Un vent danois dans l'énergie verte luxembourgeoise
Un vent danois dans l'énergie verte luxembourgeoise
Ce n'est pas parce qu'il n'a pas accès à la mer que le Luxembourg ne compte pas investir dans... l'éolien offshore. «De toute façon, nous sommes trop petit comme territoire pour parvenir à assumer seuls nos objectifs en matière de transition énergétique, il faut aussi compter sur les autres». Aussi, mardi, le ministre de l'Energie, Claude Turmes (Déi Gréng) est-il venu défendre à la Chambre un nouveau projet. S'associer à l'Etat danois pour participer à la mise en service de «la première île énergétique du monde».
Jusqu'à présent, via notamment des investissements dans divers projets d'éoliennes, de panneaux photovoltaïques ou d'installations géothermiques, le Luxembourg a réussi à assumer 11% de sa consommation électrique via des sources renouvelables.
Mais l'ambition luxembourgeoise reste bien d'atteindre un seuil de 25% d'énergies vertes dans notre bouquet énergétique d'ici 2030, et une neutralité climatique d'ici 2050. Il nous faut donc poursuivre nos efforts, ici ou via des coopérations internationales», note le député écologiste François Benoy. Président de la commission de l'Environnement, il a donc attentivement écouté ce que le ministre Turmes avait à proposer. «Et cette idée de parc offshore géant relié à une île transformant et stockant l'électricité produite en mer pour mieux la diffuser ensuite sur le réseau européen est vraiment intéressante».
Intéressante autant qu'inédite. Le Danemark ambitionne ainsi d'établir en mer, une île artificielle (grande au départ comme 18 terrains de football) et qui sera reliée à des centaines d'éoliennes offshore. Une installation capable de fournir à la fois de l'électricité domestique et de l'hydrogène vert pour la navigation, l'aviation, l'industrie et les transports lourds.
«L'Etat luxembourgeois via l'achat de certificats énergétiques deviendrait un contributeur de ce projet, et l'énergie ainsi produite entrerait dans son quota à atteindre», résume François Benoy. Un parlementaire impatient de voir se concrétiser cette infrastructure capable à terme d'alimenter l'équivalent de 3 millions de foyers européens. L'opération étant aujourd'hui estimée à 28,25 milliards d'euros. «Mais il est trop tôt pour indiquer un quelconque montant de participation», a bien signifié le ministre luxembourgeois.
Accord de principe
En juin dernier, Claude Turmes a rencontré son homologue danois de l'Energie Dan Jørgensen. Pour l'instant, rien n'a été conclu autrement qu'un accord de principe autour de cette «solution complémentaire à la stratégie nationale qui vise à accélérer le développement des énergies renouvelables au Luxembourg». Mais entre le petit pays sans côte et le partenaire scandinave qui a construit le premier parc éolien offshore voilà 30 ans, le courant est bien passé.
Maintenant, aux députés d'encourager (ou non) le rapprochement possible entre Luxembourg et Copenhague sur cet investissement dont l'entrée en service est envisagée pour 2033. «Les entreprises du pays pourraient même elles aussi investir dans cette coopération pour assurer leurs obligations environnementales», suggère au passage François Benoy.
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