Une agence de l'UE s'apprête à quitter Luxembourg
Une agence de l'UE s'apprête à quitter Luxembourg
(ER avec Heledd Pritchard) - Une institution européenne devrait donc quitter le Grand-Duché d'ici quelques semaines. Et même si le feu vert doit être donné par la Commission, le Parlement européen et le Conseil, la Chafea va donc migrer vers Bruxelles, indiquent nos confrères du Luxembourg Times.
Pour le personnel de l'agence, dont les bureaux se trouvent sur le site de la Cloche d'Or, c'est un déménagement qui se profile à l'horizon pour le début de l'année 2021. Une nouvelle organisation devrait être mise en place du côté de Bruxelles. C'est donc un coup dur pour les employés qui se retrouvent confrontés à un choix difficile: déménager, retrouver un autre poste au sein de l'UE voire le chômage.
«Ce n'est pas facile de trouver un autre poste dans les autres institutions au Luxembourg. Cela dépend du profil de ces personnes et ces mêmes emplois sont rares dans d'autres institutions», reconnaît Miguel Vicente-Nunez, le président de l'Union Syndicale Luxembourg, cité par nos confrères.Cette décision a tout de même de quoi surprendre puisqu'il y a six mois, le Luxembourg s'était engagé à développer davantage son attrait pour les travailleurs de l'UE.
Le pays est confronté à une lutte permanente avec d'autres sites pour attirer du personnel dans ses institutions européennes. Le principal reproche est d'ordre financier. Si le «personnel luxembourgeois» gagne le même salaire que ses homologues bruxellois, le coût de la vie au Grand-Duché est estimé à 10,5% plus élevé que dans la capitale belge. Le coût prohibitif des logements est pointé du doigt.
Une lente érosion des effectifs?
En novembre 2019, Jean Asselborn (LSAP) avait d'ailleurs plaidé pour de meilleures conditions pour ces travailleurs. «Le gouvernement va s'efforcer de leur offrir de meilleures conditions de vie et de travail et de faire en sorte que le Luxembourg continue d'être attractif», avait déclaré le ministre des Affaires étrangères et européennes.
Dans un communiqué, la Commission, qui évoque des coûts de gestion élevés, tient à rassurer les autorités du pays. «Si la fermeture de Chafea n'est pas une décision prise à la légère, elle ne doit pas être interprétée comme un désengagement de la présence du personnel de la Commission.» Selon cette dernière, la Chafea ne représente qu'une très petite partie de la présence des institutions au pays, «soit 0,5% des 11.000 travailleurs de l'UE au Luxembourg».
Depuis quelque temps, le sujet des institutions européennes au Grand-Duché est un sujet délicat. A la fin de l'année 2020, le Parquet européen nouvellement créé doit ouvrir ses portes au Kirchberg mais avant même son ouverture, il a déjà réduit ses effectifs, supprimant 90 emplois par rapport à ses plans initiaux.
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