Une goutte d'humour contre l'alcool au volant
Une goutte d'humour contre l'alcool au volant
Des hommes et des femmes qui font la fête, une bouteille qui passe... Ils y jettent un œil: la vision est floue, altérée par l'alcool. L'inscription sur l'étiquette apparaît petit à petit: sur la bouteille de bière, «Rentre en bus»; sur celle de champagne, «Dors ici»; le vin, lui, vient du domaine «Prends un taxi».
Ces images, ces spots, les téléspectateurs peuvent les découvrir depuis cette mi-novembre. Il s'agit d'une campagne de communication orchestrée par le ministère de la Mobilité et l'ASBL sécurité routière. Elle va s'étaler jusqu'au 15 janvier, et va aussi se décliner à la radio, dans les journaux, sur et dans les bus et les trams, sur les panneaux routiers, avec le slogan «Zéro alcool au volant».
Pas de tendance à la baisse
«On a constaté qu'après la période de pandémie, cette problématique refaisait surface et les chiffres augmentaient à nouveau. C'est pourquoi nous voulons sensibiliser les gens une nouvelle fois», indique François Bausch (déi Gréng), ministre de la Mobilité.
Ainsi, sur les 24 accidents mortels recensés sur les routes luxembourgeoises en 2021, l'alcool entre en ligne de compte pour 8 d'entre eux, pour dix personnes tuées au total. C'est la deuxième cause de mortalité dans le pays, après la vitesse. Mais, contrairement aux accidents liés à la vitesse dont le nombre est en baisse régulière ces dernières années, le fléau de l'alcool au volant est toujours aussi présent, dans les accidents mortels comme graves.
«L'alcool est très souvent, trop souvent en cause malgré une législation assez sévère, relève André Schaack, de la police grand-ducale. Tout le monde le sait, consommation d'alcool et conduite ne font pas bon ménage.» Pourtant, «tous les jours, les policiers et les personnels du CGDIS voient de la misère sur les routes, et les dégâts que cela peut provoquer dans une famille».
André Schaack juge le phénomène «inquiétant», car «on ne constate pas de grand changement dans les comportements, sauf peut-être chez les plus jeunes où il y a une prise de conscience». Paul Hammelmann, président de l'ASBL sécurité routière, tient sensiblement le même discours. «Je suis toujours aussi étonné que nos générations ont réussi à combattre un autre danger légal, à savoir le tabac, de manière extrêmement efficace, mais que l'on arrive pas à faire la même chose pour l'alcool.»
Eviter des drames pendant la période des fêtes
Le responsable de la sécurité routière luxembourgeoise n'est pas dupe sur les raisons de cette différence de traitement. Néanmoins, il estime que cette campagne de sensibilisation «est très utile, car elle permet de montrer les alternatives qui existent lorsqu'on a consommé de l'alcool».
Le choix de la touche humoristique pour les affiches et les spots de prévention est assumé par le ministre François Bausch. «Cela fonctionne généralement bien.» Le choix du calendrier, quant à lui, est évidemment tout sauf anodin. «On lance cette campagne maintenant car les fêtes de fin d'année approchent.» Une période propice à la convivialité, et aux verres entre amis ou en famille. Boire un coup n'est évidemment pas interdit mais parfois, «il faut savoir s'organiser», souligne François Bausch. Et faire preuve de sagesse. C'est le sens du message de la campagne «Zéro alcool au volant».
Des sanctions adaptées... pour l'instant
Les pouvoirs publics privilégient donc la prévention à une répression accrue. En tout cas pour le moment. «Nous avons déjà augmenté les sanctions ces dernières années. Nous continuons d'analyser les chiffres. Si le nombre d'accidents liés à l'alcool baisse, on ne changera rien. Mais si cela stagne ou augmente, il faudra bien faire quelque chose. Mais actuellement, nous ne réfléchissons pas à cela.»
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