Les escroqueries au bois de chauffage se multiplient
Les escroqueries au bois de chauffage se multiplient
C'est bien connu, ce qui est rare est précieux. Et en cette période de flambée des prix de l'énergie, certains en profitent pour monter de grosses arnaques. Ainsi, alors que la très forte demande en bois de chauffage, de granulés de bois et de pellets, entraîne des ruptures de stock, les sites frauduleux se multiplient sur internet. Le centre européen des consommateurs Luxembourg invite ainsi chacun à redoubler de prudence face à des offres que l'on pourrait qualifier de «trop belles pour être vraies».
Depuis quelques semaines, bon nombre de consommateurs se sont retrouvés lésés, ne recevant jamais leur commande. «Le CEC Luxembourg invite tous les consommateurs à redoubler de vigilance lors d'un achat en ligne, et de se méfier par exemple, des prix extrêmement avantageux, des stocks importants ou des délais de livraison sous 3 à 4 jours», assure l'organisme tout en reconnaissant qu'il est parfois difficile de déceler la fraude. Et ce, pour la simple raison que ces «marchands» n'hésitent pas à usurper «nom, adresse voire même le numéro d'entreprise ou de TVA d'une autre société existante».
Le CEC Luxembourg appelle donc à la plus grande vigilance et donne quelques tuyaux comme, par exemple, «lire les conditions générales de vente et les mentions légales du site», «vérifier le numéro de téléphone en essayant d'appeler le vendeur, mais aussi l'adresse postale, à l'aide d'un moteur de recherche pour visualiser sa localisation».
Un réseau international
Aussi, avant de payer par carte bancaire, il est indispensable que le site offre les protections supplémentaires comme le paiement sécurisé (symbole cadenas fermé et adresse «https»). Le CEC Luxembourg précise que le plus souvent, les sites frauduleux demandent au client de régler l'addition par virement bancaire ou autres méthodes non sécurisés, ce qui ne permet pas de «rétrofacturation en cas de non-livraison».
Généralement, ces sites ferment quelques jours seulement après leur ouverture
Jean-Loup Stradella (Juriste auprès du CEC Luxembourg)
Ce type d'arnaque ne date pas d'hier. Ainsi, en septembre 2020, et après trois ans d'enquête, une dizaine de personnes ont été arrêtées du côté de Nîmes, en France, et ont été écrouées dans le cadre d'une affaire d'escroquerie internationale au bois de chauffage. Au total, 200 victimes pour un préjudice de plus de deux millions d'euros. «Un travail de fourmi», confiait alors les gendarmes auprès de nos confrères de France 3, «avec des heures et des heures de travail sur des lignes de compte».
L'identification des arnaqueurs est particulièrement complexe dans la mesure où les sites internet sont bien souvent hébergés sur des serveurs à l'étranger et sont pour le moins éphémères. «Généralement, ces sites ferment quelques jours seulement après leur ouverture», fait remarquer Jean-Loup Stradella, juriste auprès du CEC Luxembourg, qui nous en indique deux dans ce cas: www.josephbois.com et www.ecowooding.com. «Aujourd'hui, si vous tentez d'aller dessus, vous tomberez sur une page d'erreur...» C'est le cas. Tout comme ces deux autres, dénichés par Virgule en seulement quelques clics: www.bois-labuche.com et www.chambocombustible.com.
Préjudice moyen de 400 à 500 euros
Ces arnaques peuvent se trouver sur des sites, mais aussi via des comptes Facebook qui reprennent l'identité de véritables professionnels du secteur. Ceux-ci proposaient du pellet à un prix défiant toute concurrence: 700 euros les cinq tonnes! Or, le prix de la tonne oscille actuellement entre 800 et 900 euros.
Jean-Loup Stradella déclare avoir reçu, pour l'instant, «six plaintes pour un préjudice moyen de l'ordre de 400 à 500 euros». «Si c'est payé par virement bancaire, qu'on ne peut donc pas vraiment annuler, notre conseil est de déposer plainte à la police. Après, je n'ai pas donné concernant cela. »
«On ne reçoit pas forcément toutes les plaintes, mais alors qu'on avait reçu cinq ou six signalements depuis septembre, cette semaine, on en a déjà reçu deux! Le phénomène se développe, ce que nous confirment nos collègues des pays voisins.»
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
