Un vent danois pour une neutralité climatique d'ici 2050
Un vent danois pour une neutralité climatique d'ici 2050
Développer l'éolien en mer dans un pays qui ne possède pas de frontières maritimes, l'idée peut sembler saugrenue mais c'est bel et bien l'objectif du Luxembourg dans les prochaines années.
Dans une interview accordée à La Tribune, journal économique français, le ministre de l'Energie Claude Turmes (Déi Gréng) explique que le Luxembourg a de grandes ambitions concernant sa politique écologique. «Le Grand-Duché est dépendant de ses importations énergétiques à 100 % pour le pétrole, 100 % pour le gaz et 85 % pour l'électricité. Nous allons réduire les dépendances au pétrole et au gaz, tout en augmentant notre production propre d'électricité et en accélérant le déploiement des renouvelables. Notre ambition est d'atteindre un seuil de 25 % d'énergies vertes dans notre bouquet d'ici à 2030», assure-t-il, tout en ajoutant les efforts déjà réalisés, notamment dans le solaire et l'éolien terrestre.
L'objectif est clair : une neutralité climatique d'ici à 2050. Et le Danemark pourrait représenter une opportunité rêvée afin de concrétiser cette ambition. «Je viens de signer un accord de coopération avec le Danemark en vue de créer une île énergétique artificielle en mer du Nord. Cette île sera reliée à des centaines d'éoliennes offshore. Il est prévu d'y installer entre 10.000 et 12.000 mégawatts d'éolien. Ce projet estimé à près de 30 milliards d'euros permettra de remplacer le pétrole et le gaz dans le chauffage et dans le transport» , assure le ministre vert. «Notre pays pousse énormément l'électrification des voitures. Le transport public est gratuit au Luxembourg. L'éolien en mer représente 5.000 heures pleines d'électricité dont le prix sera inférieur de moitié à celui de la production nucléaire. C'est grâce à l'éolien en mer que l'Europe va gagner la bataille du changement climatique».
Le réseau le plus intégré au monde
On l'a compris, le Luxembourg souhaite remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables en investissant dans une transition durable. Et pour cela, le Grand-Duché a su s'entourer. «Nous faisons partie d'un réseau pentalatéral de l'Europe de l'Ouest, qui inclut la France, l'Allemagne et le Benelux donc. C'est le réseau le plus intégré au monde, au cœur d'un territoire très dense avec une activité économique dynamique.»
Le ministre a également évoqué l'avenir de la centrale nucléaire de Cattenom en France, située à deux pas de la frontière luxembourgeoise. «Cette centrale met en danger la sûreté de nos citoyennes et citoyens. Nous avons réalisé une étude avec la Sarre et Rhénanie-Palatinat. On peut la fermer sans mettre en danger la sécurité d'approvisionnement électrique de la Grande Région» , a-t-il conclu, tout en invitant les responsables politiques à travailler ensemble sur un projet de transition énergétique durable.
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