision de revenir sur le droit à l'avortement.
Cette volte-face de la Cour suprême américaine a provoqué un torrent de réactions indignées. Le président Joe Biden a déclaré, dès vendredi, qu'il s'agissait d'une «erreur tragique», conséquence d'une «idéologie extrémiste».
Au Luxembourg, le Premier ministre Xavier Bettel estime que «rendre les avortements illégaux n'est pas pro-vie. C'est anti-choix. C'est anti-femmes. Cela ne sauvera pas de vies. Cela va tuer des femmes. C'est une injustice sociale et économique. Et c'est tellement, tellement faux. Les droits reproductifs ne sont pas seulement les droits des femmes. Ce sont des droits humains. Alors défendons-les tous.»
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